Le livre entretien du Premier ministre, est un partage d’expériences aux générations actuelles et futures : ‘’ voilà ce que je suis, voilà ce j’ai vécu, et voilà ce que j’ai compris’’. On ne pourrait mieux résumer ce livre que par ces mots.
Des passages entiers au fil desquelles le Premier ministre Matata Ponyo Mapon se livre à Kibambi Shintwa, à qui il raconte son parcours et sa détermination, mais aussi sa recette et sa conception du développement.
L’excellence n’est jamais le fruit du hasard, et rien n’est jamais gagné dans la vie. On ne part jamais ni perdant, ni gagnant. Tout ce qui suit se construit, se consolide. Et cela vaut aussi bien pour l’homme des quartiers périphériques de Kindu, que pour la République Démocratique du Congo, le pays qu’il sert comme Premier ministre depuis quatre ans.
Pour un Congo émergent, est un devoir de mémoire, avant tout, par rapport à Matata Ponyo Mapon lui-même, et ensuite, par rapport à la République Démocratique du Congo. Car on n’avance mieux que quand on sait d’où l’on vient.
Madimba Kadima-Nzuji, doctorant à l’Université catholique de Louvain en Belgique, dégage trois raisons de lire Pour un Congo émergent :
Raison n°1 : un livre entretien accessible et concret
Confessions d’un homme au cœur du pouvoir, support de communication aux réformes en cours, bilan provisoire de l’action gouvernementale, réaffirmation de la vision du Président de la République Joseph Kabila Kabange,.... ce livre entretien est sans conteste un peu de tout cela et voire plus. En 231 pages, le journaliste et le Premier ministre congolais discutent des enjeux de l’heure (croissance, développement socio-économique,...) mais aussi des combats d’hier et de de demain : « [Pour accélérer le développement de la République démocratique du Congo], deux piliers me semblent indispensables. Le premier concerne la nécessité de poursuivre les réformes structurelles afin de permettre à l’économie de fonctionner normalement (...). Le second pilier, le plus important à mon avis, reste notre engagement commun, élites politiques et intellectuelles » (p. 46).
Le style se veut épuré, convivial et parfois, le Premier Ministre cède la place au professeur d’économie, carrière qu’il aurait surement embrassé n’eut été les événements. Il se définit lui-même comme un passionné du savoir notamment en matière de politique de développement (p. 83).
En bon économiste, ce livre croule de statistiques en tout genre, de références économiques et plus étrangement d’aphorismes et de sagesses populaires.
Son prix recommandé volontairement bas (9.000 FC soit 9$ américains) matérialise la volonté qui sous-tend le livre : rendre le savoir accessible au plus grand nombre.
Raison n°2 : découvrir l’homme derrière le Premier ministre
Si vous n’avez jamais vu le Premier ministre congolais sourire, vous en aurez l’occasion en regardant la couverture du livre entretien. Ce sourire n’enlève rien au sérieux du livre, il humanise le Premier Ministre dont les détracteurs ont pu dire qu’il était froid et perdu dans sa macroéconomie.
La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à « l’enfant du Maniema devenu Premier Ministre ». Dans des termes poignants et parfois tristes, il décrit comment l’enfant d’origine modeste (il est l’aîné d’une famille de dix-neuf enfants) est parvenu à étudier et se frayer un passage dans l’administration congolaise.
Il a eu une enfance difficile : « nous ne mangions pas tous les jours à notre faim. Parfois un grand verre d’eau constituait notre repas du soir » (pp. 78-79). Cela ne s’est pas amélioré à l’université. A chaque ligne de cette partie, on comprend l’attachement du Premier ministre à son pays, à sa ville (Kindu), sa famille et à l’université qui fut le tremplin de sa carrière politique.
Raison n°3 : connaître les réformes en cours en RDC
La dernière partie du livre s’attarde sur les réformes. Le Premier ministre aborde les réformes de l’administration, de la justice, de l’éducation,.... On y apprend notamment que « les besoins de financement du développement du pays sont en effet énormes. Le Gouvernement consacre une grande partie de ses efforts à améliorer les liens entre les secteurs clés pour le financement du développement – les mines, les hydrocarbures, la forêt – et les secteurs porteurs de croissance inclusive que sont l’agriculture, les industries manufacturières et les infrastructures de base (...) » (pp. 196-197). Les réformes restent au cœur de l’action gouvernementale et le Premier ministre se plie avec délectation à l’exercice d’expliquer pourquoi la route du Congo vers l’émergence est inexorable.
Co-écrit avec Kibambi Shintwa et publié aux Editions Privé, Pour un Congo émergent est un livre entretien où le Premier ministre congolais se livre, proclame son amour du pays et se positionne en pédagogue sur les réformes entreprises pour l’émergence du pays.