Etonnante révélation que celle faite lors des ateliers du Palu le week-end dernier. La crise du logement qui sévit dans la capitale congolaise n’a pas lieu d’être. Selon les experts invités à l’Université du Palu, samedi 20 décembre, seuls 5% de la superficie de Kinshasa sont habités. L’étendue occupée représente 500 km², à peu près les communes de la Nsele et de Maluku réunies. Il suffit de viabiliser jusqu’à Kinkole on peut loger en même temps qu’il faut construire en hauteur… Il y a donc 95 % de l’espace à capitaliser.
Selon le diagnostic de l’ingénieur Matondo, la crise de logement est de plus en plus aiguë à Kinshasa, contrastant avec la charte des Nations unies qui stipule que " tout citoyen a droit à un logement décent ". Ce n’est pourtant pas faute d’espace à lotir. Car à Kinshasa justement, note l’Ir Matondo, " 5% de l’étendue globale de Kinshasa est agglomérée, 10.000.000 d’habitants avec une densité de 20.000 habitants par Km². "
L’ingénieur Matondo fait remarquer qu’à l’horizon 2035, il faudra 2 millions de logements. Cela implique qu’il soit construit 2.000 logements chaque année, indique l’expert. L’urbanisation d’avant 1960 était réalisée pour répondre, au besoin de la politique coloniale allant avec la croissance économique.
Selon l’Ir Matondo, " avant l’accession du pays à l’indépendance, la puissance coloniale avait la maîtrise de la croissance spatiale et de la migration de la population. A chaque fois que le besoin se faisait sentir, des lotissements nouveaux étaient ouverts. Des emprises de grands axes et espaces pour équipements publics étaient réservés ". Mais aujourd’hui, souligne-t-il, " il n’y a plus d’organismes actifs de construction des logements sociaux laissant place à l’auto-construction. Cette dernière prend 80% de la superficie de Kinshasa. "
Parlant d’une expérience faite aux Nations unies, L’Ir Matondo explique que la capacité d’un ménage pour accéder au logement est égale à 2,5 fois de son revenu annuel. Aussi, les études de logements économiques ou sociaux indiquent qu’il faut 10m² par famille. C’est-à-dire qu’une famille de 6 personnes a droit à 60 m². L’expert souhaite qu’avant de construire il vaut mieux viabiliser, mais aussi allouer de crédit à la population.
Avant l’Ir Matondo, Jacques Fumunzanza, cadre du Palu, a planché sur les questions liées à l’habitat et aux logements sociaux à Kinshasa. Il a rappelé que le logement reste le besoin majeur pour répondre à cette croissance urbaine de Kinshasa. Par comparaison, Jacques Fumunzanza indique que " l’urbanisation d’avant 1960 était réalisée pour répondre au besoin de la politique coloniale allant avec la croissance économique ".
D’autres orateurs, notamment les professeurs Abbé Léonard Santedi, Kasongo Numbi, Labana et le pasteur Ambassadeur Mugalu s’étaient relayés à la tribune pour enrichir les débats.
L’abbé Léonard Santedi a réfléchi sur " l’éducation dans la société congolaise ". Faisant l’état des lieux de l’éducation aujourd’hui, le prêtre catholique a dit sans ambages qu’en RD Congo, le taux de scolarisation est nettement en recul. " Les effectifs de l’enseignement tant primaire que secondaire sont faibles. Ajouter à cela, le faible financement ou quasi nul de l’éducation, la corruption qui demeure une tare gangrenant le secteur notamment avec le trafic d’influence. "
Invitée à parler de l’approche genre et quête de la parité en RD Congo, Marie-Ange Lukiana Mufwakol, a jeté des fleurs au Parti Lumumbiste Unifié et à son leader, le Patriarche Antoine Gizenga. La ministre honoraire du Genre explique qu’à travers les ateliers organisés dans le cadre des manifestations jubilaires, le Palu a tenu à former l’homme.
Pour célébrer ses cinquante ans d’âge, le Parti lumumbiste unifié, PALU, a convié trois mois durant l’élite congolaise ainsi que les forces vives à la réflexion. Le Parti Cinquantenaire a organisé cet exercice citoyen via des ateliers de réflexions, d’échanges et débats qui ont débuté le 31 octobre et se sont clôturés le 21 décembre 2014. Ces ateliers ont pour but de doter les cadres du parti de matériaux leur permettant de faire face aux défis qui empêchent la RDC de décoller véritablement depuis son indépendance. Didier KEBONGO