a communauté internationale célèbre demain vendredi 3 mars la journée mondiale sans sacs en plastique. A cette occasion, des observateurs ont jugé opportun de rappeler au gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, que les quartiers populaires se trouvent dans un état d’insalubrité indescriptible.
Cette situation malencontreuse est due surtout à la présence de tas de sachets et autres objets en plastique qui jonchent la quasi-totalité des artères de la capitale congolaise qui, de par sa notoriété de miroir du Congo démocratique, doit paraître belle et propre.
Pour illustrer cette allégation combien accablante, les observateurs se sont donné la peine de parcourir l’avenue Gambela serpentant les communes de Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri, Bumbu… et l’avenue Elengesa allant de la route Kasa-Vubu et séparant les communes de Kalamu et Ngiri-Ngiri, puis celles de Makala et Bumbu, jusqu’à la route By-Pass qui relie le rond-point Ngaba à la Cité Verte.
Dans un passé récent, le gouverneur de Kinshasa avait interdit la vente de l’eau en sachet vulgairement appelée » eau pure » que la plupart des habitants de la ville consomment, surtout lorsqu’ils sont en dehors de leurs domiciles.
Cette mesure d’interdiction n’a pas suffi à venir à bout de la présence des objets non biodégradables dans la capitale où l’huile, le sucre, les arachides et plusieurs autres aliments sont vendus en sachets et sacs en plastique, sans compter les bouteilles et bidons en plastique éparpillés ici et là.
Dans le but de réduire le coût du recyclage, le plus efficace n’est pas d’interdire en partie l’utilisation des objets en plastique. Une source digne de foi indique que la pollution occasionnée par la prolifération des sacs en plastique et, surtout, par leur abandon au gré des vents et des courants, menace de très nombreuses espèces animales.
Un problème de volonté politique
Des experts attirent l’attention du public sur la nécessité d’une modification en profondeur des habitudes de toutes les parties impliquées dans cette situation, notamment les producteurs, les vendeurs et les utilisateurs des objets en plastique.
Ils estiment utile d’interdire définitivement leur fabrication, importation, commercialisation et utilisation et de les remplacer par des emballages papier, avant d’organiser le recyclage des objets non biodégradables dont l’être humain ne peut se passer, en l’occurrence les pneus, chambres à air, couvertures des coussins de voiture etc.
Des témoins affirment que, de toutes les provinces du Congo démocratique, la ville de Kinshasa est la plus touchée par ce phénomène abusivement dénommé » sachétisation « .
Le gouverneur André Kimbuta Yango a donc intérêt à prendre des mesures urgentes car la santé de ses administrés en dépend, et mener des actions de lobbying auprès de hautes instances du pays, à savoir la primature et la présidence de la République.
L’objectif serait d’obtenir l’appui de ces instances et contourner l’influence éventuelle des fabricants et importateurs puissants qui trouvent dans la ville de Kinshasa un débouché favorable pour s’enrichir, sans tenir compte du tort qu’ils causent à l’écosystème.
Une autre piste de solution serait de faire front commun avec la France citée par la source et d’autres pays du monde engagés dans la lutte contre les objets non biodégradables.
Quoiqu’il en soit, la réussite d’une telle action est tributaire d’un engagement sans faille et d’une volonté politique soutenue à tous les niveaux de l’appareil étatique. Au lieu d’attendre d’être contactés par le chef de l’administration urbaine, les hautes instances feraient mieux de s’impliquer sans se faire prier, pour l’intérêt suprême de la nation congolaise.
Par Marcel Tshishiku