Relever pour les années à venir le nombre des femmes au sein de son organisation, telle est l’ambition que le directeur pays de Cordaid/RDC a dévoilée hier jeudi 2 avril 2015, à la Résidence « La Colombe », à l’occasion de la Journée internationale de la femme axée cette année sur le thème « L’autonomisation de la femme et la participation politique de la femme ».
Le directeur Yaouba Kaigama a révélé qu’un projet est même mis en œuvre dans ce cadre. Car, a-t-il fait savoir, aux Pays-Bas, au siège international de Cordaid, les effectifs féminins sont plus importants que les effectifs masculins. Il s’est alors engagé à inverser la pyramide qui voit le nombre des hommes plus élevé que celui des femmes.
Auparavant, Mme Salimata Kaboré a parlé de la politique de Cordaid pour promouvoir la parité Homme-Femme, et cela dans le mécanisme de recrutement du personnel au sein de Cordaid. Elle a avant tout, présenté cette organisation internationale qui a fêté l’année dernière, son centenaire d’existence, et des actions déployées dans plusieurs domaines et au service de l’amélioration des vies des couches les plus vulnérables aux quatre coins du monde. En effet, a indiqué Mme Salimata, Cordaid protège les êtres humains vulnérables frappés par la pauvreté, l’injustice et la violence à travers le monde.
C’est vers les années 1970 que Cordaid s’est implantée en RDC. Aujourd’hui, elle dispose d’un vaste réseau de plus de 70 organisations partenaires se focalisant principalement dans la lutte contre la pauvreté, l’accès aux soins de santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, et le financement de petites entreprises. Cordait a également élargi ses secteurs d’interventions en s’engageant dans la lutte contre l’impunité pour briser la culture de la violence, et l’installation d’une gouvernance efficace, notamment le droit de la femme à la participation politique.
Parlant alors de la politique de recrutement, Mme Salimata a dévoilé quelques statistiques qui montrent les grands écarts entre les hommes et les femmes. Selon les statistiques de 2014, dans tous les postes, les hommes dominent. Les fonctions administratives sont occupées par les femmes à Cordaid/Kinshasa, mais elle a émis le vœu de voir la tendance inversée. Car, dans ses avis de recrutement, Cordaid favorise les candidatures féminines. Malheureusement, a-t-elle déploré, il y a toujours une faible participation des femmes et elles ne sont pas nombreuses à réussir les tests. La chargée de communication de Cordaid a renvoyé la balle dans le camp des femmes qui doivent fournir un effort pour être compétitives.
Signalons qu’à l’ouverture de cette conférence-débat, Mme Thérèse Kambale Omari, experte en genre et membre de l’Ong Femme Plus, a rappelé les douze points critiques établis à la conférence de Beijing et qui pour elle, constituent le socle de l’ « Autonomisation de la femme ». Entre autres points, elle a cité l’éducation et la formation de la femme, les femmes et la santé. Elle a fustigé toutes sortes de violences faites à la femme.
Abordant le point relatif aux femmes et les conflits armés, Mme Thérèse Kambale note que les femmes sont les victimes les plus tuées lors des guerres. Pour ce qui est de la femme et l’économie, elle a épinglé la forte contribution de la femme, alors qu’elle gagne moins. Comme illustration, elle a montré comment les ménagères souffrent pour nourrir leurs familles, alors que leurs maris sont soit chômeurs, soit retraités.
Quant au point concernant les femmes au pouvoir et dans les rouages de la prise des décisions, Mme Thérèse Kambale s’est montrée très critique à l’égard des injustices subies par la femme. Elles sont compétentes et dynamiques, mais on ne veut pas recourir à leur compétence et à leur efficacité. Ce genre de situations doit changer, devait-elle insister.
Evoquant le point sur les femmes et médias, elle déplore le fait que les médias ne projettent que des images négatives sur les femmes. Femmes à moitié nues sont souvent exposées dans les publicités.
Enfin, elle a parlé de femmes et environnement et le calvaire de la petite fille qui subit toutes sortes de violences très préjudiciables en commençant par l’excision.
Le responsable de ressources humaines s’est étendu pour sa part, sur les mécanismes de recrutement au sein de Cordaid, soulignant au passage les efforts entrepris pour donner à la femme une place importante dans cette organisation internationale. J.R.T.