Les nominations des généraux compliquent l'opération Sukola II

Jeudi 5 février 2015 - 12:34

Lancée le 29 janvier 2015 par les Forces armées de la RDC pour bouter dehors les Forces démocratiques de libération du Rwanda FDLR en sigle, l'opération » Sukola II « , véritable offensive annoncée contre les rebelles hutus rwandais, semble mal partie, à en croire l'Afp.

A la base, la nomination contestée dans les rangs de la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco), fin janvier, du général de brigade Sikabwe Fall à la tête de la région militaire du Nord-Kivu et du général de brigade Bruno Mandevu comme Chef de l'opération » Sukola II « .

Les deux hommes figurent sur une liste établie par la Monusco, d'officiers indésirables pour leur responsabilité ou leur complicité présumée dans de graves violations des droits de l'homme.
Ayant déjà attiré l'attention des autorités congolaises sur ces deux généraux, la collaboration à haut-niveau avec la mission onusienne n'est plus possible avec les deux généraux, estime un diplomate.
Et d'ailleurs, lundi dernier, lors de la prise d'armes du général Sikabwe Fall à Goma, la Monusco a brillé par son absence. Un seul pays occidental, pour l'instant, la France, encourage Kinshasa à poursuivre la collaboration avec la Monusco.
Quelles chances pour les Fardc ?

Outre la discordance avec la Monusco, plusieurs observateurs militaires étrangers notent une absence de préparation de l'armée et, à l'état-major, » Sukola 2 « , chargé de la traque contre les FDLR, une source reconnait que les directives d'attaque ne sont pas encore arrêtées, affirme une dépêche de l'Afp.
Ce qui a justifié peut être le retardement de l'offensive, selon le patron de la Monusco, Martin Kobler. Ce dernier se dit néanmoins toujours prêt à fournir un soutien multiforme aux FARDC, dans le cadre notamment du partage de renseignements d'aide à la planification, du soutien logistique (fourniture de rations, approvisionnement en carburant, évacuation des blessés) et même du soutien opérationnel avec des hélicoptères d'attaque, par exemple.
D'autre part, un autre diplomate occidental note que l'annonce de l'opération contre les FDLR pourrait n'être qu'un » effet de manche « .
D'autant qu'une certaine grogne gagne l'armée au Nord-Kivu.
Un commandant d'une unité d'élite confiait récemment à l'Afp que le budget qui lui était alloué pour nourrir ses hommes avait baissé de moitié depuis plusieurs mois et qu'il voyait mal, dans ces conditions, accepter de partir en opération contre les FDLR.
Sept militaires d'un bataillon commando sont actuellement jugés en urgence pour avoir tiré des coups de feu fin janvier en signe de protestation pour n'avoir toujours pas reçu leur solde de décembre et janvier.
Cette unité, semble-t-il, n'est pas la seule concernée par ce dossier. A noter que dans cet épisode, Kinshasa et Rwanda s'accusent mutuellement de vouloir éterniser la guerre sur le territoire congolais.
Par G.O.

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