Transport en commun
Cette situation engendre une vive tension sociale à Kinshasa qui risque de dégénérer si aucune solution n’est trouvée rapidement par les autorités
La circulation à Kinshasa a été quasiment paralysée hier lundi 22 décembre 2014, suite à la grève décrétée par les transporteurs en commun, principalement les conducteurs des Mercedes 207, pour protester contre les tracasseries policières dont ils sont victimes de la part des éléments de la PCR, sous l’œil complice de l’autorité urbaine. Pour preuve, plus d’une cinquantaine de taxi-bus Mercedes 207 réquisitionnées sont mises en fourrière depuis quelques jours au poste de la police de l’Echangeur de Limete.
Conséquence : les taxi-bus Mercedes 207 étaient presqu’invisibles dans les grandes artères de la capitale hier lundi, alors que l’heure est aux préparatifs des festivités de fin d’année. Ce qui constitue un énorme préjudice pour les étudiants, travailleurs et commerçants qui ont du mal à se rendre aux cours ou à leur lieu de travail.
Comme si cela ne suffisait pas, lors d’une parade organisée par une autorité de la police de Kinshasa, celle-ci a donné le mot d’ordre aux Pcr de n’observer aucune courtoisie routière durant ces festivités de Noël et de Nouvel an. Ce qui a davantage irrité les transporteurs en commun qui ne savent plus à quel saint se vouer, sinon se prendre en charge eux-mêmes à travers des mouvements de protestation.
Tshangu en ébullition
Dans le district de la Tshangu, le boulevard Lumumba a ressemblé hier, dans la matinée, à une journée ville morte ou fériée. Les taxi-bus Mercedes 207 communément appelés » Esprit de mort » étaient non visibles sur la chaussée, de l’aéroport de N’Djili jusqu’au Pont Matete.
A l’exception de quelques rares véhicules qui ont tenté de faire exception et qui ont été attaqués par des grévistes, appuyés de badauds qui n’ont pas hésité à leur lancer des pierres, brisant ainsi quelques vitres.
Au niveau de Pascal et Quartier I, les manifestants ont, dans une ambiance presque d’émeute, brûlé des pneus sur la voie pour barrer la route. Les Kinois ont été ainsi obligés de parcourir hier de longs kilomètres à pied pour atteindre le centre-ville. Des vendeurs à la criée ont aussi fait le même exercice de Kingasani jusqu’au Grand-marché, faute de moyens de transport.
Des sources concordantes renseignent que la tension était la même au Rond-point Ngaba, dans la commune qui porte le même nom. Une foule impressionnante attendait, en vain, des taxis et taxis-bus. Au finish, ils ont pris la décision de descendre à pieds jusqu’à Yolo-Ezo pour tenter de trouver un véhicule hypothétique.
Toutefois, au niveau du centre-ville, quelques mini-bus » Esprit de vie » circulaient en toute quiétude au niveau du boulevard du 30 Juin.
Les commentaires désobligeants entendus hier témoignent de la vive tension qui règne présentement dans la capitale suite au mauvais comportement de la police de circulation routière. Les autorités de la ville ont donc intérêt à prendre cette situation au sérieux pour trouver rapidement des solutions.
Déjà, à l’approche de la Noël, de nombreuses familles manquent de quoi mettre sous la dent, ni pour se procurer des habits neufs.
Traquer les conducteurs de véhicules, c’est priver les Kinois de moyens de transport. Et si l’on ajoute à cela l’insécurité quotidienne, l’obscurité due aux délestages de la SNEL, tout est réuni pour énerver davantage. Surtout que l’atmosphère n’est pas bonne sur le plan politique depuis plusieurs mois. A bon entendeur…