Au-delà des apparences étouffées, la réunion de Kingakati n’aura visiblement rien résolu au sein de la coalition au pouvoir. Les dissensions ne sont toujours pas levées. Ce, au point que certains bonzes du pouvoir n’hésitent plus à se tirer à boulet rouge.
Plus on s’approche de la date fatidique du 27 novembre 2016 plus les dissensions s’accroissent au sein de la plateforme présidentielle. Malgré l’appel à la cohésion lancé dernièrement par le chef de l’Etat à Kingakati Bwene - sa ferme située dans la banlieue de Kinshasa - le bateau de la majorité continue de tanguer. Les deux lettres des frondeurs du groupe de sept (G7) adressées au Raïs viennent de trouver une réponse, non pas de l’autorité morale mais d’un autre cador de la plateforme, Tryphon Kin-Kiey Mulumba. Celui-ci, faisant fi de toutes les inquiétudes soulevées par le G7, estime que l’action de ces frondeurs viserait un départ précipité du Raïs. Par des mots à peine voilés, l’initiateur de « Kabila désir » accuse ces derniers d’utiliser leur temps « à tenter » de «porter le coup fatal » à Joseph Kabila. Tryphon KinKiey n’hésite pas d’associer à la fronde de sept partis politiques de la majorité, l’action des jeunes militants pro-démocratie arrêtés le 15 mars dernier. En revanche, il propose au chef de l’Etat la formation d’un gouvernement composé des « personnalités qui acceptent de jouer le jeu». Mais quel jeu ? Seul le responsable linguistique de la phrase connaît la totale connotation. Mais plusieurs analystes voient dans ces propos la volonté de combattre ceux de leur famille politique qui suggèrent au Président Joseph Kabila de sortir par la grande porte au terme de son second et dernier mandat, selon la Constitution en son état actuel.
Kingakati 2, la fin du malaise?
Réputée comme une rencontre du renouement avec le dialogue, la réunion de Kingakati I n’a pas donné l’air de ‘dégager un compromis entre ceux que l’on désigne’ sous les vocables de “frondeurs’ et les “faucons” de la majorité. « Pour ne pas envenimer la situation au sein de la majorité u pouvoir, je préfère ne pas donner un quelconque compte-rendu de cette réunion qui était, de surcroît, à huis-clos. ». affirme Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’Union nationale des .fédéralistes du Congo (Unafec), l’un des signataires de deux missives adressées à Joseph Kabila. Pour lui, il est encore trop tôt d’affirmer que les préoccupations soulevées par eux ont effectivement été rencontrées.’ « Il ne faut pas être trop pressé. Attendons voir... », a-t-il indiqué dans une interview livrée à Jeune Afrique. Lors du premier Kingakati, le Secrétaire général de la Majorité présidentielle, Aubin Minaku avait annoncé un deuxième Kingakati. Un nouveau round qui doit réunir en principe les députés et sénateurs de la majorité avec le chef de fil de cette plateforme. La grande question reste celle de savoir si les divergences des vues qui règnent actuellement seront- elles aplanies. Mais au regard de certaines indiscrétions qui fuitent sur la toile, le malaise est loin de terminer. Car, les préoccupations du groupe de 7 partis frondeurs n’ pas été rencontrées dans leur totalité.
Par Didio Nsapu