L’évaluation faite dimanche 05 octobre 2014 à Kinshasa au cours d’une réunion présidée par le chef de l’Etat Joseph Kabila sur « les avancées réalisées dans le domaine des infrastructures de base » dans quatre provinces de la RD Congo, a révélé des « progrès » et « beaucoup de défis à relever ».
« Les résultats des progrès réalisés dans le domaine des infrastructures de base sont déjà visibles sur le terrain, en dépit du fait que beaucoup de défis à relever demeurent encore », a déclaré à la presse le ministre Infrastructures et Travaux publics, l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat
Selon Fridolin Kasweshi, « le bilan de cette évaluation partielle est suffisamment positif et prometteur, certaines actions qu’on est en train de mener aujourd’hui donneront des résultats dans le court terme et d’autres dans les moyen et long termes ».
« Que demain le pays se porte mieux qu’aujourd’hui »
Le ministre Kasweshi a indiqué que «le chef de l’Etat veut que notre pays se porte mieux aujourd’hui qu’hier et que demain le pays se porte mieux qu’aujourd’hui ». Il a ajouté que « l’évaluation de sept autres provinces aura lieu dans un très bref délai ».
Dimanche, le chef de l’Etat a réuni autour de lui le Premier ministre Augustin Matata Ponyo et les responsables des ministères oeuvrant dans les secteurs des infrastructures de base aux fins de « procéder à l’évaluation des avancées réalisées et de mettre en place des actions à mener de manière à garantir le développement intégral du pays ».
« Ce sont les secteurs des infrastructures de base de quatre provinces du pays qui ont été passés au peigne fin, en vue de dégager des stratégies à mener à court, moyen et long termes », a expliqué le ministre Fridolin Kasweshi.
Construction et modernisation des infrastructures de base
Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait présenté en 2012 à l’Assemblée nationale le programme du gouvernement dans le secteur des infrastructures de base en ces termes :
1.Cadre et priorités d’intervention
L’aménagement et/ou la construction des infrastructures de base fiables et de bonne qualité (routes, voies ferrées, voies fluviales et lacustres, oléoducs…) est vital pour le développement de l’activité économique.
En 2011, le secteur des infrastructures et bâtiment a représenté environ 8 % du PIB. Les investissements dans ce domaine exercent un effet de levier sur les autres secteurs économiques (agriculture, mines…).
La stratégie retenue dans le programme 2012-2016 au niveau de ce secteur s’appuie principalement sur les investissements importants et ciblés dans les différents sous-secteurs d’infrastructures et sur une reforme d’ensemble du système de gestion des infrastructures et des entreprises de transport.
L’objectif ultime est de développer un système de transport intégré et international capable de relier tous les pôles économiques du pays (Provinces ou Régions) en vue de favoriser l’émergence d’un vaste marché intérieur et assurer, à des prix compétitifs, l’interconnexion de ces pôles avec les marchés extérieurs.
La première priorité sera portée sur la mobilisation de grands corridors de transport multimodaux interprovinciaux (route-chemin de fer-voies fluviales et lacustres), ainsi que les corridors d’importation et d’exportation.
Des investissements spécifiques pour certains réseaux prioritaires intra-provinciaux et les voiries urbaines seront aussi réalisées. Un accent particulier sera également mis sur la construction des autres infrastructures d’appui, dont celles de fourniture de l’énergie électrique pour les lignes de chemin de fer.
La deuxième priorité sera accordée à la construction des infrastructures aéroportuaires et portuaires modernes à la dimension du pays. Une réforme du système de gestion des infrastructures et des entreprises de transport sera mise en œuvre d’ici 2013.
En effet, pour favoriser la mobilisation de financement, de nouvelles dispositions légales ou réglementaires seront prises afin d’encourager les partenaires public-privé, les contrats de concession et le Bult-Opertate-Transfert (BOT), pour la construction et la gestion des infrastructures (ports, aéroports, oléoducs).
2.Routes
Les objectifs retenus dans le cadre de ce programme sont : – réhabiliter et moderniser, d’ici 2016, environ 17.000 km linéaire de routes dont près de 2.000 km revêtues et 15.000 en terre ; – remettre en état, d’ici 2016, environ 25.000 Km de pistes rurales ; – achever les travaux lancés dans le cadre des 5 chantiers sur les grands axes routiers et les voiries dans certaines villes (Kinshasa, Lubumbashi, Goma, Bukavu, Kisangani, Mbandaka, Gemena, Bunia, Butembo, Uvira, Kindu, Kananga, Tshikapa, Kenge, Kikwit, Mbuyi-Mayi, Matadi, Likasi, etc.) ; – moderniser les axes routiers constituant le ring national en vue de sa transformation progressive en réseau autoroutier ; – moderniser les axes d’interconnexion avec les pays voisins ; – bitumer progressivement les routes assurant la liaison entre les chefs-lieux de provinces et entre les chefs lieux et les grands centres.
Pour atteindre ces objectifs, il est prévu, outre les possibilités des BOT, PPP ou concessions, accroître substantiellement le taux d’investissement public dans le secteur des infrastructures, de consolider le Fonds National d’Entretien routier, et de mettre en place, pour les pistes rurales, un dispositif de cantonnage manuel avec encadrement des PME ou des Organisations locales de développement en vue d’assurer la maintenance à coût réduit tout en optimisant l’utilisation de la main d’œuvre locale.
3.Voiries
Les objectifs retenus visent à : – réhabiliter et moderniser, d’ici 2016, environ 30 Km linéaires de voiries dans chaque chef-lieu de province et les villes importantes du pays ; – équiper les brigades de l’OVD en matériels nécessaires pour la réalisation de ces projets (les ateliers d’asphaltage et de bétonnage). Pour atteindre ces objectifs, le programme prévoit de renforcer la rétrocession des recettes publiques des provinces afin que celles-ci affectent une part importante à la réalisation de ces investissements.
4. Aéroports
Les objectifs retenus dans le cadre du programme sont : – améliorer les infrastructures aériennes et équipements aéroportuaires de sûreté et sécurité de la navigation aérienne ; – renforcer le cadre réglementaire ; – moderniser les aéroports de Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, et Goma d’ici 2016 ; – réhabiliter, d’ici 2016, tous les aéroports des chefs-lieux des provinces. – Restructurer la RVA afin d’améliorer la situation financière et opérationnelle.
Pour atteindre ces objectifs, le programme prévoit de financer la modernisation des aéroports par une gestion rigoureuse et transparente de la taxe dénommée « Infrastructure de Développement Frontalier » (IDF) et la possibilité de privatiser les espaces commerciaux des aéroports dans le cadre des PPP.
Les pistes et la problématique de la sûreté aérienne relevant du domaine de la souveraineté, elles resteront sous gestion publique.
5. Transport ferroviaire
Les objectifs retenus sont : – accroître le volume de fret ferroviaire d’ici 2016 à 1000 millions de tonnes-km et ramener le prix du fret ferroviaire à 0.05 Usd par tonne-km à la même échéance ; – réhabiliter et moderniser les chemins de fer des Uélé et des réseaux des chemins de fer de l’Ouest et du Sud ; – restructurer la SNCC au plan financier et opérationnel afin d’améliorer ses capacités d’intervention.
Pour atteindre ces objectifs, le programme prévoit d’accorder une intervention économique à la SNCC pour l’aider à se redresser. Il prévoit également d’accroître le volume des investissements publics dans le sous-secteur. Une ouverture pour un partenariat public privé est aussi envisagée.
6. Ports, Voies maritimes et fluviales navigables
Les objectifs retenus sont : – entretenir, aménager et baliser 150 km des voies navigables dans le bief maritime ; – entretenir, aménager et baliser 4.500 km voies fluviales et lacustres d’ici 2016, ainsi que quelques quais fluviaux importants ; – construire la première phase du port en eau profonde de Banana d’ici 2016 ; – réaménager et réhabiliter tous les ports fluviaux et lacustres des provinces ; – restructurer la SCTP au plan financier et opérationnel afin d’améliorer ses capacités d’intervention et redressement, épine dorsale de notre système de transport fluvial et maritime, ainsi que de la CVM ; – acquérir une drague à désagrégateur à la CVM afin d’aménager et d’entretenir la voie de navigation maritime.
Pour atteindre ces objectifs, le programme entend accroître le taux d’investissement public dans ce secteur et finaliser les négociations avec la Corée du Sud pour le financement du port en eau profonde de BANANA.
7. Autres infrastructures de soutien à la croissance (Electricité, oléoducs, Télécommunications)
Les objectifs retenus sont : – construire de nouvelles lignes de transport d’électricité et des oléoducs de carburant, ainsi que des infrastructures de télécommunication pour optimiser l’exploitation des réseaux routiers, ferrés, portuaires et aéroportuaires.
Pour atteindre cet objectif, le Programme prévoit de synchroniser les investissements dans ces secteurs avec le secteur des infrastructures. 4.3.8 Réformes institutionnelles du secteur.
La réussite de ce programme ambitieux de modernisation des infrastructures sera sous-tendue par une réforme institutionnelle du secteur de transport et de la construction des infrastructures de transport.
Sans être exhaustif, il est prévu : – d’édicter de nouvelles lois permettant l’ouverture du secteur aux partenaires privés et des possibilités des partenariats publics- privés, des concessions, des BOT, …pour les infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et autoroutières ; – de développer un plan de gouvernance applicable à l’ensemble du secteur ; – de réformer en profondeur les entreprises publiques du secteur (Onatra, Sncc, RVM, RVF, RVA), selon de nouvelles modalités à définir