Le sergent Mimo enfin dans les filets de la police criminelle

Jeudi 10 décembre 2015 - 10:19

La grande saison criminelle qui a dévoilé de jours et des semaines sombres dans la ville de Kinshasa, sur le plan de la criminalité, depuis le second semestre de 2015, n’est pas prête de s’éclipser de sitôt sans de derniers épisodes d’actes de grand banditisme. D’ailleurs, elle n’a pas encore dit son dernier mot avant les festivités de fin de l’année, la Noël et la Bonana.

Et pendant que les malfaiteurs traquent les cambistes et maisons de change, les agences de transfert des fonds, les magasins et les résidences de gens fortunés, la police recherche les criminels pour lesquels elle avait reçu des plaintes pour braquages, extorsions et vols à main armée.

C’est dans cette quête des membres de la pègre en cavale que le Groupement de recherche et investigations a été aiguillonné pour retrouver un brigand qui lui a toujours donné du fil à retordre. Ce délinquant très dangereux, n’est autre que le sergent Faustin Dowi Mimo. Selon des informations assez répandues sur ce sinistre personnage, il semble qu’il trônerait sur une bande des malfaiteurs armés qui ont pour secteur opérationnel, la commune de Barumbu.

En effet, ce groupe de bandits dont on ignore leur principal fournisseur d’armes et munitions de guerre, aurait braqué des cambistes et des agences d’intermédiaire financier, arraché des fonds et des calculatrices, tiré des coups de feu en l’air, avant de s’évanouir dans la nature.

Un réseau d’indicateurs remis sur selle, les informations venaient au compte-gouttes et le délicat tamisage a fini par livrer des pistes fiables conduisant à la cachette du «  loup ». L’homme se terrait dans un camp militaire, croyant que les policiers ne parviendraient à l’y dénicher. Erreur !

La semaine dernière, sergent Dowi Mimo sera appréhendé par les limiers du Groupement de recherche et investigations. Soumis à un interrogatoire musclé, la moisson des aveux était abondante. Il a reconnu notamment le vol à main armée du 25 août 2015 au quartier Ndolo.

Ce jour-là, comme les enquêteurs avaient réussi à le reconstituer, sergent Dowi Mimo a conduit ses hommes, vers 11 heures, sur avenue Kabambare n°4370/A. Au siège des établissements YJC I appartenant à un sujet chinois, spécialisés dans la vente des plaquettes, tout semblait favorable au braquage. Peu de véhicules en circulation, quelques piétons se souciant peu de ce qui se passait dans les parcelles longeant l’avenue Kabambare. Un climat idéal pour des attaques.

Priorité pour la police : sécuriser la population

Venus comme des acheteurs, les bandits ont voulu faire irruption dans les locaux de cette entreprise, mais ils ont du faire face au travailleur  André Mayikonda, qui tenait à les orienter vers le préposé au service de facturation, avant de les guider vers la caisse. L’un des bandits à la gâchette facile, a aussitôt ouvert le feu. Une victime : André Mayikonda habitant sur avenue Luzolanu, quartier Boma, commune de Kimbanseke, atteint par une balle à la main gauche.

Ce coup de feu a malheureusement attiré l’attention des travailleurs des magasins des environs dont les surveillants tenaient à s’enquérir de cet incident. A la vue des gens qui venaient de toutes parts, les uns après les autres, les bandits sont sortis en catastrophe de la société YJC I. Dame chance était de leur côté, car ils ont braqué un chauffeur de taxi qui les a acheminés à une destination inconnue.

Les limiers du Groupement de recherche et investigations se démènent ces temps derniers, pour retrouver les autres membres de la bande au sergent Dowi Mimo, toujours en cavale, mais dont on dit qu’ils ont reconstitué un autre groupe et poursuivent sans désemparer leur palmarès criminel.

A en croire des spécialistes de questions de criminalité, les prochaines semaines à Kinshasa, pourraient connaître un regain de banditisme, les malfaiteurs tenant à se constituer quelques butins pour passer les festivités de fin de l’année dans l’opulence. Sont donc visés comme dit plus haut, les changeurs de monnaie de coins de rue, les maisons de change qui brassent beaucoup d’argent, quelques sociétés commerciales, les agences de transfert de fonds et même les petites stations d’essence.

Voilà de bonnes raisons pour renforcer le dispositif de surveillance de tous ces établissements dont la plupart n’accordaient pas une grande importance à la sécurité et qui demeurent des cibles potentielles de la pègre kinoise.

C’est le lieu d’appeler les services du Commissariat provincial de la police à redoubler de vigilance à l’approche des fêtes de fin de l’année qui voient des malfaiteurs sortir de leurs refuges pour insécuriser les commerces de la ville de Kinshasa. Cette vigilance devrait se manifester par la multiplication des patrouilles pédestres et motorisées, diurnes et nocturnes. Quoi que l’on puisse dire, la sortie de ces patrouilles dissuasives  et préventives, pourrait nous éviter de cas d’agressions et de braquages, comme on en connaît toujours au crépuscule de chaque année finissante.

J.R.T.