LES COMMUNAUTÉS LOCALES ACCUSENT LES ENTREPRISES DU SECTEUR DE NON RESPECT DE LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Lundi 16 mai 2016 - 08:33
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Les communautés locales vivant aux environs de différents sites miniers à Lubumbashi sont exposés à d’énormes problèmes affectant leur santé. Au cours d’une formation organisée par Osisa à travers son projet Southern Africa resource Watch (SARW), à l’intention des femmes journalistes, les représentants de ces communautés ont saisi cette opportunité pour solliciter l’apport des médias pour un plaidoyer soutenu.

Cependant, a fait savoir, le professeur Arthur Kaniki, expert minier, le Règlement minier exige que soit présenté dans le plan de gestion environnementale du projet un plan de développement durable visant à améliorer le bien-être économique, naturel et social des populations locales affectées par le projet pendant et après l’exploitation. Ce, en conformité avec l’article 452 du Règlement minier. Et d’ajouter, les engagements et ou obligations des entreprises minières vis-à-vis des communautés locales sont entre autres, la consultation du public lors de l’instruction des études d’impact environnemental, du plan de gestion environnementale et du plan d’atténuation et de réhabilitation, la mise en disposition des résumés des études réalisées aux autorités locales et aux leaders de communautaires, l’utilisation de la main d’œuvre locale ainsi que l’indemnisation des communautés locales pour tout dommage causé par les activités minières.
Pour Christophe Kabwita représentant de la communauté de la Ruashi, l’entreprise Ruashi Mining bafoue leurs droits. Il dénonce le manque de dialogue permanent et le non paiement des indemnités de personnes délocalisées sur ce site ce qui est légal. La communauté dénonce encore l’écoulement des eaux acidifiées qui détruisent leurs champs et dont les impacts continuent à s’accumuler dans l’indifférence totale de cette société minière. Depuis quelques temps, a fait savoir Christophe Kabwita, cette entreprise qui travaille sur le cuivre et le cobalt préfère engager un dialogue avec les organisations de droits de l’homme que la communauté locale. Selon lui, la population environnante est exposée à des maladies graves liées notamment aux poussières dégagées par cette entreprise minière. Toutefois, il a reconnu quelques réalisations de la part de Ruashi Mining.
Le même son de cloche pour Dr Désiré Mukeba de la communauté locale de Kawama, localité située à 20 Km de Lubumbashi sur la route de Likasi qui déplore le mauvais traitement leur affligé par une grande entreprise minière de la Place. Cette dernière empêche la population locale à s’approcher de cette mine. Cette société préfère embaucher des personnes venues d’ailleurs. Ce qui est à la base de plusieurs tensions observées dans cette localité. Dr désiré estime que le développement des entreprises minières dans ce coin de la province doit avoir des répercussions sur la vie des populations. A l’en croire, ces entreprises minières en pleine expansion à Kawama au lieu d’établir un dialogue franc avec la population locale, violent cependant leurs droits et le privent de leurs terres sans contreparties conséquentes.
Il n’a pas manqué de déplorer la lenteur avec laquelle la justice prend pour trancher ce dossier afin que la population soit indemnisée lui qui a perdu son centre de santé détruit par les engins de ces entreprises minières.
De son coté, Bernard Kibanza de Fungurume Tenke développement, a expliqué comment TFM s’organise pour la construction des infrastructures scolaires et routières aux bénéfices de la société. Il n’a pas manqué de relever que les choses ne sont toujours roses. Malgré la construction des infrastructures et écoles et autres par TFM, beaucoup reste à faire.

RUASHI MINING SE DEFEND
Par ailleurs, une descente des femmes journalistes à la mine de la Ruashi, nous a permis d’avoir un autre son de cloche. Ruashi Mining par la voix de sa chargée sociale Elise Kalasa indique que les activités extractives dans cette mine qui ont redémarré en 2006 avec le groupe chinois Jin Chuan a comme priorités les actions sociales afin d’améliorer la vie des populations d’abord de la Ruashi qui les entourent puis, d’autres coin.
Ensuite, les visiteuses ont quitté le site minier pour palper les réalisations sur terrain dans la commune de la Ruashi. Le tour a commencé par la Libraire construit pour des jeunes afin de cultiver la culture de la lecture, en passant par le parquet près le Tribunal de paix construit pour mettre fin à la promiscuité dans laquelle vivait les magistrats et la police de circulation routière, et le marché moderne. Cette société a renforcé la fourniture du courant électrique en dotant la SNEL de sept transformateurs pour le quartier Zambia.
Ainsi, cette entreprise déclare qu’elle consulte chaque trimestre les représentants de la population avant de mener une quelconque action. Elle accuse la population de la Ruashi de mauvaise foi pour n’avoir pas reconnu ces différentes actions. " C’est pour nuire à l’image de notre entreprise ", lâche Elise Kalasa.
Face à cette situation, le gouvernement qui octroie des contrats ou concessions à ces exploitants miniers pour travailler dans les mines en RDC devait être vigilant pour suivre et contrôler si la part de la communauté locale est respectée. Il ne faudra pas qu’on extrait les mines et la population continue à vivre dans la pauvreté la plus extrême.
Mathy MUSAU