Kinshasa et l’Onu toujours divisés sur le nombre des casques bleus à retirer

Vendredi 20 mars 2015 - 07:50

Kinshasa et l’Onu sont restés divisés sur le nombre de casques bleus à retirer. ‘‘L’embellie de la situation sécuritaire est une réalité aujourd’hui mais il faut redéfinir le rôle de la Monusco selon les besoins et le contexte actuel’’, a précisé Tshibanda devant le conseil de sécurité de l’Onu. Le ministre congolais des Affaires étrangères a rappelé que l’armée congolaise va poursuivre les opérations avec ou sans la Monusco. Tshibanda a dit ignorer les raisons pour lesquelles la Monusco a indexé les deux généraux avec lesquelles elle a pourtant collaboré sans problème dans les opérations militaires en Ituri. Dans son discours devant l’Onu, Tshibanda a fait savoir que le Congo-Kinshasa gardait toute son autonomie et son indépendance dans la nomination de ses cadres civils et militaires. ‘‘Comme tout pays membre des Nations Unies et ce conformément à notre Charte, la RDC tient à garder une totale autonomie en matière de nomination de ses cadres civils ou militaires. Seuls des empêchements réellement documentés peuvent en toute souveraineté, être pris en compte au
moment où se prennent des décisions de nomination. En dépit de la suspension de l’appui de la Monusco et ne pouvant se dérober de ses responsabilités, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ont ainsi lancé et mènent actuellement les opérations contre les forces des Fdlr’’, a-t-il argumenté.

Face à cette réalité, le camp congolais exige le retrait purement de sept mille hommes alors que Banki Moon souhaite le retrait seulement de deux mille hommes. L’enjeu, ce sont les élections. Difficile pour nombre de diplomates d’accepter que le Congo-Kinshasa dirige seules les opérations contre les Fdlr. A y regarder de très près, le prétexte Fdlr est faux. L’Onu veut rester pour surveiller les élections. Mais les deux parties
tendent vers un consensus. Entre deux mille et sept mille hommes, une solution médiane sera trouvée. Le patron de la diplomatie congolaise a d’ailleurs annoncé une réunion stratégique dans les semaines à venir qui va déterminer le rôle de la Monusco. ‘‘Je voudrais dire que nous sommes prêts à engager un dialogue stratégique avec les Nations Unies sur tous les points évoqués ci-haut en vue d’un consensus, avant que le Conseil n’en décide. Je voudrais souligner à nouveau que le niveau de performance actuel des FARDC explique objectivement notre volonté de négocier à la baisse et de manière progressive le nombre des troupes de la Monusco’’, affirme-t-il. ‘‘On ne peut pas avoir 22 mille militaires même à Kikwit, à Matadi où il n’y a aucune menace
sécuritaire’’, s’est étonné un diplomate congolais. Les membres du conseil de sécurité qui vont consulter et écouter la délégation congolaise à tour de rôle à partir de lundi prochain, se prononceront le 26 mars prochain à travers une résolution. ‘‘Nous poursuivons le marathon des contacts au plus haut niveau pour convaincre tous les pays membres’’, a déclaré un délégué congolais. Pour Raymond Tshibanda, la montée en puissance de l’armée congolaise est un argument de taille qui doit pousser le conseil de sécurité à intégrer
la demande de son pays par rapport à la présence de la Monusco. ‘‘Nous savons que l’idée de réduction de ces troupes est partagée par notre organisation et que la discussion ne porte que sur son ampleur et sa vitesse.
Nous sommes convaincus qu’en nous retrouvant comme nous avons convenu de le faire à partir de lundi prochain, nous arriverons certainement à nous mettre d’accord et pourrons faire des propositions consensuelles
au Conseil. Je voudrais terminer Monsieur le Président, en redisant que la RDC a toujours entretenu une coopération exemplaire avec les Nations Unies et qu’il va continuer à être ainsi et que nous comptons sur les Nations Unies pour faire sa part dans ce sens’’, a-t-il conclu.