Le WWF appelle l’administration forestière de la RDC à évaluer les titres convertis

Lundi 22 décembre 2014 - 14:15

Dans ses rapports 2012 – 2013 sur le suivi forestier indépendant.

L’amélioration de la gouvernance forestière reste une grande préoccupation de tous les acteurs impliqués dans ce secteur en République Démocratique du Congo.

C’est dans ce cadre que le Fonds Mondial de la Nature en RD Congo (WWF-RDC), à travers ses deux projets Renforcement des capacités pour la gestion durable des forêts dans le cœur vert en Afrique centrale (SFM-GHOA) et Renforcement des capacités de la société civile environnementale (SCAPE) pour la promotion de la gouvernance forestière, vient de publier les rapports 2012 et 2013 des missions effectuées par 25 ONG de la société civile environnementale dans diverses concessions forestières situées dans les provinces du Bas-Congo, Bandundu, Equateur, et Province Orientale.

La publication de ces rapports de suivi forestier indépendant a eu lieu le vendredi 19 décembre dernier, au siège de WWF-RDC.

C’était à l’occasion d’un atelier auquel ont pris part des représentants du ministère de l’Environnement et Développement durable, des organisations de la société partenaires du Fonds Mondial de la Nature et des professionnels de médias tant nationaux qu’internationaux. Cérémonie a été présidée par M. Bruno, de WWF-RDC, assisté par M. Jean-Marie Bolika, coordonnateur du Projet SCAPE.

Recommandations

Dans leurs conclusions, les rapports des deux dernières années (2012 et 2013) recommandent, entre autres, que l’administration forestière fasse preuve de plus de volonté politique en s’impliquant davantage dans son rôle officiel de gardien du respect de la législation forestière.

Et cette volonté politique doit se traduire par des contrôles réguliers et l’évaluation des résultats du processus de conversion des anciens titres forestiers , afin de s’assurer que les entreprises forestières dont les titres ont été convertis possèdent réellement les capacités techniques et financières d’exploiter les forêts leur concédées et honorent leurs engagements sociaux vis-à-vis des communautés locales et des peuples autochtones.

Ces rapports qui déplorent aussi la lenteur de l’administration forestière dans l’approbation des plans d’aménagement déjà déposés par deux entreprises forestières et la faiblesse des capacités des comités locaux de gestion exhortent par ailleurs les bailleurs de fonds et les ONG internationales à poursuivre la mobilisation des fonds nécessaires pour soutenir la réforme du secteur en République Démocratique du Congo comme par le passé.

Selon M. Bruno qui a fait, à l’intention de l’assistance, la synthèse de ces missions de suivi, celles-ci visent à renforcer les capacités des acteurs de la société environnementale nationale et à faciliter leur implication dans le suivi indépendant non mandaté de l’exploitation forestière industrielle, en vue non seulement d’identifier les manquements dans l’application de la règlementation forestière, mais aussi de faire des propositions concrètes pour améliorer la gouvernance dans ce secteur.

Les missions de suivi effectuées par les 25 ONG de la société civile environnementale dans les quatre provinces du pays ont permis à ces observateurs de palper du doigt plusieurs anomalies dans le chef des exploitants forestiers.

Il s’agit entre autres de la suspension unilatérale des travaux prévus dans le cadre des clauses sociales par certaines entreprises, des conditions de vie difficiles des travailleurs forestiers vivant dans les camps (cas de ITB à Bikoro et de Cotrefor à Baulu, …), le manque de transparence dans la gestion des fonds de développement locaux, l’existence de l’exploitation artisanale illégale à caractère industriel dans certaines concessions forestières, la présence des opérateurs étrangers dans l’exploitation illégale du bois, etc.

Concernant les provinces de Bandundu, Equateur et Province Orientale, les observateurs ont eu à visiter en 2013 25 concessions situées 13 territoires administratifs (Kwamouth, Inongo, Kutu,Osshwe, Bolomba, Bikoro, Lisala, Basoko, Bongandanga, Ingende, Ubundu, Banalia, et Lukolela).

A travers ces missions de suivi forestiers, WWF espère amener le Gouvernement congolais à prendre des mesures appropriées pour mettre fin à l’exploitation illégale de bois dans les concessions forestières et inciter les entreprises forestières à respecter leurs engagements sociaux.
Par Dieudonné Mbuyi K.

 

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