Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a déclaré hier lundi 16 février 2015, que la Monusco peut mener seule ses propres opérations sans le Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), contre tous les groupes armés qui écument le pays. Car cela fait partie de son mandat. Lambert Mende faisait ainsi une sorte de restitution sur la rencontre entre le Chef de l’Etat Joseph Kabila et un groupe des diplomates accrédités à Kinshasa, dimanche 15 février dernier au palais de la nation. Il a également rappelé à ces derniers, que des diplomates dans u pays sont institutionnels et non des entités privées.
Au sujet des relations entre la RDC et la Monusco, Joseph Kabila a rappelé que c’est à la demande des autorités congolaises que les Casques bleus des Nations Unies sont venus en RDC, pour prêter main forte aux institutions nationales, en butte à une guerre d’agression qui menaçait le pays. Cette mission chargée de l’observation des péripéties de la crise congolaise au départ, s’est vue confiée par la suite, et successivement, des tâches de maintien de la paix et d’imposition de la paix, toujours à la demande du gouvernement de la RDC.
Et depuis, plusieurs événements ont été gérer ensemble entre la MONUSCO, anciennement appelée MONUC et les autorités rd congolaises, a rappelé Lambert Mende, qui est également ministre de la Communication et Médias. Il s’agit entre autres des élections de 2006, de la rébellion menée par le CNDP... Dans ce contexte, dit-il, le gouvernement de la république n’a pas manqué de griefs légitimes à reprocher à l’un ou l’autre préposé de la MONUSCO. “ Plusieurs cas de complaisances frisant parfois la complicité avec certains seigneurs de guerre et leurs groupes armés ainsi que des actes criminels flagrants au détriment de nos compatriotes, ont été signalés dans leur chef “, a-t-il dit, mais le gouvernement congolais.. s’est toujours abstenu de recourir à l’invective ou à l’anathème pour y donner suite.
Il est désagréable de constater que les responsables des Nations Unies ont choisi l’attitude diamétralement opposée d’une gestion incantatoire qui jette sans raison objective, le discrédit sur les institutions congolaises, a martelé le ministre Mende,’ ajoutant que la communication de l’ONU sur le dossier du désarmement des FDLR, s’est caractérisée ces derniers jours, par une certaine cacophonie entre différentes sources, avec des déclarations contradictoires, approximatives et teintées de chantage à l’encontre de la RDC.
Pas des leçons à nos forces de défense
A en croire Lambert Mende, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, a rappelé à ses invités, qu’aujourd’hui personne ne pouvait donner des leçons aux forces de défense et de sécurité de la RDC, sur les meilleurs voies et moyens d’en découdre avec les forces négatives des FDLR. Aussi a-t-il annoncé que la RDC renonçait à tout soutien de la Mission onusienne en RDC, dans la traque contre les rebelles rwandais des FDLR, une opération qui a été lancée le 29janvier dernier. “Nous avons un partenaire, la Monusco qui est avec nous, Il y a une gestion de cette opération de désarmement que nous voulions commune avec elle. Gestion que nous avons trouvée malencontreuse et en tout cas décrédibilisant pour la RDC et c’est ce qui a poussé le président de la RDC à dire : je renonce à cette collaboration pour le désarmement des FDLR », a fait savoir le ministre Mende.
Il a précisé que c’est une décision qui ne concerne que la collaboration entre les FARDC et la Monusco, dans les opérations contre les FDLR.
N’allons pas plus loin, je pense que c’est ça la décision. li ne s’agit pas d’autres opérations. Il ne s’agit pas d’autres tâches qui ont été confiées à cette mission et encore que la résolution du conseil de sécurité des Nations unies donne mandat à la mission onusienne de traquer, de désarmer les groupes armés avec ou sans les forces de défense et de sécurité de la RDC », a-t-il dit.
Selon le ministre Mende, la Monusco peut désarmer ces groupes armés si elle est vraiment venue pour ça. “Donc s’il y a une logique, puisque la RDC veut le faire sans la Monusco, on devrait assister à une initiative de la Monusco, de désarmer aussi ces gens. Il y a moyen de faire [le désarmement] sans les FARDC si on est vraiment venu ici pour cela “, a-t-il poursuivi.
Rappel à l’ordre des diplomates
Dans un autre chapitre, le Président Joseph Kabila a rappelé aux diplomates à la rencontre du palais de la nation, que des diplomates dans un pays sont institutionnels et non des entités privées. Et qu’un diplomate ne peut, en aucune manière, se considérer d’une façon ou d’une autre, comme acteur ou protagoniste dans un débat de politique intérieure, le privilège étant réservé aux seuls nationaux.
Paraphrasant le Chef de l’Etat, Lambert Mende souligne à ce sujet, que seules les institutions politiques légitimes auprès desquelles ils sont accrédités, ont la charge des affaires de l’Etat congolais. Et Joseph Kabila de poursuivre:
L’Etat congolais n’a jamais, et n’aura jamais vocation à être cogéré avec un club de diplomates”.
Pour Lambert Mende, c’est la troisième mise au point du Chef de l’Etat Joseph Kabila depuis le début de l’année en cours. Cette nouvelle mise au point dit-il, a été faite en toute amitié, car la RDC comprend bien la nécessité et l’utilité de ses relations avec ses partenaires. Il y a parmi eux, des amis sincères à l’égard desquels le Chef de l’Etat Joseph Kabila a exprimé toute sa gratitude pour avoir entre autres choses, versé le sang de leurs enfants aux côtés des troupes des FARDC dans la pacification de l’Est de la RDC.
Lambert Mende a conclu son intervention par le regard positif jeté sur l’évolution économique de la RDC, par l’Agence internationale de notation, Standard & Poors. Cette agence, explique-t-il, estime que” les récentes évolutions économiques de la RDC, lui valent le maintien des notes B sur le long terme et B sur le court terme avec perspectives stables “. “Cette note est justifiée par l’espoir de voir le stock de la dette rester à un bas niveau “, expliquent les experts de Stan dard & Poors, ajoutant que si les réformes dans la gestion des finances publiques sont correctement mises en œuvre, on pourrait assister à des améliorations, même si la situation restera globalement faible “.
Pour le ministre Mende, il appartient au gouvernement de la république de maintenir l’effort, en dépit des difficultés, pour pouvoir améliorer davantage la situation économique du pays.
Par José Wakadila