En haut lieu, on souligne que « faire le remaniement avant l’adoption du Budget aurait mis à mal le Gouvernement à venir. Notamment lorsqu’il faut défendre un budget à l’élaboration duquel il n’aurait pas participé ».
Le Premier Ministre Augustin Matata Ponyon et son cabinet présentent, en principe, ce lundi 13 octobre au Parlement l’économie du projet de Budget 2015. Selon certaines sources, le Gouvernement de Cohésion tant attendu pourrait finalement voir le jour après l’adoption du budget.
La mise en place du Gouvernement de cohésion nationale était d’abord prévue pour intervenir avant décembre 2013, ensuite, pour avant la fin de la session parlementaire de mars qui s’était clôturée le 15 juin 2014.
Des sources en savent peut-être un peu plus sur certains impératifs qui empêcheraient jusqu’ici le chef de l’Etat de respecter ses propres délais. Avec le recul, certaines sources avancent que c’est le débat sur le budget qui retarderait jusqu’ici la publication du Gouvernement. Car faire le remaniement avant l’adoption du budget aurait mis à mal le Gouvernement à venir. Notamment lorsqu’il faut défendre un budget à l’élaboration duquel il n’aurait pas participé.
Encore une fois en cette matière, on aura épuisé tous les contretemps possibles. Dans tous les cas, l’attente aura été très longue de sorte que le futur cabinet risque de ne plus constituer un événement politique majeur dans la mesure où entre le moment où le Raïs l’avait annoncé et l’instant présent, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Surtout que la donne politique n’est plus la même qu’au sortir des Concertations nationales bouclées, il y a un an.
On rappelle que l’Opposition pro Concertations n’a pas fini de connaître sa scissiparité et surtout le débat sur la révision ou non de la Constitution a accéléré le calendrier politique.
Entre-temps les ministres actuels, qui assurent les affaires courantes avec indemnités de sortie déjà perçues, continuent de travailler comme si de rien n’était. Et la situation risque de perdurer, expliquent certains analystes pour qui Joseph Kabila sait prendre son temps. Ceux qui espèrent être nommés dans le Gouvernement de cohésion nationale devraient en tout cas apprendre à patienter.
BUDGET DU SOCIAL
Évalué à un peu plus de 8 milliards de dollars, le projet de budget 2015 aura dépassé les dernières prévisions en se situant à un seuil jamais atteint jusqu’à ce jour. Déjà en 2001, le budget de l’État congolais n’était que de trois cents millions de dollars et celui de l’année dernière était d’un peu plus de sept milliards de dollars. C’est un bon en avant qui traduit toute la volonté du Gouvernement de donner à la République démocratique du Congo, dans un proche avenir, un budget à la dimension de son potentiel économique.
Le projet de budget 2015a l’ambition de mettre le cap sur le social en ce sens qu’il s’inscrit dans la continuité de la politique du social initiée par le Raïs. C’est dire qu’à travers ce budget, la RDC donne la mesure de sa capacité à s’autofinancer pour atteindre son développement intégral. Ainsi donc, la modernisation des infrastructures, la construction des écoles, des équipements d’hôpitaux et des centres de santé ainsi que la modernisation du secteur agricole seront effectives grâce au concours des ressources publiques disponibles. " Nous devons désormais tourner l’essentiel de notre questionnement sur la contribution du Gouvernement ", avait martelé Matata Ponyo.
Se référant au discours du chef de l’Etat à la dernière Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre avait affirmé que la RDC est debout avec un taux de croissance et un PIB de 10% , fait exceptionnel depuis une dizaine d’années. Un message clair de Matata à l’endroit de ceux qui convoitent son fauteuil que le bilan de sa gestion à la tête du Gouvernement n’est pas moins positif.
Mais, face à l’immensité de défis sociaux, il faudra bien plus que les 8,3 milliards de dollars Us pour répondre aux attentes des Congolais.
Le projet de loi des finances 2015 a été déposé au Parlement le 29 septembre dernier par le Premier ministre Matata Ponyo. C’est le président de la chambre basse, Aubin Minaku, qui l’avait réceptionné. Didier KEBONGO