Insécurité à N’djili : le bourgmestre Senghor Biya pointé du doigt

Lundi 28 septembre 2015 - 10:39

Avec la montée en puissance de l’insécurité avec des tirs sporadiques de balles chaque nuit ou presque, des vols à mains armées et viols... l’insécurité se porte bien dans cette commune autrefois paisible. Le tout dans une indifférence étonnante du bourgmestre Senghor Biya Kikuana qui, pour beaucoup, fait semblant d’ignorer la réalité.

« Trop bureaucrate, il est difficilement joignable par la plupart de ses 442 138 administrés, pris littéralement en otage par les barbares et les hors la loi », se plaint un habitant. Fait nouveau dans cette réalité « dramatique », la population dénonce, depuis deux semaines, les enlèvements de personnes. Le cas le plus récent est d’un étudiant de 2ème licence de l’ISTA, enlevé le jour même où il devrait défendre son Mémoire de fin d’études. Selon ses proches, ce jeune homme d’une vingtaine d’années a été interpelé par un groupe d’individus non encore identifiés au quartier 1 qui l’ont embarqué de force, à bord d’un véhicule pour une destination inconnue. Ces actes amènent les habitants de la commune de Ndjili à se demander si les autorités municipales en particulier et urbaines en général n’ont pas démissionné de leurs fonctions.

En effet, les mauvaises nouvelles en provenance de cette commune de 11 Km carrés sont quotidiennement légion. Rien que dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 septembre, 7 cas d’attaques attribuées aux « Kuluna » ont été signalées. Elles auraient fait 4 blessés, dont 2 en armes blanches et 2 par balles ; 3 filles violées et une autre portée disparue avant d’être relâchée 8 heures après par ses ravisseurs. Logiquement, le N’djilois lambda se pose des nombreuses questions sur l’attitude de son bourgmestre face à cette situation qui va de mal en pis. Ayant encore en t6te la révocation de trois bourgmestres en 2013 par le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, elle veut voir Senghor Biya Kikuana plus proche de ses soucis.
Dans l’entre-temps, certaines voix demandent au chef de l’exécutif provincial de Kinshasa de le rappeler à l’ordre. Pour bon nombre d’observateurs avertis, le silence du numéro un de la commune de Ndjili face à la violation des droits de l’homme et des crimes à répétition dans sa municipalité est le signe que cet homme, dévie le premier citoyen de la ville, André Kimbuta et par ricochet le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité, Evariste Boshab. Pour rappel, le jour de sa prise de fonction, ce dernier avait pris l’engagement de «traquer jusque dans leur dernier retranchement, tous les inciviques sur toute l’étendue du territoire national ». Pour certains habitants du quartier 11, son absence dans leur milieu est considérée comme une insouciance. « Nous l’avons appelé plusieurs fois pendant ou après les attaques, mais il n’était jamais joignable. Les rares fois qu’on l’avait au téléphone, il répondait qu’il allait venir et le lendemain, on ne l’a jamais vu. Cela nous pousse à le pointer du doigt dans l’insécurité dans notre commune car, qui ne dit mot consent, dit-on », explique un homme dont le domicile a été visité trois fois au cours de deux derniers mois.

Par Robert Djanya