Mes chers compatriotes,
Mesdames, Mesdemoiselles et
Messieurs,
En vos titres et qualités respectifs,
Bonjour,
Qu’il me soit permis, avant toute chose, de rendre grâce à Dieu tout Puissant dont l’abondance de la grâce a permis notre rencontre de ce jour.
Je tiens à remercier très sincèrement vous tous ici présent pour avoir renoncé à vos multiples préoccupations afin d’accorder une place de choix à cette rencontre et pour l’attention particulière que vous daignerez accorder à notre adresse de ce jour.
Du reste, je ne voudrais pas commencer mon propos de ce jour sans dire merci aux initiateurs de cette rencontre,- pour le privilège et la confiance que vous avez placé à ma modeste personne conviée à faire, ici à Bruxelles, la communication politique d’aujourd’hui.
Je voudrais également rendre un hommage mérité à tous nos ancêtres et particulièrement au martyr de nos Compatriotes, nos frères et sœurs tombés sur le champ de la bataille pour l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie en République Démocratique du Congo, je vous prie de bien vouloir vous lever et observer une minute de silence pour saluer leur mémoire. Merci,
Je ne saurais passer sous silence les pires violations des Droits humains en cours, à travers toute l’étendue du territoire national congolais, c’est ici le cas de parler des longues années de l’intolérance politique enduré par des dignes défenseurs des intérêts du Peuple congolais, ces Leaders politiques pacifistes et non violents injustement privés de liberté, torturés, humiliés et préjudiciés. Au nombre de ces victimes se trouvent Eugene Diomi Ndongala, Jean Bertrand Ewanga, Jean Claude Muyambo, Christopher Ngoy et tant d’autres, y compris les éléments des troupes de l’ancienne branche armée du MLC pourtant bénéficiaires de la loi d’amnistie.
Je voudrais saisir cette opportunité pour inviter les uns et les autres parmi nous, Patriotes congolais et réunis dans ce cadre magnifique, pour qu’ensemble, nous rendions un hommage le plus déférent aux nombreux Partis et Plate formes politiques, Organisations de la Société civile, aux Organisations des Mamans congolaises, aux Mouvements des jeunes et aussi, à la brillante Diaspora congolaise pour leur contribution à l’exceptionnelle réussite politique des Actions des masses du 19 au 26 Janvier 2015 à Kinshasa, actions politiques d’envergure dont l’article 64 de la Constitution en vigueur avait couvert et légitimé.
Comme convenus, notre Synthèse introductive sera focalisée sur la problématique que nous intitulons « L’an 2015 : La Diaspora congolaise et perspectives de sortie de crise politique en République Démocratique du Congo», la perspective de l’émergence d’un Etat de droit et de la Démocratie en RD Congo.
I. Brève genèse introductive
D’entrée de jeu, je m’empresse de relever la contrainte convenue avec l’Organisation de la présente « Conférence » plus spécialement l’impérative de circonscrire nos propos au seul intitulé pour ne pas nous perdre dans l’extrême abondance de la matière constituant la « Crise congolaise. »
Aussi, en guise de « Genèse introductive », je vais me limiter à relever que la question relative aux perspectives d’émergence d’un Etat de droit et de la Démocratie remonte du lendemain de la mise en échec du processus entamé avec les seules et uniques élections véritablement libres, démocratiques, transparentes et inclusives organisées dans notre pays durant ces 55 années ayant suivi la proclamation de l’Indépendance nationale congolaise.
Il nous serait d’une importance capitale d’aborder le point sur le premier Coup d’Etat du Colonel Joseph Désire Mobutu du 14 Septembre 1960. Depuis cette date jusqu'à ce jour, il n’y a jamais eu le type d’élections que la Diaspora congolaise a l’habitude de voir organisées en Amérique du Nord et en Europe occidentale : des élections dignes des Etats de droit et de Démocratie.
En titre de rappel, je voudrais jeter un coup d’œil aux années 1992 et 1993, au cours desquelles deux mille cinq cent soixante hommes et femmes congolais, Délégués des Forces vives de la Nation congolaise avaient sacrifié 17 mois pour faire la relecture de faits et contextes ayant prévalu durant les 32 années de la vie postcoloniale de la République Démocratique du Congo : c’était la Conférence Nationale Souveraine sous la conduite de l’actuel Cardinal Laurent Mosengwo Pasinya.
Puisque le sujet convenu à l’Ordre du jour nous contraint de nous tenir au propos du jour, je passe sous silence et je m’interdis de remonter à la « Conférence de Luluabourg » de 1964. Soit dit en passant,- ce « Forum national » est considéré par certains comme étant l’ancêtre de la Conférence Nationale Souveraine. D’ailleurs, s’inscrivant dans un cadre différent et poursuivant des objectifs contraires, l’actuel découpage territorial en 26 Provinces est une récupération négative des décisions prises d’abord par « la Conférence de Luluabourg » en 1964 avant d’être repris par « la Conférence Nationale Souveraine » de 1991 et 1992.
II. De la position du problème
C’est dans le contexte brièvement circonscrit ci-dessus que je voudrais positionner la problématique convenue autrement dit notre focus,- à savoir «L’An 2015 : La Diaspora congolaise et perspectives de sortie de crise politique en République Démocratique du Congo ».
S’il nous pourrait être nécessaire de nous limiter à ce seul dernier siècle de l’histoire de l’humanité, nous nous rendrons bien compte du fait que la République Démocratique du Congo de l’an 2015 n’est pas le premier pays du monde qui dispose d’une « Diaspora » en état de prendre position et de s’efforcer à influer, d’une manière ou d’une autre, et de la manière la plus déterminante sur la marche de l’histoire de son pays.
Je voudrais ici,- ouvrir une parenthèse que je m’en irai refermer aussi tôt, juste pour rappeler que c’est depuis l’époque de la proclamation de l’Indépendance nationale congolaise que « la Diaspora congolaise » a commencé à se faire sentir.
En parlant de cette longévité de la crise congolaise,- je voudrais, en outre, relever le fait qu’avec les 55 années de vie depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale,- la « crise congolaise » s’est exacerbée au point d’atteindre aujourd’hui son paroxysme avec ses 55 années d’existence. Je ferme la parenthèse.
C'est-à-dire, la « Diaspora congolaise » de l’an 2015 intervient à un moment crucial de l’histoire de notre pays. C’est dans ce contexte général que cette « Diaspora » est appelée et pressée par la Nation et par l’ensemble du Peuple congolais, à jouer pleinement le rôle dévolu par l’histoire millénaire à toutes les « Diasporas » du monde. Et ceci est vrai pour chacun des cinq Continent.
Tous et chacun d’entre nous, Patriotes Congolais, avons en mémoire le verdict prononcé il y a de cela plus ou moins deux ans par le Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba disant, en substance, que la vraie « Opposition congolaise » est celle qui opère à l’extérieur. Ceci ne veut pas dire que lui-même, le Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba et les autres « Opposants » de l’intérieur sont tous mauvais. Je dirai quant à moi qu’il y a des meilleurs et des pires à l’intérieur. Je m’explique :
En effet, un concours de circonstances tout à fait extraordinaire veut que ce que l’on appelle le « Front extérieur » des « Opposants », « Combattants » et « Résistants » bref le « Front extérieur de l’Opposition n’est pas soumis à des nombreux périls et autres contraintes matérielles, financières, morales, psychologiques et autres auxquelles sont soumis ceux qui constituent le « Front intérieur ». Cette réalité dure aussi longtemps que dure les 55 années de l’histoire postcoloniale de la République Démocratique du Congo.
A titre exemplatif,- notre frère Moïse Moni Della, ancien activiste de l’UDPS exilé à Brazzaville avant de s’installer à Paris durant les années 1990 pourra témoigner que les anciens « Opposants » positionnés à Brazzaville, juste en face de Kinshasa, subissaient moins la pression de la peur et de la terreur qu’exerce le Pouvoir de l’Etat, et par conséquent, avaient la tâche nettement plus facile que ceux qui demeurent à Kinshasa. De ce fait, des « Corrompus » dans nos rangs peuvent se trouver beaucoup plus dans le « Front intérieur » que dans le « Front extérieur ».
III. De la « crise politique » en République démocratique du Congo
La « Crise congolaise » remonte avant l’année 1964, partant des Parlementaires élus et issus des seules et uniques élections au suffrage universel véritablement libres, démocratiques, transparentes et inclusives organisées en 1960 dans notre pays. C’est cette crise qui a poussé le Peuple congolais à exiger et à obtenir la tenue de la Conférence Nationale Souveraine de 1991 à 1992.
En plus des causes ayant prévalu et motivé la tenue de ces deux « Assises nationales » dont les solutions préconisées sont restées lettres mortes et n’ont jusqu'à ce jour produit aucun résultat positif,- il y a de très nombreux autres problèmes posés au lendemain du « Forum National » de 1991-1992. C’est à ce niveau que se pose aujourd’hui la question essentielle de notre rencontre de ce jour.
Avant d’aborder la problématique de la « Diaspora » par rapport à la « crise congolaise », je voudrais partager le point de vue émis très récemment par Monsieur Martin KOBLER qui, en date du 1er avril à Kinshasa déclarait : « il faut s’attaquer aux causes profondes » de la crise qui, dit-il, gangrène tous les secteurs de la vie en RDC, en l’occurrence, la pauvreté, la corruption et l’exploitation illégale des minerais.
A mon humble avis,- la teneur de cette dernière déclaration de Martin KOBLER constitue, à elle seule, un changement assez profond dans la lecture de la crise congolaise par la Direction des Nations-Unies « la MONUSCO » dans la gestion de la crise congolaise.
Au fur et à mesure que j’évolue,- je me rends compte que j’ai la tentation de m’étendre d’avantage sur la présentation de ce tableau, sur le diagnostic,- alors qu’il y a l’exigence de la « brièveté » dans mon introduction : aussi j’aimerais aller droit au but en commençant avec l’extrême et urgente nécessité de voir la « Diaspora politique congolaise » entamer, sans délai, le processus devant l’amener à exister et s’exprimer comme un « Corps » politique congolais.
A défaut d’entamer ce processus visant à « fédérer » l’expression des aspirations de la « Diaspora congolaise » comme « Corps »,- nous, parties prenantes du « Front intérieur » de l’Opposition congolaise sommes extrêmement handicapés dans la réalisation des missions qui nous sont imparties par le Peuple congolais.
En effet, pour le « Front intérieur », ce « Front extérieur » devrait jouer un excellent rôle de contre poids indispensable à la réussite, à la « Victoire » qu’attend le Peuple congolais depuis plus de 55 années : la Victoire de la restauration de l’Etat de droit et de la Démocratie dans son principe fondamental « le Pouvoir du Peuple congolais, par le Peuple congolais, pour le Peuple congolais ».
Au-delà de nous, « Leaders politiques » opérant à l’intérieur de notre pays,- il y a surtout plus de 70 millions des populations congolaises qui sont en quête d’un « leadership politique » et d’une « Elite intellectuelle » intègres, inspirés et pleins de sagesse, nantis d’un sens élevé de créativité et d’initiative porteurs de progrès et de bien-être ... :
Dans la perspective de la résorption de la « Crise congolaise »,- mon tout premier message de ce jour pour la « Diaspora congolaise » se résumera en un « Appel pathétique et pressant à la fédération au sein d’un « Groupe de concertation » ou d’une « Plate-forme » exprimant d’une voie majoritaire les aspirations des Organisations des Congolais vivant à l’étranger plus particulièrement les « Opposants », « Combattants », « Résistants » et autres tenants du « libres examens ».
IV. Du mot de la fin
Voici en très peu de mot, l’introduction au débat, aux échanges de vue que nous allons avoir par rapport au sujet retenu à l’Ordre du jour de notre Conférence-débat de ce jour,- à savoir : « L’an 2015 : La Diaspora congolaise et perspectives de sortie de crise politique en République Démocratique du Congo ».
Je suis de ceux qui sont convaincus que la fin de la crise politique congolaise sera aussi le fait de la conjonction des forces entre d’une part « le Front intérieur » et aussi « le Front extérieur » des Forces politiques congolaises dites « Opposants », « Combattants », « Résistants » et autres tenants du « libres examens ».
S’il est vrai qu’au niveau du « Front intérieur »,- il y a eu une et il y a encore tendance à « fédérer » ces Forces autour du Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba et du Projet politique qu’il conduit depuis plus de 30 années.
C’est dans ce contexte général que s’inscrivait la déclaration faite très récemment par le Gouverneur José MAKILA SUMANDA abordant la question du choix du Candidat de l’Opposition congolaise aux élections présidentielles de 2016.
Pour l’avenir,- il apportera d’entendre ou de faire entendre la « Voix de la Diaspora congolaise » comme « Corps » partie prenante de la Composante « Peuple congolais » dont les intérêts vitaux sont en opposition avec les intérêts fondamentaux des tenants du Pouvoir de l’Etat en place dans notre pays, la République Démocratique du Congo.
J’ai dit et je vous remercie !
Fait à Bruxelles, le 04 avril 2015
Le Président National du MPCR
Jean Claude Vuemba Luzamba
Vice-président du Groupe Parlementaire UDPS & Alliés