Au cours de ce mois de mars à New York, il est question du renouvellement du mandat
ou de la réduction des forces.
Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, prévue d’ici la fin du mois de mars, sera au centre de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation au Congo. A en croire l’Allemand Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général der l’ONU en RDC, le Conseil de sécurité devra se prononcer sur le renouvellement du mandat de la Monusco et sur la réduction des forces de cette mission, sur le futur de la brigade d’intervention et le soutien de la mission onusienne aux élections qui pointent à l’horizon. Autrement dit, l’avenir de la Monusco, une fois de plus, se joue en ce mois de mars 2015. C’est dire que la rencontre à New York revêt une importance capitale pour la suite des évènements.
Voilà donc qui exige des concertations ou échanges entre le Gouvernement congolais, la Monusco et le Conseil de sécurité. Encore que cette rencontre intervient au moment où il y a un désaccord entre l’Exécutif de la RDC et la mission onusienne au sujet de la présence de deux généraux congolais dans les opérations de traque des rebelles rwandais des éléments FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Là où la Mission onusienne concernée s’est plainte officiellement de la présence de deux officiers supérieurs des FARDC, au point de suspendre sa participation, le Gouvernement congolais effectue seul la traque des FDLR, rendant ainsi l’intervention de la Monusco dans les opérations de traque inutile.
FAUT-IL EXIGER LE DEPART DE LA MONUSCO OU LA REDUCTION DE SES EFFECTIFS ?
La voix de la RDC sera certainement entendue lors de la rencontre de New York axée sur le renouvellement du mandat de la Monusco. En termes de bilan, peut-on dire le passage de la mission d’observation à celle de la stabilisation au Congo a-t-il porte bonheur à la RDC ? Car, la stabilisation implique l’intervention de la Monusco, dont les effectifs sont passés à environ 20.000 hommes, sur tout en ce qui concerne la protection des civils. Or, lors des massacres en série dans le territoire de Beni, l’absence de la Mission onusienne a été tellement visible que la population en était même arrivée à réclamer le départ des Casques bleus. Ce qui en disait long sur les contreperformances d’une mission appelée à soulager la soufrance des Congolais.
En dehors de cela, un fourgon de la Monusco avait été surpris à l’aéroport de Goma avec des tenues de la Garde républicaine. Pour quelle destination, surtout là où d’ailleurs bon nombre d’observateurs s’accordent pour dire que la Monusco justifie surtout sa présence en RDC par la multiplication des conflits au point même de contribuer à créer des foyers de tensions de tensions. Car, logiquement, plus il y a des problèmes d’ordre sécuritaire en RD Congo, plus la mission onusienne demeure incontournable. Mais, une fois que les FARDC se montrent à la hauteur des défis, en protégeant l’intégrité du territoire national, rien ne justifierait désormais le maintien des forces onusiennes en RDC. Plus qu’un simple défi, il s’agit de la survie même de la Monusco qui a tendance à s’éterniser.
QUEL BILAN POUR LA BRIGADE D’INTERVENTION DE LA MONUSCO ?
De l’avis de nombre d’observateurs, le bilan de la Brigade d’intervention de la Monusco n’est pas brillant. Car, les FARDC ne s’étaient pas suffisamment impliquées dans la guerre contre le Mouvement du 23 mars, aucun résultat probant ne serait à l’ordre.
D’ailleurs, l’implication personnelle du général Mamadou pour venir à bout du M23 lui a même valu la mort. Aucun Casque bleu de la Brigade d’intervention n’a connu le sort réservé à l’officier des FARDC. Dès lors, le bilan de la Brigade d’intervention est sujet à caution. Du reste, créée avec pompe, la Brigade d’intervention semble être l’ombre d’elle-même lorsqu’il s’agit de se rendre utile à la RDC.
Où était cette Brigade quand les miliciens ADF multipliaient des massacres à Beni au point que le chef de l’Etat congolais, de passage sur place à Beni, a demandé à la Monusco de jouer son rôle ? Pourtant, ce sont des civils et non des militaires qui se faisaient tuer à Beni sous la barbe de la Monusco. De quoi se demander s’il s’agissait de complicité ou simplement de la passivité. Si, avec 20.000 hommes en RDC, la Monusco demeure encore incapable d’apporter des solutions aux problèmes sécuritaires, que faudra-t-il alors finalement attendre de cette mission ? Les Congolais, à ce jour, ne misent plus sur cette mission, surtout au moment où les FARDC reprennent du poil de la bête sur le terrain. Face aux éléments FDLR aujourd’hui, la capricieuse Monusco est totalement absente au front.
UNE MISSION DE L’ONU INUTILEMENT BUDGETIVORE EN RD CONGO
A en croire Martin Kobler, l’enveloppe globale de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation au Congo s’élève aujourd’hui à 1,4 milliards USD par an. Mais, pour quels résultats en fin de compte ? Il est donc temps de discuter de la vitesse de réduction des forces de la Monusco comme l’a reconnu d’ailleurs le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC. Car, si l’ONU dépense autant d’argent chaque année, pourquoi, jusqu’à ce jour, les groupes armés continuent à se mouvoir en RD Congo comme si tous les problèmes sécuritaires étaient déjà résolus ? Apparemment, il y a problème. Sinon, plusieurs groupes armés opérant à l’Est de la RDC auraient déjà disparu de la circulation sans demander leurs restes.
Voilà qui pousse bon nombre d "’observateurs à parler d’une mission de l’ONU inutilement budgétivore. Pourquoi, s’interroge-t-on, continuer à dépenser autant d’argent juste pour des résultats en dents de scie ? Cette question vaut en tout cas son pesant d’or. Faut-il alors continuer sur la même lancée ou remettre vraiment en question l’une de plus grandes forces de l’ONU sur le terrain ? Ou la Monusco joue de la simple figuration ou elle atteint ses objectifs sans chercher à s’éterniser en RDC. Or, l’impression générale est qu’elle tente effectivement de s’éterniser au pays de Joseph Kasa-Vubu et de Patrice Emery Lumumba. M. M.