Le parti cher à Joseph Olenghankoy qui rappelle que la souveraineté appartient d’abord au peuple, s’appuie sur le constat que la situation sécuritaire aux Kivu et en Province Orientale reste alarmante
Les Forces Novatrices pour l’Union et la Solidarité (FONUS), parti cher à l’opposant Joseph Olenghankoy, et sa plate-forme « Debout Congolais » (DECO) s’insurgent contre les pressions que le Gouvernement congolais exerce actuellement sur le Conseil de Sécurité pour obtenir le départ immédiat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo.
Dans une déclaration musclée publiée le 25 mars 2015 sous la signature de son président national Joseph Olenghankoy, les FONUS constatent que « les efforts du Gouvernement ne sont pas encore arrivés au seuil du souhaitable concernant la protection efficace de la population et le renforcement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire.
L’est du pays étant toujours en proie à des crises humanitaires chroniques et à des violations graves de droits de l’homme, en particulier des violences sexuelles et sexistes, cycle de violence entretenu par la présence persistante de groupes armés congolais et étrangers qui profitent de la vacance du pouvoir du vide sécuritaire pour exploiter illégalement des ressources, dans un environnement caractérisé par l’impunité généralisée, des affrontements communautaires, et l’incapacité de l’armée et de la police nationale de protéger efficacement les civils et le territoire national, et de maintenir l’ordre public » .
Pour les FONUS, c’est cette insécurité, qui sévit encore, qui avait amené le Conseil de sécurité, à travers la Résolution 2147, à proroger le mandat de la MONUSCO en RDC jusqu’au 31 mars 2015. Et tout en considérant que l’objectif assigné à la brigade d’intervention, celui de neutraliser les groupes armés encore actifs, n’a jamais été atteint, le parti de Joseph Olenghankoy demande au Conseil de sécurité de prolonger une nouvelle fois le mandat de la MONUSCO jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle en 2016 et à l’installation du nouveau Président qui sera élu.
Balayant du revers de la main l’argument de la souveraineté nationale auquel recourt le Gouvernement pour demander le départ de la Mission onusienne, les FONUS rappelle que « la souveraineté appartient au peuple, car, tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce directement par voie de référendum ou d’élection et indirectement par ses représentants . Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut donc s’en attribuer l’exercice ».
C’est pourquoi le parti d’Olenghankoy émet le souhait de voir la MONUSCO « accompagner encore la RDC dans le processus d’alternance au pouvoir jusqu’à l’installation du nouveau Président élu qui, avec son Gouvernement et l’appui des représentants du Peuple, feront l’évaluation objective du maintien ou du retrait progressif de la Monusco ».
Les FONUS affirment, par ailleurs, que « demander le départ de la Monusco alors qu’un processus électoral important nous attend et que la Majorité au pouvoir ne rassure personne quant aux craintes de glissement du mandat présidentiel, ce serait sacrifier le Peuple au nom duquel on invoque curieusement la souveraineté ».
Et tout en rappelant le rôle important que la MONUC puis la MONUSCO ont eu à jouer lors des élections chaotiques de 2006 et de 2011 en épargnant les populations civiles d’un bain de sang, le parti cher à Joseph Olenghankoy « n’entend pas accepter le départ immédiat de la Mission onusienne de la RDC et sans garanties prouvant l’amélioration des moyens dont dispose le Gouvernement de la RDC pour protéger efficacement la population et sa capacité de faire sentir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du Territoire comme le souligne la résolution 2147 du Conseil de Sécurité ».
Les FONUS estiment enfin que la séparation avec la MONUSCO doit se faire « dignement au nom de la même souveraineté et après qu’elle nous ait accompagné à l’alternance, c’est-à-dire à l’entrée du Président élu et au sortir de l’ancien Président ».
Par DMK