Certains le donnaient déjà pour mort. D’autres préféraient le présenter comme étant à l’article de la mort. Dans les deux cas, il s’agissait de susciter une certaine «guerre de succession» et justifier des initiatives de déstabilisation de l’Udps entreprises parfois par ses propres représentants à l’extérieur. Pendant que les membres du Secrétariat général -et particulièrement le Secrétaire national aux Relations extérieures- descendaient sur le pont en vue de raviver la flamme de la lutte, des voix malveillantes ont tenté maladroitement de distraire les militants en voulant créer de toutes pièces des conflits de compétences au sein du Secrétariat général. La démarche a tourné court parce que le travail de redynamisation entrepris depuis quelques mois requiert l’implication de tous les responsables du parti sur le terrain. Chacun doit aller au devant des militants pour les aider à bouger, avant de se lancer dans la conquête de nouveaux patriotes en vue d’élargir davantage la base électorale.
C’est probablement pour tordre le coup à toutes les rumeurs relatives à l’état de santé du lider maximo et de rassurer ses nombreux partisans que l’équipe restreinte qui entoure le président national de l’Udps a permis à deux journalistes congolais résidant en Belgique, Amba Wetshi et Cheik Fita, de rencontrer Etienne Tshisekedi le jeudi 30 octobre 2014 à Bruxelles.
On retient de cette visite la réponse du numéro un de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social concernant son état de santé : «Je vais bien», a-t-il déclaré, sans détour, aux deux confrères.
Les deux journalistes auraient bien voulu aller plus loin avecTshisekedi, surtout en ce moment où l’Afrique des «Présidents Monarques» est extrêmement préoccupée par les événements du Burkina Faso. Où un Président à vie, propriétaire de son propre pays, a brutalement abandonné le fauteuil présidentiel et ses palais pour un exil inattendu en Côte d’Ivoire, laissant derrière lui des courtisans déboussolés, eux qui, jusqu’au soir du mercredi 29 octobre dernier, avaient tous les pouvoirs entre leurs mains, contrôlaient l’armée, la police, le pouvoir parallèle ainsi que les services de répression de l’opposition et de la population.
Si Baudoin Amba Wetshi et Cheik Fita n’ont eu droit qu’à la réponse pré-rappelée, c’est d’abord parce que l’essentiel était de montrer que le président de l’Udps était bien debout, prêt à aller au charbon, contrairement à tous les bobards diffusés dans le seul but de décourager les militants de ce parti politique. Mais c’est aussi parce queTshisekedi prépare une rentrée politique structurée, qui fixe des balises à l’action de l’ensemble du parti.
Au terme d’une réunion tenue à Bruxelles et dont les images seront disponibilisées à l’intention des différentes fédérations et cellules du parti, le président Tshisekedi annonce la revivification du parti. Cette revivification ne signifie pas faire table rase des structures actuelles. Celles-ci continueront, moyennant des aménagements, à animer le parti, mais ce qui est poursuivi, c’est la remise en selle de tous les udpésiens, de manière à compter sur la contribution d’un chacun, parce que «pour gagner une élection, il faut avoir un parti fort et bien organisé».
A ce sujet, l’Udps annonce dans un communiqué daté du samedi 1 novembre 2014 et signé à Bruxelles, queTshisekedi «entend prendre des contacts diplomatiques en vue de se doter de tous les atouts indispensables pour relever les défis majeurs de la nation». Le Congrès du Parti est annoncé pour décembre 2015 et Etienne Tshisekedi espère qu’il sera désigné.
En politique, les choses sérieuses ne font que commencer. LP