Près de 2 000 personnes ont manifesté leur mécontentement contre la mort de leur collègue, puni par la hiérarchie, qui a succombé à des coups de fouet en guise de sanction. Les protestataires ont pris les armes avant de saccager le dispensaire. Le bilan indique plusieurs blessés
Le camp militaire de Kitona, situé dans la nouvelle province du Kongo-Central (ex Bas-Congo), a connu une très vive tension vendredi 13 mars dernier, frôlant ainsi la catastrophe. Selon des sources, l’agitation était due à un soulèvement des ex-combattants.
A en croire la société civile du Kongo-Central, ces ex-combattants voulaient protestaient contre la mort, jeudi 12 mars courant, de leur collègue puni par la hiérarchie militaire locale. La victime aurait succombé après avoir reçu des coups de fouet en guise de sanction, sur ordre d’officiers de cette base militaire.
Mécontents, ses amis ont récupéré des armes et tiré des coups de feu, saccagé le dispensaire militaire de Kitona et blessé plusieurs personnes. Des coups de feu ont été entendus dans les environs de cette base militaire où des ex-combattants qui attendent leur démobilisation sont logés.
Des milliers de protestataires
Les 2 000 protestataires qui seraient venus, en grande partie, de la partie-Est de la République démocratique du Congo, ont, en outre, profité de cet incident malheureux pour exprimer leur impatience dans la longue attente du processus de leur démobilisation. Certains ont déjà totalisé un an dans ce camp, dans de très mauvaises conditions.
On se rappellera que certains pensionnaires ont trouvé la mort, il y a peu, à cause de la faim, alors que certains autres ont rendu l’âme suite aux maladies mal ou non soignées.
Réagissant à cette situation, le porte-parole du gouvernement et ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga, a reconnu l’existence des remous à Kitona, avançant un bilan de quatre blessés. » Le calme a été rétabli sur place « , a-t-il assuré, alors que les autorités militaires de cette base sont restées aphones.
Un travail sérieux doit être abattu pour récupérer toutes les armes arrachées par ces ex-combattants pour éviter des situations plus dramatiques, quand on sait la capacité de nuisance de ceux qui proviennent de la partie-Est de la République démocratique du Congo. Au cas contraire, c’est la ville de Kinshasa qui serait en danger, au regard de la proximité.
Kinshasa interpellé
De même, Kinshasa doit faire diligence pour démobiliser tous ceux qui sont en transit dans différents centres et autres sites en RD Congo pour éviter de continuer à regrouper ces anciens combattants venus de divers groupes armés, au risque de se réorganiser pour comploter, une fois de plus, contre les Congolais.
Car, déjà, apprend-t-on, des recrutements de mineurs dans des groupes armés ont repris dans certains territoires de l’Est de la République démocratique Congo, alors que les FARDC s’emploient à éradiquer, sans les forces de la MONUSCO, les FDLR qui refusent de déposer les armes, après l’expiration, le 2 janvier dernier, de l’ultimatum lancé par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL).
Ce qui est un très mauvais signal, surtout qu’on n’a plus besoin de compter un mort de plus, après la tragédie du CNDP, M23…
Par Lefils Matady