Les membres socialistes du parlement européen en séjour à Kinshasa ont demandé mercredi 8 avril qu’une enquête indépendante soit diligentée pour faire la lumière sur l’affaire de 425 personnes enterrées le 19 mars dernier dans une fosse commune à Maluku, dans la périphérie Est de Kinshasa, capitale de la RDC.
«Ce n’est pas parce que ce sont des indigents qu’ils doivent être mis dans une fosse commune», a déclaré Mme Cécile Kyenge, vice-présidente de l’assemblée parlementaire de l’UE-Afrique Caraïbe- Pacifique, qui conduit la délégation qui a rencontré le ministre de la Justice, Thambwe Mwamba.
Le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, Evariste Boshab avait expliqué vendredi 3 avril qu’il s’agit des corps des indigents, réfutant les allégations selon lesquelles les corps inhumés seraient ceux des victimes des manifestations de janvier dernier à Kinshasa contre une proposition de loi électorale qui était alors en discussion au Parlement.
«Malgré la réponse du ministre qui dit que ce sont des personnes qui ont été abandonnées, on croit quand même qu’elles ont droit à un enterrement digne d’une personne humaine», a souligné Mme Kyenge.
«Vu qu’on nous a révélé qu’il y a d’autres fosses communes, qu’on sache si ces personnes sont mortes d’une mort naturelle ou s’il y a des liens avec certaines disparitions», a-t-elle conclu.
La Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) a annoncé mercredi qu’elle allait accompagner les enquêtes initiées par le gouvernement.
Le vice-Premier ministre belge et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, a accepté, mardi 7 avril, de débloquer 1,5 million d’euros en faveur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) qui compte appuyer les enquêtes des autorités congolaises.
Le gouvernement belge estime que le BCNUDH pourrait assister les autorités congolaises dans l’enquête, entre autres par l’interrogation de témoins.
Pour sa part, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a indiqué mercredi dans un communiqué que cette découverte «pose de très nombreuses questions auxquelles la population congolaise et la Communauté internationale sont en droit d’attendre des réponses».