L’expulsion du Directeur du Bureau des Droits de l’homme de la Monusco, Scott Campbell par le gouvernement congolais, suscité des réactions en sens divers. Les Etats-Unis, l’Union Européenne, le ministère belge des Affaires étrangères … ont donné de la voix. Mais, tout le monde s’est gardé de franchir le Rubicon.
Hier, ça a été le tour du Patron de l’Organisation mondiale, le Coréen Ban Ki-moon, de faire connaître sa position sur cette affaire.
En effet, dans une déclaration faite de New York, le Secrétaire Général de l’ONU a appelé Kinshasa « à reconsidérer sa position. » Une façon comme une autre d’inviter le gouvernement congolais à puiser dans les réserves de sagesse, pour trouver une issue qui puisse arranger les deux parties. Du reste, d’après nos sources deux commissions représentant les deux parties seraient actuellement à l’œuvre pour trouver une voie de sortie de « crise ».
Une position identique à celle de ses collaborateurs basés à Kinshasa
Pour ceux qui ont lu notre édition n° 5857, le point de vue de Ban Ki-moon n’est en rien différent de celui de ses collaborateurs travaillant à Kinshasa.
En effet, comme nous l’avions écrit, cependant, contrairement aux attentes de ceux qui prennent leurs rêves pour la réalité, l’ONU, à travers le chef de la Monusco, Martin Kobler, qui est aussi le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, n’a pas cru bon d’orchestrer une levée de boucliers. Bien au contraire, d’après l’Agence Xinhua, Kobler a invité le Gouvernement congolais à reconsidérer sa décision d’expulser monsieur Scott Campbell. Une façon comme une autre d’inviter Kinshasa à de meilleurs sentiments. Sans jamais prononcer une moindre déclaration de guerre !
Toutefois, Martin Kobler, n’a pas, non plus, désavoué son collaborateur : « J’exprime ma plus grande confiance à Scott Campbell et dans le travail réalisé par toute son équipe. Le Rapport Likofi a été préparé en application du mandat donné à la Monusco par le Conseil de sécurité et a respecté la méthodologie utilisé par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Je prends l’entière responsabilité des conclusions et recommandations de ce Rapport », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Scott Campbell a quitté Kinshasa …
Depuis vendredi dernier au soir, Scott Campbell a quitté Kinshasa, comme l’avait exigé le Gouvernement congolais.
En demandant à Kinshasa de « reconsidérer sa position », Kobler croit-il obtenir la clémence et le retour en RDC de son collaborateur ? Rien n’est moins sûr. Toutefois, la machine diplomatique est déjà mise en branle pour faire revenir Kinshasa à de meilleurs sentiments. Ne dit-on pas que rien n’est impossible en politique ?
LP