L’Ouganda infiltre les aéroports congolais

Lundi 4 mai 2015 - 11:29

II faut ouvrir l’œil et le bon. Les stratégies pour la balkanisation de la République démocratique du Congo se raffinent davantage. La guerre frontale ayant démontré ses limites, d’autres fronts sont explorés, notamment l’infiltration par des voies légales. C’est ainsi qu’une société ougandaise vient de réussir le tour de maître, en se faisant accepter dans les aéroports du pays, sans coup férir, pendant 99 ans! Etre en affaire avec des voisins éviterait de faire la guerre en permanence, mais il est des domaines où les impératifs de sécurité et de souveraineté priment sur l’expertise ! Kampala a déjoué l’attention, en usant de l’intelligence économique pour s’assurer une infiltration.

Les aéroports sont des lieux hautement stratégiques pour les Etats fragiles comme la République démocratique du Congo qui sort d’une guerre injustifiée imposée par les voisins ougandais et rwandais. Aussi curieux que cela puisse paraitre, Rwandais et Ougandais ne baissent pas les bras dans leurs prétentions sur une partie du territoire congolais. Chacun lorgne sur une portion de la République démocratique du Congo pour sa survie et pour se faire une santé financière, au regard des richesses que regorge la partie orientale du pays.

Après que la communauté internationale se soit investie avec des rapports croustillants qui mettent à nu les actes criminels posés par les armées régulières de es deux pays, le retrait stratégique avait été décidé. Comme habitées par une obsession maladive, les armées régulières de ces deux pays ont effectué d’autres incursions sur le sol congolais, à des endroits différents.

L’alerte donnée par le gouverneur du Nord-Kivu a réveillé les Congolais que l’ennemi n’a jamais renoncé à ses prétentions. Aussi, tous les patriotes se sont rendu à l’évidence que le danger n’a jamais été écarté. Bien au contraire Les Forces armées de la République démocratique du Congo qui veillent au grain ont aussi besoin d’avoir toutes les informations possibles, tout comme les services d’intelligence pour éviter toute surprise désagréable, le moment venu. Les guerres successives avec ces deux voisins ont toujours été la conséquence des infiltrations savamment orchestrées.

EXPERTISE CONTRE SECURITE

Une société ougandaise qui s’installe dans les aéroports congolais devrait attirer l’attention des décideurs et des personnes en charge de l’approche stratégique de la République. En avril 2014, une infiltration s’est faite insidieusement. Plus de 55% du capital d’une société ont été accordés à une firme ougandaise spécialisée dans le Handling. Il s’agit d’ENHAS. Global aviation services qui devient Global aviation services international consacre donc cette infiltration, comme il se constate dans le procès verbal déposé au Guichet unique de création d’entreprise.

Cette Société a pour objet « les services d’assistance au sol tels que repris dans l’annexe A du SGHA de l’IATA, fournis à Kinshasa et à Lubumbashi et toutes autres escales économiquement justifiées en RD Congo, sous toutes ses formes, et notamment : toutes opérations de location... ».

L’expertise de la société ougandaise qui a servi la Monusco durant plusieurs années ne l’efface pas de la liste des firmes à suivre de très près d’autant plus que la mission à opérer dans tous les aéroports de la République signifie que l’Ouganda a un regard direct sur les activités aéroportuaires congolaises. Ça dérange ! Un loup ne peut s’introduire aussi allègrement dan la bergerie, sans réveiller l’attention des patriotes.

Les plaies sont encore béantes et les Congolais n’entendent plus donner raison à ceux qui les qualifient de distraits. S’il faut faire affaire avec les Ougandais, les mines, l’électricité, le commerce sont plus indiqués que des secteurs névralgiques comme l’aéroportuaire. Il faut davantage de temps avant que la confiance pleine ne retrouve son droit de cité dans les rapports entre la RDC et ses voisins agresseurs.

Déjà, deux agents de la firme ougandaise circulent à l‘aéroport de NDjili. Aussi curieux que cela puisse paraitre, l’un serait Burundais d’origine camerounaise alors que le second serait Burundais d’origine centrafricaine. Or pour les .Congolais, lorsque l’Ouganda opère dans les parages. Il faut bien scruter pour voir l’ombre de Kigali. Chat échaudé ayant peur de l’eau froide, les patriotes congolais invitent les autorités à user de la souveraineté du pays pour choisir des entreprises et personnalités qui ne heurtent pas la susceptibilité en matière de protection de la frontière et de l’intégrité du pays.

Etant en présence du déploiement d’une intelligence économique pour servir le moment venu certains intérêts, il est temps que des corrections soient portées sans tergiversations funeste.

LE POTENTIEL