Kamerhe, Mavungu, Biyoya, Hamuli… recadrent le décor électoral

Mercredi 28 janvier 2015 - 11:25

Des membres des organisations de la société civile sont en forum national depuis hier mardi 27 janvier 2015 à l’hôtel Venus, à Kinshasa Gombe. Cette rencontre porte sur « Les droits de l’homme, gouvernance et élection en République Démocratique du Congo à l’horizon 2016 ». Financée par National Endowment for Democracy (Ned), elle prendra fin cet après-midi.

Ouvert par le professeur Kasonga Ibanda, Conseiller au ministère de la Justice et Droits humains, ce forum vise à consolider la démocratie, la paix, la sécurité et la stabilité en RDC par l’organisation des élections crédibles, consensuelles et respectueuses du délai constitutionnel.

Le thème de la Gouvernance sociopolitique des deux premières mandatures a été développé par Vital Kamerhe de l’UNC, suivi par Bruno Mavungu de l’UDPS. Empêché, le Vice-Premier Ministre Evariste Boshab de l’intérieur et Secrétaire général du PPRD, devait être représenté par le président du Groupe parlementaire de son parti, Shadari, qui a brillé par son absence.

Dans leurs interventions, les deux orateurs ont retracé l’évolution de la gestion du pays sur les plans politique, socio-économique, etc. Selon eux, le pays souffre des maux comme l’injustice, l’égoïsme et le désir du régime de confisquer indéfiniment le pouvoir. Bref, une dictature qui ne dit pas son nom.

Ils ont, en outre, évoqué certaines recommandations de Sun City, où le gouvernement de transition avait été appelé à travailler dans un esprit de convivialité pour promouvoir et défendre les intérêts de la population, notamment militer pour sauvegarder la démocratie par le biais de l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques, le partage équitable des ressources, former une armée forte, républicaine et réellement nationale, éradiquer la pauvreté, créer de l’emploi, etc.

Le peuple congolais s’est exprimé

Vital Kamerhe a abordé la question relative aux élections, en épinglant les derniers événements malheureux où 42 Congolais ont trouvé la mort. Un peuple considéré comme naïf, s’est exprimé dans la rue, a-t-il soutenu, en direction des pays voisins qui traitent les Congolais de coureurs de jupons, des amoureux de la musique et d’ivrognes invétérés.

Dans sa conclusion, Kamerhe s’est dit convaincu que le gouvernement ne peut mettre fin à cette situation que si l’on parvient à lutter contre les inégalités et injustices sociales, la pauvreté, mettre en place une police qui sécurise réellement tout le monde, etc. Et, pour qu’il y ait des élections transparentes et crédibles, il faut bien cerner le rôle de l’Office National d’Identification de la Population.

Nécessité d’un dialogue national

« Nous sommes dans un régime de terreur », a déclaré tout de go Me Bruno Mavungu de l’UDPS. Avant de soutenir la proposition de son parti qui prône un dialogue national pour résoudre la crise qui sévit sur toute l’étendue du territoire national. Selon lui, la stratégie du régime en place est de préserver le pouvoir par la fraude. Ceci s’est manifesté à travers les tentatives de modifier la Constitution à chaque cycle électoral.

Il a estimé que depuis 2006 jusqu’à ce jour, il y a toujours une crise de légitimité dans le pays, particulièrement par la «nomination» de nombreux députés nationaux dans le laboratoire de la CENI, le mandat éternel du Sénat et des assemblées provinciales alors qu’il a pris fin depuis 2011.

La RDC doit éradiquer la colonisation interne

Le professeur Philippe Biyoya et Hamuli Kabaruza, Coordonnateur national de la CIRGL (Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs) ont parlé des enjeux de la pacification et de la sécurisation de la RDC et de la sous-région africaine dans la perspective des élections prochaines.

Pour le professeur Biyoya, le Congo est toujours confronté à des troubles, ce qui a fait dire à l’un des intervenants que chaque fois que l’on fait cinq pas en avant, à la veille des élections, on recule de cinq pas. Bref, l’on se trouve dans un cercle vicieux, alors que les élections devaient nous rapprocher de la démocratie par l’alternance au pouvoir.

Le comble, c’est que le gouvernement n’arrive pas à respecter les textes ratifiés par les autorités suprêmes du pays comme les accords d’Addis-Abeba et les résolutions des négociations politiques inter congolaises de Sun City, etc. A ce stade, le pays est plongé dans une colonisation interne, où les plus forts dominent les plus faibles.

Pour sa part, le coordonnateur national de la CIRGL est d’avis que les Etats africains doivent prendre conscience de leur avenir pour trouver des solutions aux problèmes de sécurité, de paix et de cohabitation pacifique. Il a focalisé son intervention sur trois problèmes majeurs, à savoir l’alternance au pouvoir, la perception d’une défaite aux élections comme une perte du pouvoir et des sources d’enrichissement personnel.

Il exhorte l’équipe au pouvoir à considérer la question de la sécurité comme une garantie à la tenue d’élections crédibles, afin de permettre au pays de promouvoir le développement sur tous les plans.

Tout citoyen a le droit de s’exprimer

Quant aux thèmes en rapport le processus électoral en RDC, le monitoring de l’exercice des libertés pendant les processus électoraux de 2006 et 2011, bilan et perspective, la problématique de l’alternance démocratique pacifique au pouvoir citoyen post 2016 en RDC, l’Education électorale proactive et la surveillance des élections, Ils ont été développés par Nick Elebe d’OSISA, le Prof Mabiala, Jérôme Bonso et autres. Dorcas NSOMUE

 

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