Le corps de Papa Wemba arrive le jeudi 28 avril prochain à Kinshasa par l’avion Patrice Emery Lumumba, de Congo Airways. Une délégation de six personnes, conduite par Berthold Ulungu Lukata , le gouverneur de la province du Sankuru, comprenant également la veuve du disparu Marie-Rose, plus connue sous le surnom d’Amazone, est partie hier de Kinshasa pour Abidjan. Ils vont assister à l’hommage musical que la Côte d’Ivoire va rendre mercredi au disparu.
A Kinshasa, le ministre de la Culture et des Arts, Beaudouin Banza Mukalay, très attristé, a confirmé que toutes les dispositions sont prises pour accueillir ce jeudi la dépouille de l’artiste décédé et organiser ses obsèques.
Pendant ce temps, » une grande veillée artistique pour rendre hommage à l’illustre disparu est prévue dans la nuit de mercredi à jeudi « , écrit le commissariat général du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) auquel le chanteur participait lorsqu’il est mort en plein spectacle.
» Plus de cent artistes chanteurs et musiciens nationaux et internationaux vont se succéder sur la scène de cette veillée de 21 heures à l’aube « , ajoute un communiqué du Femua.
Séisme sur la planète francophone
La mort de Papa Wemba a provoqué un véritable séisme dans le monde francophone, d’autant plus que les images de son décès ont rapidement circulé sur le net. Personnalités artistiques, politiques et anonymes se sont précipitées sur les réseaux sociaux pour réagir à la mort de ce chanteur à la voix haut perchée.
Jusqu’à Paris, où le ministère français des Affaires étrangères s’est fendu d’un communiqué de presse où il était écrit notamment » Papa Wemba aura marqué l’histoire de la culture congolaise en réinventant la rumba devenue, grâce à lui, un phénomène artistique et musical universel « . » Avec la création de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, il a également constitué un phénomène social majeur « , a estimé le Quai d’Orsay.
Papa Wemba, de son vrai nom Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, a tiré sa révérence dimanche tôt le matin à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Né le 14 juin 1949 à Lubefu, dans la province du Sankuru, issue du démembrement en 2015 de la province du Kasaï Oriental, au centre de la République Démocratique du Congo,il suit sa famille est venue s’installer à Léopoldville (Kinshasa) vers la fin des années 1950. Dès sa tendre enfance, Jules Shungu Wembadio cultive une voix de ténor particulière et devient chanteur en suivant les traces de sa mère, une pleureuse professionnelle.
Une voix reconnaissable entre toutes
Au milieu des années 60, il est élève des humanités commerciales dans une école secondaire à l’École à Kinshasa et fait de la chorale religieuse, en dehors de l’école.
Puis, après la mort de ses parents, il s’oriente vers la musique populaire Kinoise dans son quartier Matonge, le berceau de la musique congolaise, sous le pseudonyme de Jules Presley. Après des passages dans plusieurs formations musicales de la capitale il crée en 1977 son propre orchestre, » Viva La Musica « .
Par Yves Mitondo