Martin Kobler en route pour New York
Une intense discussion est en cours entre le gouvernement de la RDC et le conseil de sécurité des Nations Unies sur le renouvellement du mandat de la MONUSCO, étant donné que le mandat de la mission onusienne prend fin le 31 mars courant, conformément à la résolution 2147.
Par sa résolution 2147 (2014), le Conseil a décidé de proroger le mandat de la mission et de sa brigade d’intervention à titre exceptionnel jusqu’au 31 mars 2015.
Dans la même résolution, le Conseil a noté la nécessité d’une stratégie de sortie clairement définie et a décidé que les reconfigurations futures de la MONUSCO et de son mandat seront fonction de l’évolution de la situation sur le terrain et des progrès vers la réalisation des objectifs fixés conformément aux trois priorités énoncées dans le concept stratégique, à savoir la protection des civils, la stabilisation et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la République démocratique du Congo et la région.
Depuis l’année passée, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki moon avait décidé de réduire à 10% l’effectif de la MONUSCO.
Ce dégraissage a fait qu’une partie des soldats de la paix quitte le pays et un grand nombre des militaires sont déployés dans la partie Est de la RDC, notamment au Kivu et Katanga en vue de faire à l’insécurité causée par la présence des groupes armés dont les Mai Mai toutes tendances confondues, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Allied Democratic Forces (ADF).
Dégraissage des effectifs de la MONUSCO à tout prix
Les reconfigurations futures de la MONUSCO seront fonction de l’évolution de la situation sur le terrain et de la réalisation de ces objectifs : achever les opérations militaires dans les Kivu et la Province Orientale; améliorer les moyens dont dispose le Gouvernement pour protéger efficacement la population; et renforcer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire.
Ainsi, le représentant Spécial du SG des Nations Unies en RDC et chef de la MONUSCO, Martin Kobler se rend à New York afin de prendre part aux discussions au Conseil de sécurité sur la mission onusienne.
Malgré que la force onusienne ait été écartée par Kinshasa dans la campagne militaire contre les FDLR, la présence des casques bleus s’avère toujours nécessaire au pays surtout avec l’organisation prochaine des élections.
Le chef de la MONUSCO a indiqué que malgré que les relations ne soient au beau fixe entre Kinshasa et la mission onusienne ces derniers temps, la discussion doit continuer entre les deux partenaires en vue de rétablir la confiance entre eux.
» Le dialogue stratégique permanant doit continuer entre la MONUSCO et le gouvernement de la RDC sur la question des droits de l’homme, la coopération avec les FARDC. Nous devons partager les informations avec le gouvernement sur la question de démocratie et gouvernance « , a précisé Kobler.
» Nous sommes prêts à partir, mais nous devons faire notre travail avant de partir .Mais se dire la vérité ce n’est pas tuer la fraternité », ajoute le chef de la MONUSCO.
La mission onusienne à travers Martin Kobler a salué le professionnalisme des soldats congolais sur terrain et se dit prête à appuyer les FARDC qui ont utilisé les conseils stratégiques de la MONUSCO dans l’opération de traque des FDRL.
Suspension de l’appui de la MONUSCO aux FARDC contre les FDLR
La Mission onusienne en RDC a suspendu son appui à l’armée congolaise dans les opérations contre les FDLR. En réponse, Kinshasa a décidé de traquer seul ces rebelles rwandais. Comme condition, la MONUSCO exige le remplacement des officiers qui conduits l’opération de traque des FDLR, dans la mesure où ces derniers sont sur la liste noire de l’ONU.
Dans le passé, les unités dirigées par les généraux Sikabwe Fall et Bruno Mandefu contre la LRA en Province Orientale ont été accusées de viols et meurtres par la MONUSCO. Se basant sur le principe de conditionnalité aux questions de respect des droits de l’homme, la mission onusienne a décidé de ne pas apporter son appui aux FARDC dans la campagne militaire contre les FDLR.
Le mandat de la MONUSCO évolue selon le rythme des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Dépendance du Conseil de Sécurité des Nations Unies
Il faut souligner que le 28 mars 2013, le Conseil de Sécurité a décidé par sa résolution 2098 (2013) que la MONUSCO disposerait, pour une période initiale d’un an et dans les limites de l’effectif maximum autorisé de 19 815 hommes, d’une » brigade d’intervention « , comprenant notamment trois bataillons d’infanterie, une compagnie d’artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance. La moisson était abondante à ce moment là avec la mise en déroute du M23.
La MONUSCO est autorisée à recourir à tous les moyens nécessaires pour mener à bien son mandat concernant, entre autres, la protection des civils, du personnel humanitaire et des défenseurs des droits de l’homme immédiatement menacés de violence physique, ainsi que le soutien du Gouvernement de la République démocratique du Congo dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix.
Par Godé Kalonji Muk