Disposition d’une inspection générale : le ministre de l’ETP convainc l’Assemblée nationale

Lundi 23 novembre 2015 - 12:48

Le ministère de l’Enseignement technique et professionnel (ETP), nouvellement créé, doit être doté de toutes ses structures, en l’occurrence d’un secrétariat général, à l’égal des autres ministères et d’une inspection générale. Le soubassement légal de cette démarche appuyée par la lettre de mission du Premier ministre, a été présenté à la représentation nationale par le ministre Jean Nengbangba.

 

La pierre d’achoppement entre es ministères de l’Enseignement technique et professionnel (ETP) et de l’Enseignement primaire, secondaire t Initiation à la nouvelle citoyenneté (EPS-INC), à savoir la création d’un secrétariat général au ministère de l’ETP et la disposition dans ce ministère d’une inspection générale, n’a pas sa raison d’être à la lumière des textes légaux et de la politique générale du gouvernement telle que définie dans la vision du président de la République, Joseph Kabila.

 

La question orale avec débat relative au dédoublement de l’inspection générale, adressée au ministre de l’ETP, Jean Nengbangba, par le député MP Roger Mpanano, aura permis à la représentation nationale d’être éclairée et de s’investir dans l’optique d’encourager le ministre à matérialiser la politique gouvernementale dans son secteur.

 

A cet effet, une mission d’information a été mise en place à l‘Assemblée nationale. Elle devra s’informer sur l’évolution de ce dossier au sein de la commission socioculturelle du gouvernement. Les députés aussi bien de la Majorité que de l‘Opposition, à l’instar de Muhindo Nzangi, Nawej, Juvénal Munubo, Toussaint Alonga, Gabe Munoko et Adèle Kayonda, font partie de cette équ.ipe d’information de la Chambre basse du Parlement.

 

Dans ses réponses sur la question du dédoublement de l’inspection générale, le ministre Jean Nengbangba a démontré que la question ne devrait pas se poser parce que l’acte récriminé a été reporté, pour des raisons de conformité. Certes, l’intention de disposer d’une .inspection propre à ‘Enseignement technique et professionnel demeure et, cela, pour des raisons idoines. « Le secteur de l’enseignement en RDC est régi par la loi cadre n°14/004 du 11 février2014 de l’Enseignement national qui stipule en son article 149: « II est institué un corps d’inspecteurs au sein de chaque ministère ayant l’éducation non formelle dans ses attributions », l’article 112 de la même Loi-cadre précise que « L’éducation non formelle comporte les activités ci-après : le rattrapage scolaire, l’alphabétisation, l’apprentissage, la formation professionnelle ainsi que l’éducation professionnelle permanente ». L’article 241 abroge les dispositions antérieures dont celle dté6 par le député inscrit dans l’ordonnance évoquée par lui qui consacre un corps d’inspecteurs unique » a expliqué le ministre.

 

Dans cet argumentaire, il faut donc noter que si l’ordonnance n°78-375 du 6 septembre 1978 avait créé le corps des inspecteurs et a été revue par celle n°91-231 du 15 aout 1991, il est aussi à retenir que ces ordonnances ont été prises dans des circonstances où il n’y avait qu’un seul ministère chargé de l‘Enseignement au niveau maternel, primaire, secondaire et professionnel d’où, un seul corps d’inspecteurs placés sous la tutelle d’un seul ministre.

 

LA LETTRE DE MISSION DU PREMIER MINISTRE

Au-delà de cette base légale, l’action du ministre de l’ETP cadre à la politique générale du gouvernement Matata Ponyo. Pour preuve, le ministre n’agit pas d’autorité. Il se plie pourtant à la première exigence lui assignée par le Premier ministre dans sa lettre de mission dans laquelle, le chef du gouvernement enjoint le ministre de l‘ETP de mettre en place les cadres et structures organiques de l’inspection générale et du secrétariat général de son ministère.

C’est ce travail qui est en cours au niveau d’une commission interministérielle regroupée sous la coupe du vice-Premier ministre en charge de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, président de la commission Socioculturelle du gouvernement.

 

S’agissant de l’impact budgétaire et de la charge de l’Etat le ministre de l’ETP s’est exprimé en ces termes : « Il n’y a pas d’impact budgétaire.

Au sein du défunt ministère de l’EPSP, il y avait un personnel spécifiquement affecté à l’Enseignement technique et professionnel dans le cadre de partage de patrimoine, ce personnel, d’avance rodé en la matière, revient de droit au ministère de l’Enseignement technique et professionnel; ces agents sont matriculés et ils touchent régulièrement leurs salaires ».

 

Concernant, les tâches des inspecteurs dans le cadre de contrôle et des évaluations pédagogiques, là aussi pas de confusion. La différence est nette, a expliqué l’ancien sénateur Jean Nengbangba. Au niveau de l’ETP, les enseignements dispensés et leurs évaluations sont principalement focalisés sur la pédagogie par Approche et par compétence (APC) tandis que ceux de l’EPS-INC emploient la Pédagogie par objectif (PPO), deux modes opératoires totalement distincts et qui nécessitent que l’ETP soit doté de son inspection propre telle que voulue par le Premier ministre.

 

De ce point de vue, la représentation nationale a déploré le flou artistique entre les attributions et compétence de deux ministères chargés de l’enseignement.

 

Dans sa conclusion, l’auteur de la question orale avec débat a sollicité de la plénière une, recommandation devant exiger la séparation distincte et totale des attributions de ces deux ministères.

Néanmoins, grâce à son initiative de contrôle, une unanimité s’est dégagée à l’Assemblée nationale sur le caractère d’intérêt national que revêt le ministère de l’ETP face aux défis de la révolution de la modernité, spécialement dans la formation de la classe moyenne devant soutenir les efforts du développement économique du pays.

 

PITSHOU MULUMBA