La touche de Muzito sur le découpage territorial

Mardi 7 avril 2015 - 09:28

On peut tout dire sur ses tribunes des réflexions qui mettent d’ores et déjà mal à l’aise certains bonzes et caciques de la Kabilie, Muzito n’entend pas remettre l’épée dans le fourreau avec ses réflexions et analyses sur des sujets majeurs liés au pays. L’ex PM veut jouer toujours son rôle d’ancien gestionnaire de la République pour alerter les esprits sur des idées et réflexions pertinentes au profit de la nation, fait remarquer un cadre du PALU. N’en déplaise donc à qui que ce soit, Muzito sortira ses griffes à chaque fois qu’il le faut pour réveiller les esprits sur des sujets importants du pays étant que politique d’abord et ancien Premier ministre ensuite, soulignet-il. Et de poursuivre: «Les tribunes de l’ex PM étalées à la place publique, ne sont pas des règlements des comptes. Mais plutôt, elles sont inscrites dans la logique de cultiver l’esprit du débat sur des questions touchant la vie du pays». Ici, ce proche de Muzito argumente son idée, en partant de l’exemple des frondeurs du parti socialiste Français qui avaient notifiés à François Hollande et Manuel Valls, leurs inquiétudes sur certaines questions liées à la gestion de la France. Gestion qui ne reflète, d’après eux, nullement les idéaux socialistes. Ces frondeurs du PS ne s’étaient limités à des remarques. Bien au contraire, ils ont fait des propositions au tandem Hollande-Valls pour qu’ils s’inscrivent dans les idéaux politiques socialistes. Et, Muzito, soutient-il avec véhémence, est de cette école. Celle de faire des critiques en apportant des propositions constructives sur des sujets sensibles. La seconde tribune
de l’ancien ministre du budget en témoigne. L’ex PM porte des critiques sur le découpage territorial tout
en apportant des propositions dont l’impossibilité de démembrer les provinces à l’heure actuelle faute d’un
budget suffisant alloué à cette reforme. Dans sa tribune, Muzito prévient sur le risque du démembrement
sans transfert des responsabilités et des ressources. Le financier critique le processus de démembrement
en reprochant au pouvoir de ne pas avoir préparé depuis 2012 un budget de l’Etat susceptible de garantir du
succès à cette reforme territoriale. Sur ce, Muzito fait quatre propositions. De prime abord, la préparation
et le dépôt par le gouvernement central au Parlement dans le délai légal avant fin mai 2015, d’un projet de
loi du budget consolidé de l’Etat qui comprendra dans ses annexes les grandes options de répartitions des
ressources, du patrimoine, des charges et des dettes publiques des provinces à démembrer. Ensuite, la
préparation et le dépôt par le gouvernement central au Parlement dans le délai légal avant fin mai 2015 du
cadre budgétaire qui va accompagner l’élaboration dubudget de l’Etat 2016. En troisième temps, la mise en
place rapide de la caisse de péréquation en vue de tenter de corriger les déséquilibres qui caractérisent aujourd’hui, la réparation du revenu national, déséquilibres qui vont s’aggraver avec la mise en place des
nouvelles provinces. Enfin, la mise en place à court terme, d’un fonds spécial de péréquation, alimenté
par des ressources extérieures et à long terme, au profit d’un développement équilibré des provinces. Et,
si le projet d’installation de 26 provinces veut s’accompagner d’un réel régionalisme constitutionnel et d’une décentralisation effective, une option s’impose : l’engagement de la part du pouvoir central de matérialiser le transfert des compétences et de la totalité des 40 pourcents des ressources aux provinces, nouvelles comme an-
ciennes, en renforçant les mécanismes de leur contrôle par le pouvoir central.

YVES BUYA

 

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