Le gouvernement Matata III annonce déjà ses couleurs. Ce gouvernement va tomber dans les jours à venir, apprend-t-on des sources fiables au sein de la majorité présidentielle. La lettre de Matata à ses ministres
de ne pas former des cabinets ministériels en dit tout. Après recoupement, deux astuces motivent Kabila à for-
mer ce gouvernement. Le premier est qu’il veut se débarrasser des Kengistes accusés d’être sans position. Tantôt pro et tantôt contre pouvoir. La dernière position de Kengo s’opposant à la révision de la loi-électorale alimente la polémique du deal scellé entre Kabila et Kengo. L’acte posé par les Kengistes, n’a
jamais satisfait Kabila. Sur ce, le Rais, tient à chasser les délégués de Kengo au gouvernement dit de cohésion nationale surtout que sur terrain Kengo ne pèse pas. Le speaker du Senat est impopulaire, affirme une source bien introduite à la MP. Secundo, des négociations sont très avancées entre l’UDPS et la majorité sur un éventuel partage du pouvoir, poursuit la source. Avant d’ajouter que: «La Kabilie n’attend que le oui de l’UDPS pour disloquer le soi-disant gouvernement de cohésion nationale. Vous êtes sans ignorer que Minaku avait fait le déplacement de Bruxelles pour rencontrer Tshisekedi. Cela afin que celui soutienne la candidature du prochain candidat de la majorité. Et en retour l’UDPS briguera le poste de la Premier Ministre dont est pressenti Félix Tshisekedi après un dialogue soit à défaut d’un troisième mandat de Joseph Kabila qui subit des pressions de la communauté internationale suite à la question du respect constitutionnel».
Ce ticket politique, la MP l’avait fait avec le PALU en 2006 à l’issue des élections où le Patriarche avait talonné Jean-Pierre Bemba. Le dialogue reste la seule issue de secours pour le régime en place qui ne pense qu’à s’éterniser au pouvoir après que toutes les tentatives aient échoué. Et pour cela, il est prêt à toute éventualité pourvu qu’il conserve son pouvoir. Selon un analyste avéré, la donne UDPS risque de tout bouleverser surtout que celle-ci exige un dialogue sous prétexte que Kabila lui rende son impérium volé à l’issue des élec-tions de 2011. Le parti de Tshikas a déjà sorti un plan de sortie de crise pour sauver le pays et dont les médias en ont fait large écho. Le schéma du dialogue souhai-té par Félix et sa mère Marthe ainsi que le très contesté SG Bruno Mavungu, est très mal accueilli au sein de la base de l’UDPS chapotée par les fédéraux. Selon eux, pas question pour l’UDPS de composer avec le régime qui est finissant. Le mieux serait de laisser Kabila finir son mandat. Et, Tshisekedi observe impuissamment toutes ces turpitudes et démesures qui ont gagnées du terrain au sein de son parti conduit avec maestria par Félix et sa mère Marthe que certains cadres du parti accusent d’ingérence dans les affaires du parti. Ladite situation si elle persistait, elle risque de mettre en très mauvaise posture l’UDPS déjà en ballotage défavorable pour les échéances de 2016. Malheur pour l’UDPS, un parti à l’image de l’ANC qui a combattu pendant des années pour la démocratie de s’effondre au crépuscule de la carrière politique de Tshisekedi.
PAUL MULAND