Plus d’une année après les Concertations nationale, l’essentiel de recommandations de ce forum restent encore confinées dans les tiroirs. Or le temps, lui, ne s’est pas arrêté. Par rapport aux échéances électorales, le compte à rebours a même commencé. Le pays s’interroge. L’avenir n’étant pas de plus lisible. Dans ce monde en passe d’achever de devenir un village planétaire, les événements qui se produisent ça et là sur le continent africain ont vocation à interpeller. Pas besoin de porter des lunettes, ni d’être orfèvre en politique comparée pour comprendre qu’à la suite du précédent burkinabè, la donne a changé. L’heure est donc aux ajustements. Il y va du futur de la Nation.
Face aux interrogations et aux inquiétudes qui s’annoncent, une proposition tombe à pic. C’est cet appel dit du 7 novembre signé par le Cartel de l’Opposition politique signataire de l’Accord global et inclusif de Sun City. Par la voix de leur porte-parole, Z’Ahidi Arthur Ngoma, les sociétaires de cette plateforme en appellent à l’ « organisation consensuelle d’une transition pour une meilleure préparation des élections générales projetées ».
« il est temps d’agir et d’agir vite, plutôt que pousser un peuple, aussi pacifique que le peuple congolais, à emprunter des voies qui contredisent sa volonté de paix… », souligne Z’Ahidi. Une allusion aussi opportune que pertinente.
CARTEL DE LA COMPOSANTE OPPOSITION POLITIQUE SIGNATAIRE DE L’ACCORD GLOBAL ET INCLUSIF APPEL DU 07 NOVEMBRE 2014 DU CARTEL DE L’OPPOSITION POLITIQUE SIGNATAIRE DE L’ACCORD GLOBAL ET INCLUSIF DE SUN CITY.
La République Démocratique du Congo, notre pays, a connu toutes les abominations et n’en a pas fini. Pour y mettre fin, les forces politiques et sociales du pays avaient compris l’absolue nécessité d’une cohésion nationale, sur le fondement d’un Etat de droit et d’une gouvernance politique démocratique.
Il en faut encore beaucoup pour atteindre l’objectif ; mais, ce qui compte c’est le mouvement, plutôt que la recherche de la perfection.
A Sun City, le mal dont souffre le pays, depuis son accession à la souveraineté internationale, a été clairement et pertinemment identifié : la crise de légitimité du pouvoir. Ce constat a forgé la rédaction de notre Constitution, du 18 février 2006, en particulier quand elle prévoit des dispositions qui ne « peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle) (Art.220 de la Constitution).
Le Cartel de l’opposition politique, signataire des accords de Sun-City, rappelle que cette disposition constitutionnelle est le mandat qu’ont reçu nos parlementaires, celui de ne pas procéder à la « révision constitutionnelle », en l’occurrence de l’article 220 de notre Constitution.
Bien sûr, la validité d’une norme juridique peut aussi être considérée au regard du principe selon lequel rebus sic stantibus (si les choses restent en l’état). Or, c’est bien le cas. Les faits qui ont motivé ces dispositions constitutionnelles ont- ils changé et en quoi ? Au nom des valeurs, nous avons bataillé pour notre indépendance nationale, mais jusqu’à ce jour, nous n’arrivons toujours pas à fonder sur elles la gouvernance de notre pays. Est-ce sur les ruines de notre pacte pour la paix, notre Constitution, que nous construirons notre cohésion nationale ?
Bien sûr, le droit ce n’est pas un devoir-être indifférent à l’être. Mais, encore faut-il expliquer en quoi il en est ainsi ? Quelle est la raison qui rend nécessaire, c’est-à- dire indispensable, la révision constitutionnelle ? La réponse qui ne serait qu’outrage à l’intelligence c’est « nous en avons le pouvoir ».
La question, qui plus est, n’est pas que juridique ; elle est aussi politique. Le Cartel de l’Opposition Politique observe, avec consternation, que les « Concertations politiques », d’octobre 2013, n’auront finalement été convoquées que pour enterrer le débat. Tout y aura été dit mais, plus d’un an après, rien n’aura été pris en compte à quelque niveau que ce soit. Dès lors, il est à nouveau fondé de demander la convocation d’une véritable rencontre des forces politiques et sociales du pays.
Une seule question ou thème justifierait cette rencontre : « l’organisation consensuelle d’une transition pour une meilleure préparation des élections générales projetées ».
Pour le Cartel de l’Opposition politique, le pays ne peut pas vivre dans des « atermoiements funestes » ; il est temps d’agir et d’agir vite, plutôt que pousser un peuple, aussi pacifique que le peuple congolais, à emprunter des voies qui contredisent sa volonté de paix.
La vie à sauver, c’est la nôtre, nous peuple congolais. Puisque nous parlons tous en son nom, le Cartel de l’Opposition politique est confiant que son appel sera entendu ! Pour le Cartel, Le Porte-Parole,
S.E.M Z’Ahidi Arthur NGOMA
Ancien Vice-Président de la République