DIALOGUE : L’UDPS N’Y CROIT PLUS !

Vendredi 11 décembre 2015 - 05:48

Au terme d’un accord annoncé hier à Paris, Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi rejettent le Forum national convoqué par le président Kabila.
Dans le jeu de rôles savamment monté chez les Tshisekedi, Félix porte la voix de son père. Lorsqu’hier le fils " enterre " le Dialogue avec Moïse Katumbi, c’est Etienne Tshisekedi en personne qu’il faut voir en train de mettre la dernière pelletée de terre sur la tombe de ce forum national.
Seulement voilà, que l’ancien Gouverneur du Katanga de concert avec le G7 entonne, le requiem du Dialogue, cela passe. Mais que l’UDPS s’associe à ces funérailles cela fait problème et pose problème. Car, le parti de la 10ème Rue est (était ?) partie prenante du Dialogue. A elle seule, la formation d’Etienne Tshisekedi incarnait l’essentiel de la caution de l’Opposition à ce forum.

Le caractère inclusif du Dialogue passait notamment par l’UDPS. Avec la messe dite hier à Paris, on peut s’interroger dans le style " poser des questions c’est presque y répondre ". Est-ce que l’UDPS est encore dans le schéma du dialogue ? Avec l’accord de Paris, que reste-t-il encore de substantiel côté Opposition pour faire dialogue inclusif ? On peut multiplier à l’infini ces genres de questions, mais une chose est saute aux yeux : l’UDPS devient un véritable casse-tête pour tous les partenaires au Dialogue en commençant par la Majorité présidentielle.

QUID DE L’INCLUSION DU DIALOGUE ?
En effet, la volte-face d’Etienne Tshisekedi par son fils interposé, survient après que le chef de l’Etat a pris officiellement des engagements dans les sens du Dialogue. Le 28 novembre, le président Kabila s’adressait à la Nation, deux jours plus tard, il signait une ordonnance convoquant le dialogue. Et dix jours après cette convocation, le cabinet présidentiel annonçait que le comité préparatoire était en voie de constitution. Ce, avec le concours de l’ambassadeur Saïd Djinnit. Toute cette construction n’a de pertinence que si les principales forces politiques et sociales (Majorité-Opposition, en particulier l’UDPS, et Société civile) s’impliquent dans le processus du dialogue. Or, le signal donné hier à Paris incite de moins en moins à l’optimisme. Si du point de vue de la Majorité présidentielle, il serait encore prématuré de désespérer du dialogue, le faux bond de l’UDPS pose déjà le problème de la représentativité politique de ce forum. FDA

GRANDES MANŒUVRES POLITIQUES
Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi devisent à Paris
L’heure de grandes manœuvres a sonné. C’est ainsi qu’on peut s’expliquer la rencontre d’hier à Paris entre l’ancien gouverneur du Katanga, le charismatique Moïse Katumbi Chapwe et Félix Tshisekedi, Secrétaire national aux Relations extérieures de l’Udps, qui est l’un des plénipotentiaires de ce parti aux négociations avec la Majorité présidentielle.

Selon des sources proches de l’Udps sur place, cet entretien qualifié de fructueux entre les deux hommes a porté sur le dialogue. Ils ont défendu l’option de ne pas aller à ce Forum national. Katumbi comme les membres du G-7, dont il partage les thèses, avait déjà rejeté cette proposition lorsque l’Udps la soutenait à bout de bras.
Le deuxième point qu’ils ont partagé a trait aux élections. L’option ici est de les tenir dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire en novembre 2016 avec une passation des pouvoirs au 20 décembre de la même année. Le dernier point, c’est celui de la nécessité de présenter un candidat unique de l’Opposition.
Un point des plus importants quand on sait qu’en 2011, l’Opposition était incapable de présenter un seul candidat. Etant allée en ordre dispersé devant le candidat unique de la MP dans un mode de scrutin à un seul tour, l’Opposition a vu ses voix partagées entre plusieurs candidats.
C’est pour la deuxième fois que Moïse Katumbi Chapwe s’entretient avec les Tshiekedi depuis qu’il a démissionné du PPRD et qu’il s’est positionné dans l’Opposition.
La première fois, il était accompagné de son frère aîné Katebe Katoto auprès du Lider Maximo de l’Udps dont il est proche depuis longtemps. A l’occasion, Katebe Katoto avait aussi rejeté toute idée d’un dialogue en ce moment, qui , selon lui , ne faciliterait qu’un glissement.

KANDOLO M.