Depuis que des émissaires du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, et ceux du président national de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, se sont concertés dans un faubourg d’Italie autour du projet de tenue’ d’un Dialogue national, les spéculations vont, dans tous les sens. Dans son édition du vendredi 20 août 2015, « Le Phare » a fait état de l’accord de principe de Limete d’échanger autour du format, du lieu, du contenu et de la médiation de ce forum, avec comme ligne rouge à ne pas franchir le « glissement » du mandat du Président de la République en fonctions. Le quotidien de l’avenue Lukusa a relevé aussi le malaise suscité parla présence, dans la délégation de l’UDPS, des cadres « exclus » ou « auto-exclus à et, par conséquent, absents des structures dirigeantes de ce parti.
Comme par hasard, un des limiers du «Phare » a croisé hier Me Joseph Mukendi, un des participants aux tractations d’Italie. Et l’intéressé a fourni quelques précisions de taille au sujet de ce qui se serait réellement passé. A l’en croire, des délégués de l’UDPS en provenance des onze provinces de la République, dont des experts en questions électorales, étaient invités par Etienne Tshisekedi à Bruxelles en vue d’échanger, avec leurs camarades de la diaspora, autour des matières à soumettre à l’attention des participants au futur Dialogue entre Congolais et des stratégies à arrêter en vue de ne pas trahir les aspirations du peuple congolais pour le changement de gouvernance.
C’est pendant ces « consultations » en interne, a-t-il révélé, qu’Etienne Tshisekedi a reçu une invitation d’un émissaire du Chef de l’Etat sollicitant la présence d’une délégation de l’UDPS en Italie en vue d’un échange de vues avec ceux du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), autour. du même objet, à savoir le Dialogue, national. Compte tenu de l’urgence, il a levé l’option d’y envoyer Félix Tshisekedi, Yamba Yamba, Yambu et Me Mukendi, qui étaient à portée de la main. Bien que cela ait donné l’impression d’une initiative individuelle, il n’avait pas d’autre choix.
Selon ce dernier, plusieurs points de convergence ont apparu entre les deux parties, notamment au sujet de la nécessité de revisiter le calendrier électoral, d’auditer le fichier électoral, d’enrôler les nouveaux majeurs, de libérer les prisonniers politiques et d’opinion, de rouvrir les médias fermes, de respecter les droits de l’homme, de refonder l’Etat de droit, etc.
La divergence majeure est apparue, a-t-il fait savoir, lorsque les émissaires de Joseph Kabila ont proposé à ceux de l’UDPS la participation de leur parti à un gouvernement de large union nationale, compte tenu de l’impossibilité technique, matérielle et financière, pour la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), d’exécuter le calendrier électoral global tel que prévu. Les délégués de l’UDPS ont fait savoir à ceux du PPRD qu’ils n’avaient pas reçu mandat de leur président national, Etienne Tshisekedi, de parler de partage de postes en vue de la mise sur pied d’un gouvernement de large union nationale. Compte tenu de la position du parti dé ne pas cautionner une nouvelle transition ni une quelconque prolongation du mandat de Joseph Kabila, ils ont sollicité la suspension des travaux, le temps pour eux de faire rapport à Etienne Tshisekedi de l’état d’avancement des convergences et de la situation des divergences. Me Mukendi a soutenu que la délégation de l’UDPS présente en Italie n’a pris aucun engagement avec celle du PPRD. Le dernier mot revient donc à la haute direction du partie pour la poursuite ou non des échanges. Il a tenu à démentir, de la manière la plus formelle, les rumeurs faisant état de sa candidature ou de celle de Félix Tshisekedi pur la Primature.
Par LP