Mars 2004, mars 2015, onze ans exactement, depuis que Polydore Mubuyayi est avec ses coéquipiers à la tête du Conseil exécutif de l’Observatoire des médias congolais (OMEC). Alors que son mandat était du point de vue statutaire, censé prendre fin en mars 2006. Et ne pouvait continuer, dans l’hypothèse où, il aurait été réélu en cette année, puis en 2010, à la suite des élections dont il avait l’obligation d’organiser. Ce qui n’a jamais été fait. Qu’est-ce qui justifie cette accroche au pouvoir ? Intérêts personnels ou aléas ?
L’alinéa premier de l’article 11 du Statut de l’OMEC stipule que : «les membres du Conseil exécutif est bénévole et d’une durée de 4 ans renouvelable une fois. Il prend fin par décès, démission, radiation ou exclusion». «Toutefois, poursuit l’alinéa 2 in fine, que le mandat des premiers membres du Conseil exécutif est d’une durée transitoire de 2 ans. Il prendra fin à la première Assemblée générale extraordinaire convoquée à cet effet».
Pourtant, depuis la mise sur pied de l’OMEC, aucune assemblée extraordinaire n’a été convoquée par Polydore Muboyayi, président du Conseil exécutif pour constater la fin de son mandat transitoire afin d’organiser des nouvelles élections pour entamer un cycle normal des mandats, fixés à 4 ans renouvelables une fois. Qu’est-ce qui justifie cette pérennisation au pouvoir ? Cela serait du au manque de financement ? Hypothèse à écarter dans la mesure où, cette structure reçoit régulièrement des subventions notamment, de la part des organisations transnationales de défense de droits de la presse. Est-ce du fait des aléas ? Pas du tout, aucun aléas ne peut justifier la non tenue d’une assemblée générale extraordinaire. Est-ce que cela serait dû aux intérêts personnels dont sont animés les actuels et eternels animateurs de cette Asbl ? La dernière hypothèse est confirmée par la plupart des journalistes qui ne comprend plus le pourquoi de cette structure qui est gérée de manière opaque, surtout lorsqu’il s’agit des questions financières.
Il arrive cependant que certaines actions «justifient» certains états. Est-ce qu’à l’heure actuelle, peut-on affirmer que les dirigeants de l’OMEC ont aidé cette structure à accomplir la mission, que leur ont confiée les journalistes de la RDC ? La réponse est négative. Il suffit d’assister à des ateliers qui réunissent les journalistes pour se rendre compte de la manière dont les animateurs de l’OMEC sont critiqués du fait de leur gestion chaotique. Ce qui fait que les journalistes commencent à trouver sans intérêt l’existence de cette organisation qui ne défend nullement leurs intérêts.
Tenez, en 2004, lorsqu’ils se sont réunis pour créer l’OMEC, les journalistes ont conféré à cette organisation notamment, les objectifs tels que : promouvoir et défendre la liberté de la presse, assurer la vulgarisation des textes légaux et autres instruments sur la presse ainsi qu’encourager les journalistes et les organes de presse qui font preuve de professionnalisme. «Aucune de ces objectifs n’a été réalisé», soutient un journaliste qui pense quant à lui que «l’OMEC est géré en toute opacité». Il va jusqu’à soutenir que ses dirigeants exercent en «une illégitimité totale».
Conséquences, certains journalistes se fondent sur cette illégitimité pour justifier leur refus d’obéir aux décisions de l’OMEC. En plus, depuis son action, soutien un autre journaliste, «l’OMEC s’est substitué aux tiers mis en cause dans des articles de presse ou dans des éléments radiotélévisés».
LEON PAMBA