Le ministre de la Fonction publique, Jean Claude Kibala, a organisé, du vendredi 11 au samedi 12 septembre 2015, à l‘amphithéâtre du ministère des Affaires étrangères, les journées de communication à l’intention des chefs de division et des directeurs sur la réforme de l’administration publique.
Quatre points ont été développés lors de ces journées. Il s’agit de la réforme de l’administration publique et de la politique salariale, de la réforme de l’administration et de la retraite des fonctionnaires, des activités syndicales et du droit de grève en République démocratique du Congo, et de la réforme et du recrutement, de la promotion ou de l’avancement en grade.
S’agissant de la réforme de l’administration publique et de la politique salariale, l’état des lieux de l’administration congolaise révèle plusieurs faiblesses dont, entre autres, un cadre organique non uniforme et inadéquat par rapport aux besoins réels en ressources humaines, la non maîtrise de la masse salariale au sein de la Fonction publique, l’absence d’une politique équitable de motivation sur le plan de la rémunération et des avantages de fin de carrière, un cadre juridique obsolète et inadapté à l’évolution du contexte du pays, la non application rigoureuse du statut, le vieillissement du personnel...
C’est sur base de ce tableau sombre que le gouvernement estime nécessaire de réformer et de moderniser l’administration publique pour qu’elle serve véritablement de passerelle sûre aux fins de garantir l’atteinte de l’objectif visant â restaurer l’autorité de l’Etat et à rétablir la confiance entre gouvernés et gouvernants en instaurant une administration de proximité à travers la décentralisation.
Par ailleurs, le cadre stratégique mis en place sur la réforme reposé sur les principaux axes suivants la rationalisation des missions, des emplois, des structures et des effets ; l’élaboration des plans directeurs des ministères; la revue du cadre juridique; la valorisation des ressources humaines ; la maîtrise des effectifs et de la masse salariale ; la décentralisation administrative ; la promotion des NTIC ; la promotion de l’approche qualité; la promotion de l’éthique, la déontologie et la Lutte contre la corruption ; le plan de communication.
Pour le ministre Jean Claude Kibala qui est formel sur ce point,” l’administration d’un Etat qui aspire à l’émergence doit disposer d’un type d’agents bien formés, efficaces, animés d’une quête effrénée de l’excellence et des résultats. Ses effectifs doivent être maîtrisés, ce qui conduit, pour les agents en poste, de bénéficier d’une dynamique en terme de salaire et de couverture sociale “.
S’agissant de la maîtrise des effectifs et de la masse salariale, le ministre de la Fonction publique a souligné que le gouvernement tient à revenir à la normalité, c’est- à-dire que le salaire redevienne la majorité minimale de 2/3 de la rémunération de l’agent. Aussi, que le salaire représente l’assiette de calcul pour l’impôt et la pension de retraite, et que les primes soient octroyées sur base légale et ne constitue qu’un complément de salaire.
S’agissant du point ayant trait à la retraite des fonctionnaire de l’Etat, le ministre a d’abord tenu à rappeler que la retraite est un droit et non une sanction, et la réforme prévoit une mise à la retraite progressive et non brusque, encore moins brutale. Il a, par la même occasion, rappelé qu’en 1960, les Congolais qui ont remplacé les Belges venaient répondre à un besoin d’une administration de qualité dont les occupants avaient brusquement quitté les postes.
Aujourd’hui, l’histoire se répète et la RDC se trouve dans un besoin identique d’une administration de qualité, celle en place étant vieillissante et peu efficace.
En effet, 20 000 agents de l’Etat sont éligibles à la retraite. Et au ministre de se demander si 60 énarques peuvent les remplacer tous. Une manière de répondre à tous ceux qui soutiennent qu’il veut organiser des départs précipités à la retraite, en violation des statuts.
L’autre point développé était celui en rapport avec le recrutement et la promotion. Le ministre a rappelé que le recrutement se fait sur base d’un concours organisé par le ministère de la Fonction publique, conformément aux statuts. Il a démontré que le non respect des exigences légales a débouché sur des recrutements opérés sans avis préalable du ministère de la Fonction publique et celui du Budget, avec comme conséquence la non maîtrise des effectifs par le ministère de tutelle, et de la masse salariale par celui du Budget. “ L’existence de nouvelles unités et des non payés trouve ici sa justification “.
Par LEFILS MATADY