Ministre de la Justice en 2008, membre depuis 2014 de la Cour constitutionnelle où il est remplacé par Jean-Pierre Mavungu, le professeur Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi est nommé conseiller du chef de l’Etat en matière de « bonne gouvernance, lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux » en RD Congo par ordonnance du président Joseph Kabila du 31 mars 2015.
Professeur de Droit et ancien conseiller à la présidence de la République, Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi Lessa a été ministre de la Justice et des Droits humains dans le gouvernement Adolphe Muzito I et II, où il a instauré l’opération « Tolérance zéro ».
Sa biographie renseigne qu’il est né le 31 janvier 1958 à Lisala (Equateur) de parents originaires de la province du Bas-Congo. Son père, Joseph Bambi, fut militaire de la Force publique du Congo belge, et ensuite de l'Armée nationale congolaise (ANC).
Après sa scolarité à Lisala, puis à Kinshasa et à Matadi, chez les Pères de Saint Jean-Baptiste de la Salle, et à l’Athénée central, il a poursuivi des études en Droit et de Science politique après ses humanités littéraires à Matadi.
Il a obtenu une licence en Droit à l’université de Kinshasa en 1985, où il a travaillé comme assistant d’enseignement pour ensuite reprendre le même poste à la faculté de Droit de l’Université de Lubumbashi.
« Il étudie par la suite à l’Institut des Sciences pénales et de Criminologie d’Aix-en-Provence et à l'Université de Droit, d’Economie et de Science Politique d’Aix-Marseille III où il obtient un DEA en Droit pénal et sciences criminelles en 1990 et un doctorat d’État en droit en 1996, ainsi que le prix Balaja. Il obtient aussi un brevet de l’École nationale d’administration de Paris », renseigne sa biographie.
Assurer un monitoring permanent des cas de malversation
« Quels que soient les efforts sur le plan du développement, notre économie ne saurait atteindre sa vitesse de croisière dans une ambiance de corruption, de détournement des deniers publics, de coulage des recettes publiques et d’enrichissement illicite. Une lutte continue s’impose dans ce domaine », avait déclaré le chef de l’Etat devant l’Assemblée nationale et le Sénat siégeant en Congrès au Palis du peuple à Kinshasa, le 23 octobre 2013.
Affirmant que « les mécanismes répressifs existants doivent être réactivés et des nouveaux sont à mettre en œuvre à court terme », il avait engagé « à cet effet » les Institutions, notamment le Parlement et les Assemblées provinciales, dans le cadre de leurs pouvoirs de contrôle.
Joseph Kabila avait alors annoncé « la nomination d’un Conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge de cette question », en l’occurrence, aux termes de son ordonnance du 31 mars 2015, le professeur Luzolo Bambi, nommé conseiller du chef de l’Etat en matière de « bonne gouvernance, lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux ».
Il avait précisé que ledit conseiller « aura pour mission principale d’assurer un monitoring permanent de l’évolution des patrimoines, ainsi que des cas de malversation, de corruption et d’enrichissement illicite dans le chef des responsables politiques nationaux et provinciaux, des hauts fonctionnaires et cadres de l’Administration publique, des mandataires publics et autres agents publics ».
« A cet effet, j’instruis le Gouvernement de soumettre au Parlement un projet de loi généralisant l’obligation de déclarer les biens à tous les mandataires publics », avait promis le chef de l’Etat congolais.