Le docteur Denis Mukwege souhaite l’alternance en 2016

Vendredi 3 avril 2015 - 15:32

Chaque fois qu’il ouvre la bouche, le docteur Denis Mukwege ne rate pas l’occasion d’égratigner le régime de Kinshasa. Ce régime lui pèse tellement qu’il hâte de voir l’alternance s’installer en RD-Congo. Tenez, ce matin sur les antennes de RFI lors d’une interview, il n’a pas dérogé à cette règle. Denis Mukwege surnommé « L’homme qui répare les femmes », a eu cette phrase assassine : « le peuple congolais a besoin d’alternance démocratique en 2016 pour expérimenter autre chose avec d’autres équipes ». Le médecin directeur de l’hôpital de Panzi, situé dans le sud-Kivu, ne pouvait pas être on ne peut plus clair sur le sujet. Distingué par le prestigieux prix Sakharov l’an dernier, Mukwege a toujours estimé que l’insécurité à l’est et son lot de malheurs, notamment les violences sexuelles envers les femmes, sont dues à la médiocrité de la gouvernance actuelle. D’ailleurs, ses rapports avec le gouvernement sont de plus exécrables.

Il y a peu l’administration fiscale avait orchestré un redressement fiscal à l’hôpital de Panzi que l’opinion nationale et internationale a tout de suite qualifié de politique et de scandaleux. Mais bien avant cette affaire, il y a quelques années de cela, le célèbre médecin avait échappé in extremis à la mort. Sa maison avait été attaquée à l’arme automatique alors qu’il s’y trouvait avec sa famille. Depuis, Mukwege vit en RD-Congo, son propre pays, sous la protection de la Monusco au lieu que la protection de son intégrité physique lui soit assurée par le gouvernement. Entre Mukwege et le gouvernement, c’est donc le mépris mutuel. Mukwege peut au moins se consoler avec sa popularité au niveau national et son immense prestige au niveau international. Mukwege est devenue une icône internationale. D’ailleurs un documentaire du réalisateur belge Thierry Michel qui s’est associé à la journaliste Collette Braeckman, intitulé « l’homme qui répare les femmes, la colère d’Hippocrate», lui est consacré pour son travail exceptionnel dans la restauration des femmes violées. En tous cas 2016 année électorale s’annonce chaude !

Étiquettes