Hausse des prix de l’essence et du gasoil : Les précisions du ministre Bahati

Jeudi 25 août 2016 - 12:53

Les spéculations vont bon train depuis le réajustement à la hausse, à compter du lundi 22 août 2016, des prix de vente de l’essence et du gasoil. Nombre de consommateurs congolais s’interrogent sur les mobiles de cette hausse au regard la chute vertigineuse enregistrée, pendant plusieurs mois, par les prix de vente du baril de pétrole sur le marché international, allant de plus de 100 dollars jusqu’autour de 26. Dans l’imagerie populaire, les produits pétroliers commercialisés en RDC auraient dû rester en l’état, en dépit de la surchauffe que connaît de nouveau le marché pétrolier au plan international.

 

Joint hier soir par Le Phare, le ministre de l’Economie Nationale, Modeste Bahati Lukwebo, a apporté un éclairage de nature tempérer la grogne du citoyen congolais moyen. Ce membre du gouvernement a fait savoir que durant la période de baisse des prix des produits pétroliers, la RDC était confrontée à une fiscalité précaire, avec des recettes plafonnées à environ 17 milliards de francs congolais. Cette situation était consécutive à la suspension des activités de plusieurs sociétés minières, grandes contributrices pour le trésor public au plan fiscal.

 

Le gouvernement avait jugé prudent de récupérer le bonus généré par le maintien du prix de vente de l’essence et du gasoil à la pompe à leur niveau d’avant la baisse du prix du baril sur le marché mondial, ce qui lui permettait d’engranger jusqu’à 37 milliards de francs congolais.

 

Selon le ministre de l’Economie, depuis le mois de février 2016, il y a eu la combinaison de plusieurs facteurs négatifs, à savoir la baisse de la fiscale jusqu’à 25 milliards de francs congolais à cause de la fermeture de nouvelles sociétés, la révision progressive à la hausse du Prix Moyen Frontière (PMF), les pertes continues dans l’exploitation de la production pétrolière interne (Kongo Central), la décote du franc congolais par rapport au dollar, soit 930 FC le dollar en février contre 1.060 en août. Il a signalé que le baril de pétrole, qui était tombé jusqu’à 26 dollars le baril, vient de remonter à 50 dollars.

 

Face à la pression de la profession pétrolière d’obtenir un réajustement à hauteur d’au moins 100 FC pour le litre d’essence, il a fallu près d’une semaine de tractations pour parvenir à un compromis, sous la forme de concessions mutuelles. Ce compromis s’est exprimé en termes de hausse de 50 Fc pour le litre d’essence, porté actuellement à 1.490 fc.

 

Le ministre Modeste Bahati â indiqué que cette concession est fort importante car le refus de s’incliner devant la vérité des prix pouvait pousser les opérateurs du secteur pétrolier à ne plus passer des commandes à l’étranger, ce qui allait avoir pour conséquence de priver le pays d’un produit stratégique. Le ministre de l’Economie a exhorté le public à bien comprendre les enjeux du secteur pétrolier et la volonté du gouvernement d’anticiper la remontée du prix du baril du pétrolier en dehors de nos frontières.

Par KIMP