Le professeur Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir a annoncé lundi 23 février 215 à Washington sa retraite anticipée du Fonds monétaire international (FMI) pour apporter sa «quote-part aux efforts visant le mieux-être » de son pays, la République démocratique du Congo (RDC).
« Mon départ du FMI m’affranchit ipso facto de la lourde obligation de réserve que m’imposaient mes fonctions au Fonds monétaire, en même temps qu’il me permet de retrouver la pleine liberté d’expression et d’action grâce à laquelle je peux enfin, en tant que citoyen et expert, apporter ma quote-part aux efforts visant le mieux-être de mon pays », explique-t-il dans une déclaration dont une copie est parvenue mardi à Lepotentielonline.com.
En effet, s’interrogeait-il, devrait-il « continuer de se taire et de continuer de figurer sur les listes du personnel du FMI et priver le Congo de (son) apport à la réflexion sur les défis auxquels la nation fait face? »
« Mon devoir supérieur n’était-il pas plutôt d’apporter ma contribution au débat sur les enjeux politiques de l’heure dans ce pays qui m’a vu naître et qui a fait de moi ce que je suis ? », se demandait-il aussi avant de prendre sa décision historique dévoilée sous l’intitulé « Haut fonctionnaire international, le professeur Matungulu prend une retraite anticipée du FMI ».
HAUT FONCTIONNAIRE INTERNATIONAL, LE PROFESSEUR MATUNGULU PREND UNE RETRAITE ANTICIPÉE DU FMI
Le 17 février 2003, j’avais démissionné de mon poste de Ministre des Finances de la République démocratique du Congo pour ne pas cautionner des abus dans la gestion de la chose publique. En juillet de la même année, je reprenais mes fonctions d’économiste au siège du Fonds monétaire international à Washington, aux Etats Unis.
Le retour au FMI m’a réimposé l’obligation de réserve m’empêchant de me prononcer sur les enjeux économiques et politiques dans mon pays, la République démocratique du Congo (RDC).
Le grand débat des deux dernières années sur l’avenir du pays m’a profondément ému et interpellé, m’amenant à me poser des questions sur l’opportunité de maintenir un silence qui paraissait indifférent, voire complice à certains égards.
Devrais-je continuer de me taire ? Devrais-je continuer de figurer sur les listes du personnel du FMI et priver le Congo de mon apport à la réflexion sur les défis auxquels la nation fait face?
Mon devoir supérieur n’était-il pas plutôt d’apporter ma contribution au débat sur les enjeux politiques de l’heure dans ce pays qui m’a vu naître et qui a fait de moi ce que je suis ?
Après mure réflexion, j’ai décidé de prendre une retraite anticipée du Fonds monétaire international, institution de BrettonWoods qui a été mon employeur pendant les vingt dernières années.
Mon départ du FMI m’affranchit ipso facto de la lourde obligation de réserve que m’imposaient mes fonctions au Fonds monétaire, en même temps qu’il me permet de retrouver la pleine liberté d’expression et d’action grâce à laquelle je peux enfin, en tant que citoyen et expert, apporter ma quote-part aux efforts visant le mieux-être de mon pays.
Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir, Mwalimu
Fait à Washington, DC, USA, le 23 février 2015