Les manoeuvres politiques semblent entrer dans une phase décisive pour la désignation d'un candidat commun de l'Opposition. De tous les partis, l'UDPS et son leader Étienne Tshisekedi, font l'objet de toutes les convoitises tant de la part de la Majorité présidentielle que de ses partenaires de l'Opposition. Après les offensives de la MP, c'est autour de l'ancien gouverneur du Katanga de reprendre l'assaut de la citadelle Tshisekedi jusqu'ici imprenable.
Lundi 4 avril à Bruxelles, Moïse Katumbi Chapwe, fraîchement investi candidat à la présidentielle par le G7, a rencontré Étienne Tshisekedi. C'est la deuxième fois que les deux personnalités se rencontrent dans le contexte politique actuel. L'ancien premier ministre, coiffé d'un béret (Munyere), avait à sa droite ses proches collaborateurs dont notamment Bruno Tshibala (Secrétaire adjoint de l'UDPS) et Félix Tshisekedi (Secrétaire aux affaires extérieures de l'UDPS) ainsi que deux autres personnalités. De son côté, le président du Tout-Puissant Mazembe, s'est fait accompagner de son grand frère et mentor Raphaël Katebe Katoto ( un allié de l'UDPS dans l'ASD en 2003), de Salomon Idi Eskadela son conseiller et du député Francis Kalombo. Rien a encore filtré de cette rencontre au sommet entre les deux camps.
Mais la question de la candidature commune à la présidentielle de novembre devait occuper l'essentiel des échanges. Dans un contexte d'inflation des candidatures, il était temps d'envisager un procédé pour départager tous les pretendants à l'investiture à la candidature unique ou commune de l'Opposition. Les forces pro alternance doivent-elles procéder par les primaires ou par consensus pour se mettre d'accord sur une candidature commune afin de maximiser leurs chances électorales de l'emporter. Bien qu'il n'est pas prouvé que même éparpillée, l'Opposition perdrait la présidentielle. Katumbi en feignant d'accepter son investiture par le G7, voulait ménager l'opposant historique.
Sur les épaules de Tshisekedi, reposent la responsabilité historique de faire pencher la balance dans l'un ou l'autre camp s'il lui-même ne concourt pas. Scénario improbable car lui même est proclamé « candidat naturel à la présidentielle». Convoité par tous, le lider maximo est au coeur du jeu politique. La Majorité présidentielle ne jure que sur lui. Et l'Opposition compte aussi sur lui. C'est donc lui le véritable joker.
L'opération de charme de Katumbi, entouré de son frère Katebe qui a d'excellents rapports avec Tshisekedi, aura-t-elle suffi pour faire pencher la balance en sa faveur? L' avenir nous le dira. Une telle concession mérite une sacrée contrepartie. Tshisekedi qui n'est pas né de la dernière pluie, réservera sans doute sa réponse après avoir consulté d'autres leaders comme l'ancien président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe.
Quant à la Majorité présidentielle, elle retient son souffle. Son souhait légitime est que le rapprochement Tshisekedi- Katumbi échoue. Elle peut se targuer de partager une opinion commune avec le sphinx sur l'opportunité du Dialogue politique. Sur le reste, presque tout les oppose. Présidentielle ou pas l'heure de grandes manœuvres a sonné.
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