(KINSHASA)- Des milliers de militants des partis membres de la
plateforme ‘‘ Forces sociales pour l’unité d’action’’ ont marché
samedi depuis l’Echangeur de Limete jusqu’à l’esplanade située en face
du stade des Martyrs à deux mètres du boulevard triomphal. Sur le
long du parcours, les opposants appelaient la population à barrer la
route à ceux qui tentent de réviser la constitution par la force. Une
marrée humaine a été constatée de la 16émè rue jusqu’à la 7émè rue.
Sur la première ligne, les principaux leaders, Vital Kamerhe, Bruno
Mavungu, Jean Claude Vuemba, Franck Diongo, Jean Lucien Busa, Koloso
Sumaili et les autres ont affiché une détermination de contrer la
majorité. Ils ont marché avec la foule malgré le soleil caniculaire et
les provocations. Ils étaient ovationnés par la population à certains
endroits, a constaté un reporter de votre site d’information. Au point
de chute de la marche, une tribune de circonstance a été érigée pour
permettre aux différents leaders de s’exprimer. D’abord, le président
de l’Union pour la nation congolaise, Vital Kamerhe a soulevé la
foule. S’adressant dans les quatre langues nationales et en français,
l’ex-président de l’assemblée nationale a eu des mots justes pour
descendre Kabila et sa majorité. ‘‘ Avant de toucher à l’article 220,
ils doivent marcher sur nos cadavres’’, a-t-il fait savoir sous les
acclamations de nombreux manifestants. Il a rappelé que la démarche de
l’opposition n’est pas celle du M23 ou du Cndp qui avaient pris les
armes. ‘‘ Nous sommes une opposition pacifique et nous allons nous
battre avec les moyens démocratiques pour faire échouer le projet de
la majorité de réviser la constitution’’, a ajouté Kamerhe. A son
tour, Bruno Mavungu, le secrétaire général de l’Udps a insisté pour la
tenue du dialogue conformément à l’accord-cadre d’Addis-Abeba et à la
résolution 2098 des Nations Unies. Au dialogue, dit-il, nous allons
résoudre le problème de légitimité. Tshisekedi doit reprendre son
pouvoir volé par Kabila et sa majorité, a précisé Mavungu. Selon lui,
les deux parties doivent élaborer un calendrier électoral consensuel
et procéder à la mise en place d’une nouvelle commission électorale
nationale indépendante. ‘‘Je pense que ceux qui parlent de la révision
constitutionnelle, c’est au cours du dialogue qu’ils doivent se
justifier’’, a tranché Mavungu. Pour sa part, Jean Claude Vuemba, le
président du Mpcr a appelé les congolais à se battre pour que
Tshisekedi recouvre son fauteuil de président. L’élu de Kasangulu a
affirmé que Kabila, à deux reprises, avait juré de ne pas toucher la
constitution. C’était devant le congrès et face à la presse
internationale, avertit Vuemba. Il a conclu en disant qu’il ne sera
pas question d’accorder un nouveau mandat à Kabila. il a demandé aux
congolais de se mettre débout pour empêcher à la majorité de faire un
passage en force. A la fin du meeting, les militants sont rentrés en
toute tranquillité. Seulement, les organisateurs ont signalé quelques
cas de dérapage de la police sans donner trop de détails.