Hommage à Papa Wemba : Katumbi ce jeudi à Kinshasa

Jeudi 28 avril 2016 - 09:36
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Kinshasa vibre sous le rythme de l’arrivée ce jeudi matin de la dépouille mortelle de l’artiste-musicien Papa Wemba, en provenance d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Tout Kinshasa se mobilise pour réserver un hommage chaleureux à ce grand nom de la musique congolaise. Grand mécène du sport congolais et ami des musiciens congolais, Moïse Katumbi Chapwe, ne veut pas rater cet événement. Il arrive également ce jeudi dans la capitale afin de pleurer avec les Kinois en particulier et les Congolais en général, Papa Wemba.

Le Potentiel

 

         C’est par un tweet de son conseiller principal et directeur financier de TP Mazembe, Salomon SK Della, que la nouvelle a été partagée sur la toile. Dans son compte, celui qui passe pour le confident de Moïse Katumbi a écrit : « Afin d'honorer la mémoire de ce grand monument de la musique, Moïse Katumbi ira s'incliner à Kinshasa sur la dépouille de Papa Wemba ».

En fin de journée, des sources généralement bien informées ont apporté la précision sur le jour. L’on sait  désormais que c’est aujourd’hui jeudi, le jour même où arrive à Kinshasa la dépouille mortelle de l’artiste Papa Wemba, que Moïse Katumbi débarque dans la capitale.  Moïse Katumbi à Kinshasa est un événement dans un autre. Car, au-delà de son aura dans le monde sportif où il trône à la tête du TP Mazembe, célèbre club de football, Moïse Katumbi est proche des artistes qui ont, d’une manière ou d’une autre, bénéficié de ses libéralités. C’est donc en bon mécène de la musique congolaise – des preuves sont légion – que Moïse Katumbi fait le déplacement de la capitale de Kinshasa afin de pleurer aux côtés des Kinois cette icône de la musique congolaise.

 

Au-delà du deuil 

Evidemment, Moïse Katumbi à Kinshasa c’est un événement dans un événement. Du fait de sa forte personnalité. Candidat désigné du G7 à la présidentielle 2016, c’est tout Kinshasa qui bouge. Depuis qu’il a pris ses distances avec le PPRD, il n’hésite plus à afficher publiquement ses couleurs d’opposant. Tout récemment, soit le 24 avril 2016 – date de célébration de 26 ans de la démocratisation de la RDC – on l’a vu à Lubumbashi bravant les interdits du pouvoir en place pour communier avec le peuple dans une marche populaire.

Désigné candidat du G7, ce regroupement de sept partis frondeurs de la Majorité passés désormais du côté de l’Opposition, Moïse Katumbi se mobilise pour amener l’Opposition à se mettre d’accord autour d’une candidature unique à la prochaine présidentielle. Le 26 avril 2016, une dizaine de leaders de l’Opposition se sont alliés à sa cause. Une brèche que Moïse Katumbi ne devait pas hésiter à saisir.

Est-ce sa présence à Kinshasa se limite au seul hommage à Papa Wemba ? Dans l’opinion, les conjectures vont dans tous les sens. Une rencontre avec Edem Kodjo, facilitateur de l’Union africaine au dialogue politique, n’est pas exclue.

L’on se rappelle que l’émissaire de la présidente de la Commission africaine pour la tenue du dialogue politique proposé par le président Joseph Kabila avait été empêché de faire le déplacement de Lubumbashi pour consulter des leaders politiques de ce coin de la République, dont Moïse Katumbi. Profitant de sa présence à Kinshasa, Edem Kodjo ne manquera pas, sûrement, de tendre la main à Moïse Katumbi. C’est un scénario probable. Edem Kodjo qui se trouve en difficulté de constituer le comité préparatoire au dialogue pourra certainement élargir son cercle de consultation en prenant langue avec le candidat désigné du G7 à la présidentielle 2016.

C’est avec toutes ces casquettes – grand dirigeant sportif, grand mécène de la musique congolaise et leader politique - que Moïse Katumbi atterrit ce jeudi à Kinshasa.

 

Sans doute, la tradition africaine sera respectée. Car, selon les us et coutumes, le deuil a été toujours un événement rassembleur, loin de tous les clivages et de toutes les colorations. Certainement, les adversaires politiques de Katumbi vont au moins, pour une fois, respecter les coutumes et ne pas les saper pour des raisons politiciennes. Au contraire, c’est la démocratie  qui s’en trouvera confortée. Tolérance et acceptation de la différence.