La dernière élection de Miss Rwanda n'est pas passée inaperçue. Les critiques n'ont pas été tendres et sont allées même plus loin qu'on ne pouvait le croire. La question ethnique a refait surface.
Il aura suffi de visiter certains réseaux sociaux, Facebook en l'occurrence, pour constater à quel point beaucoup d'échanges à ce sujet sont vifs et parfois virulents. Des spéculations prétentieuses sur les origines ethniques de Miss Rwanda fusent de partout, de façon absurde.
Beaucoup d'internautes semblent affirmer que la Miss Rwanda nouvellement élue serait Hutue. D'autres disent qu'elle n'est pas Rwandaise mais plutôt Ougandaise. Cette dernière version semble corroborer avec l'hypothèse selon laquelle son père, Rwandais hutu, aurait vécu en Ouganda pendant plusieurs années.
Bref, l'identité ethnique de Miss Rwanda 2015 suscite un vrai délire, qui gâche les moments de détente et d'amusement. Ces polémiques réductrices autour de l'identité de la Miss pourrissent, à coup sûr, son ambiance qui n'est certainement pas aux confettis et serpentins.
Certains internautes disent, en revanche, que cette élection aurait couté cher à quelques hauts fonctionnaires qui auraient perdu leur poste, notamment au ministère de la Culture, parce qu'ils n'auraient pas su la quadriller ou plutôt l'instrumentaliser!
La plus belle fille du Rwanda, qu'elle soit Hutue, Twa ou Tutsie, y a-t-il vraiment matière à polémiquer là-dedans? La beauté rwandaise n'est pas exclusive ni hiérarchisée en fonction des appartenances ethniques. Elle est bien présente chez toutes ses composantes ethniques. Des extrémistes en profitent, sur Facebook entre autres, pour lancer des invectives à travers des propos haineux, prétextant que telle ou telle ethnie ne peut pas donner une candidate susceptible d'être élue miss Rwanda. Ceux-là n'ont certainement rien compris du respect de l'autre et du vivre-ensemble.
Miss Rwanda doit être élue non en fonction de son ethnie mais de sa beauté et de son élégance, c'est cela l'objectivité. Grâce à cette dernière, nous attendons avec impatience ce jour où la Miss sera de l'ethnie Twa, ce qui n'est pas encore arrivé, jusque-là en tout cas, car on le sait, les Twa ont toujours été exclus de tout système rwandais.
Les Rwandais accepteront-ils de rester toujours prisonniers des idées ethniques destructrices ou franchiront-ils à jamais un nouveau cap vers l'égalité des chances entre tous les Rwandais? C'est, de toute façon, le seul moyen pour ne plus réveiller les vieux démons rwandais. Espérons!