Massacre de Beni : le coup de gueule de Justin Bitakwira

Lundi 11 mai 2015 - 18:29

(UVIRA)- Le député Justin Bitakwira a dénoncé l’inaction du gouvernement central face au pourrissement de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. L’élu d’Uvira s’étonne que Kinshasa se soucie moins des morts congolais victimes de l’insécurité au Kivu. Le cadre Unc propose qu’il y ait deux premiers ministres au pays. Matata très performant dans le secteur économique peut rester chef du gouvernement chargé de l’économie. En plus de lui, on doit avoir aussi un autre premier ministre chargé de la sécurité, pense Bitakwira. La formule semble difficilement applicable mais le message est clair. Les populations de l’Est du pays se considèrent comme abandonnées par les autorités centrales. Au moment où resurgit la série de tueries à Beni, le premier ministre ne pipe mot. Il se contente de parler de l’embellie économique à la télévision et oublie même de présenter les condoléances aux familles des victimes des Adf. ‘‘Je pense que le gouvernement doit accorder à la sécurité de l’Est du pays la même attention que le premier ministre le fait pour la maitrise du cadre macro-économique’’, a affirmé Justin Bitakwira. A Beni, le sentiment est le même. Quand on est à Kinshasa, c’est comme si, on était dans un autre pays. Aucune compassion avec les habitants de l’Est du pays. Des atrocités sont commises chaque jour. Au lieu de convoquer des réunions d’urgence pour examiner la situation sécuritaire comme cela se fait ailleurs, le chef du gouvernement préside sa troïka économique passant en revue la situation macro-économique du pays. Et les morts de Beni, qui s’en préoccupent. Le député Justin Bitakwira a touché le vrai problème. Le gouvernement doit se pencher sérieusement sur la situation sécuritaire de Beni où  plus d’une centaine des morts ont été enregistrés en moins de trois mois. Outre Beni, il y a aussi l’arrivée massive des réfugiés burundais à Uvira. Là aussi, c’est le silence radio. Le premier ministre, Matata Ponyo ne s’est jamais prononcé sur cette poudrière qui peut exploser à tout moment. L’homme est ailleurs. Il préfère recevoir en grande pompe les partenaires internationaux ou inaugurer des projets surfacturés à grand renfort médiatique alors que la population meurtrie de l’Est cherche qui peut sécher ses larmes, a déploré un notable du Nord-Kivu. Le pays ne tire pas les leçons de 1994. L’entrée des réfugiés rwandais nous a amené le chaos sécuritaire au Kivu. Aujourd’hui, les burundais entrent par milliers à Uvira et Fizi mais aucune disposition n’est prise pour éviter que les réfugiés ne se transforment en agent de déstabilisation non seulement du Burundi mais d’abord du Congo-Kinshasa. Dommage pour les habitants de cette partie du pays qui ont le sentiment logique
d’être délaissés.

 

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