Fièvre jaune : la campagne de sensibilisation de la population bat de l’aile

Mardi 12 juillet 2016 - 10:32
Image
On croyait que face aux risques importants d’une propagation de la fièvre jaune à Kinshasa, une mégapole de plus de dix millions d’habitants, les autorités sanitaires nationales engageraient une campagne de sensibilisation de grande envergure. L’on constate malheureusement sur le terrain qu’une sensibilisation timide est actuellement menée dans la capitale par quelques organisations. Des observateurs craignent que ce genre de sensibilisation visant à faire prendre conscience à la population, des enjeux de cette épidémie pour Kinshasa et tout notre pays, ne puisse pas produire les effets escomptés. Car avant fièvre jaune ne devrait pas être égal à la période de la fièvre jaune. Dans toutes les communes, l’on note que les populations se comportent comme avant que la fièvre jaune se soit signalée dans notre pays. Non seulement les règles élémentaires d’hygiène ne sont toujours pas respectées, mais l’insalubrité bat son plein dans la plupart des quartiers où ont été aménagées de petites poubelles l’espace d’un matin et des dépotoirs publics à ciel ouvert. Ces montagnes de détritus, véritables nids des moustiques, qui exhalent des odeurs nauséabondes et empestent l’atmosphère du matin au soir, sont vidés une ou deux fois par semaine. Faute d’une campagne de porte-à-porte ou des avenues, les habitants se comportent comme si rien ne se passe à Kinshasa sur le plan sanitaire. Les gens mènent leur train-train de vie comme par le passé. Les cours d’eau qui traversent des quartiers continuent de recevoir des charriots entiers d’immondices, des cadavres de chien et de chats, et autres ordures ménagères. N’est-ce pas là un déficit de notions d’hygiène auquel devrait s’attaquer la campagne de sensibilisation ! Pour bien d’observateurs, les campagnes vigoureuses et intensives devraient être aux responsables des organisations et structures en contact permanent avec la population. L’on gagnerait énormément en efficacité, si  ce sont les pasteurs et les prêtres des églises, les bourgmestres, les chefs de quartiers, les directeurs des écoles, les responsables de marchés totalement relayaient le message dans leurs milieux. Nécessité pour l’intensification de la campagne de sensibilisation contre lépidémie Limitée à quelques petits groupes d’individus, une telle campagne de sensibilisation connaîtrait un faible taux de pénétration au sein de la population kinoise. Sur un territoire à la taille d’un petit Etat, composé de 24 communes qui s’étale du nord au sud, d’ouest en d’est, Kinshasa avec sa population de plus de dix millions d’habitants, mérite une campagne de sensibilisation intensive à laquelle devraient être associés tous les médias. Des observateurs souhaiteraient que pour mieux circonscrire l’épidémie, pendant qu’il est encore temps, des panneaux sur des messages de prévention devraient arborer les grands artères, et des spots publicitaires taperaient l’oreille dans les chaines de radiodiffusion et chatouillerait l’œil dans des chaines de télévision. Il devrait en être de même dans la presse écrite où des bandeaux devraient lancer des conseils de prévention sur la fièvre jaune et les recommandations sur les principes élémentaires d’hygiène à observer dans la ville de Kinshasa et les autres provinces. Pour bien des observateurs, que la campagne de sensibilisation contre la fièvre jaune se limite à quelques discours et à la distribution de quelques toiles de moustiquaires imprégnés d’insecticide, risque de ne pas atteindre les objectifs visés, notamment sensibiliser davantage des masses, les amener à adopter de nouveaux comportements hygiéniques, de respect de l’environnement et de la salubrité. Sans oublier, la consommation de l’eau potable et l’assainissement de certaines habitations. Comme on le voit, les autorités sanitaires nationales ont tout intérêt à lancer des campagnes de grande envergure auxquelles elles pourraient associer des partenaires techniques et financiers et réussir ainsi le défi de sensibilisation qui s’il n’est pas relevé aujourd’hui, notre pays resterait toujours opposé aux risques majeurs de propagation de l’épidémie, surtout pour la densité de la population, la promiscuité dans les marchés, les arrêts de bus, les transports, les églises et les écoles. J.R.T.