Ainsi qu’on le sait, depuis jeudi dernier, le Gouvernement congolais, usant de sa souveraineté, a accordé 48 heures au Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme, pour quitter le territoire national.
A ce sujet, après son collègue de l’Intérieur, le ministre des Médias, le sémillant Lambert Mende Omalanga, au cours d’un point de presse tenu le vendredi passé, a tenu le crachoir en ces termes : « Le gouvernement a mis fin à la collaboration avec monsieur Scott Campbell. A propos de ce monsieur, le gouvernement de la République a bu le calice de la patience jusqu’à la lie. En effet, ce fonctionnaire de l’Onu s’est illustré par des prestations systématiquement hostiles aux institutions en place. Maniant avec dextérité des contre-vérités, la désinformation et les extrapolations tendancieuses au mépris des exigences professionnelles, Monsieur Campbell est devenu la caisse de résonnance des rumeurs les plus invraisemblables sur la situation des droits de l’homme dans notre pays ». Voilà des propos qui pèsent comme un coffrage à béton et qui sont oints de la sève de cette éloquence dont seul Lambert Mende détient le secret !
Et comme il fallait s’y attendre, cette affaire a donné du grain à moudre aux ennemis du régime dont certains sont allés jusqu’à nous déclarer au téléphone que « le régime Kabila s’était suicidé en s’attaquant à la toute puissante ONU ».
Y aura pas « guerre » …
Cependant, contrairement aux attentes de ceux qui prennent leurs rêves pour la réalité, l’ONU, à travers le chef de la Monusco, Martin Kobler, qui est aussi le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, n’a pas cru bon d’orchestrer une levée de boucliers. Bien au contraire, d’après l’Agence Xinhua, Kobler a invité le Gouvernement congolais à reconsidérer sa décision d’expulser monsieur Scott Campbell. Une façon comme une autre d’inviter Kinshasa à de meilleurs sentiments. Sans jamais prononcer une moindre déclaration de guerre !
Toutefois, Martin Kobler, n’a pas, non plus, désavoué son collaborateur : « J’exprime ma plus grande confiance à Scott Campbell et dans le travail réalisé par toute son équipe. Le Rapport Likofi a été préparé en application du mandat donné à la Monusco par le Conseil de sécurité et a respecté la méthodologie utilisée par le Huat-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Je prends l’entière responsabilité des conclusions et recommandations de ce Rapporté, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Scott Campbell a quitté Kinshasa …
Depuis vendredi dernier au soir, Scott Campbell a quitté Kinshasa, comme l’avait exigé le Gouvernement congolais.
En demandant à Kinshasa de « reconsidérer sa position », Kobler croit-il obtenir la clémence et de retour en RDC de son collaborateur ? Rien n’est moins sûr. Toutefois, la machine diplomatique est déjà mise en branle pour faire revenir Kinshasa à de meilleurs sentiments. Ne dit-on pas que rien n’est impossible en politique ?
LP
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