La province du Kongo-Central se trouve dans la fièvre de la préparation du 45e anniversaire de la disparition du premier président de la RD Congo, Joseph Kasa-Vubu, élu en 1960 au sortir de la colonisation, destitué par le coup d’Etat de Mobutu en 1965 et mort dans l’anonymat, le 24 mars 1969, dans son village de Nsudi dans la province du Kongo-Central. 45 ans après sa mort, Kasa-Vubu demeure le prototype de la gestion transparente des affaires publiques.
A cinq jours de la date anniversaire de la mort du 1e président de la République, le Kongo-Central, mobilisé autour du gouvernement provincial, se prépare à commémorer l’événement par l’organisation des cultes d’action de grâce à travers la province.
Ceci ressort du compte-rendu fait par le porte-parole adjoint du gouvernement du Kongo-Central, en charge de la santé, des affaires sociales, du genre, de la famille et de l’enfant, Thérèse Mambu Nyangi Mondo, dans son exposé à la presse, à l’issue du conseil des ministres.
Jusqu’à l’année dernière, c’est son porti politique, l’ABAKO, estampillé par sa fille Marie Rose Kasa-Vubu, qui prenait la charge d’organiser des cultes d’action de grâce en mémoire de ce feu et ancien président de la République.
Le deuxième président de la République qui a marqué l’histoire du Congo, transformé en Zaïre à son époque, est Joseph-Désiré Mobutu, arrivé au pouvoir en 1965, le 24 novembre, à la faveur d’un coup d’Etat.
Devenu Mobutu Sese Seko sous l’influence de la politique de l’authenticité qu’il avait instaurée, il est mort au Maroc, à Rabat, le 7/9/1997 après 32 ans de pouvoir sans partage.
A chaque anniversaire de sa mort, sa mémoire est saluée par le reste des membres de sa famille politique à travers l’UDEMO (Union des démocrates Mobutistes) assistés par quelques anciens caciques du MPR, ancien parti unique.
Le troisième président de la République était l’homme qu’on attendait, en définitive » l’homme qu’il fallait « , Mobutu s’étant implanté de sorte qu’il paraissait impossible de le déboulonner.
Cet homme avait pour nom Laurent-Désiré Kabila. Le Mzee et père de l’actuel Chef d’Etat. Il a succédé au maréchal le 17 mai 1997 au moment où le tout-puissant Mobutu avait perdu l’estime du peuple congolais. Ainsi tombé en disgrâce, Mobutu et toute sa stratégie ne pouvaient rien face au déferlement de son tombeur.
Pour dire vrai, Mzée s’était attiré l’affection du peuple congolais. Son nationalisme affiché l’a mis en mauvaise posture avec la communauté internationale, particulièrement le pays de l’Oncle Sam.
Malgré son règne éphémère à la tête du pays, il est tout de même entré dans le panthéon de l’histoire du Congo en tant que troisième ancien président de la République. Il est mort, assassiné dans son bureau de travail, le 16/1/2001.
Lui reconnaissant l’honneur d’avoir réussi à bouter dehors le vieux dictateur, le pouvoir qui lui a succédé ne ménage aucun effort pour lui rendre un homme mérité à la date de sa mort, avec et par des hommages officiels. Ce qui n’est pas mal.
Le bât blesse cependant lorsqu’on considère que ses prédécesseurs, eux aussi anciens présidents de la République, n’ont droit qu’aux hommages familiaux, Joseph Kasa-Vubu a eu droit à un monument, à un endroit dont la visibilité fait défaut.
Joseph Mobutu, quoi qu’ayant conduit le pays à la déroute, n’en a pas encore. Mzée Laurent-Désiré Kabila trône seul au Palais de la nation.
Rendre des hommages officiels aux prédécesseurs de feu Mzée Laurent-Désiré Kabila n’est pas trop demander.
Par G.O