Dialogue en RDC : Freddy Matungulu propose la « médiation » de Kofi Annan

Lundi 15 juin 2015 - 05:53

Le professeur Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir, leader du parti Congo Na Biso (CNB) qui a l’ambition de « prendre le pouvoir par les voies démocratiques et le rendre à son détenteur légitime, le peuple, le souverain primaire », conditionne sa participation au « Dialogue » annoncé par le président de la République démocratique du Congo (RDC), propose la « médiation » de l’ancien Secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan.

« Au regard de la mauvaise foi manifeste des dirigeants en place, Congo Na Biso ne participerait au dialogue que si les deux conditions suivantes sont réunies : que les discussions se déroulent sous la médiation d’une personnalité neutre très respectée de la trempe de Koffi Annan, par exemple; et qu’il y ait un accord préalable sur les matières à examiner, qui doivent explicitement exclure le +glissement+ et toute idée de formation d’un nouveau gouvernement », déclare-t-il dans un communiqué parvenu samedi 13 juin 2015 à Lepotentieloline.com.

Il dit « Non à un dialogue de dupes », rappelant « l’expérience des concertations de 2013-2014 (qui) a clairement établi que le gouvernement et le régime politique de Joseph Kabila ne sont pas crédibles à tous les niveaux ».

« Dans ces conditions, comment peut-on dialoguer avec eux ? C’est la question que Congo Na Biso se pose. Notre Parti réitère son refus de participer à des concertations politiques aux contours flous. Il exclut toute implication compromettante dans un dialogue de dupes », explique-t-il.

« Assainir totalement les mœurs publiques et changer les mentalités »

Freddy Matungulu souligne le projet de son parti, celui de « faire de la RDC un pays totalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui ».

« Le rêve de Congo Na Biso est celui de la grandeur du Congo et de la dignité du peuple congolais. Pour réaliser ce rêve, le Parti entend totalement assainir les mœurs publiques et changer les mentalités par une lutte acharnée et sans merci contre les antivaleurs, en particulier la corruption et les abus de pouvoir », précise-t-il.

En définitive, dit-it, « Congo Na Biso compte surtout créer des emplois pour remettre les populations congolaises au travail et leur permettre de vivre décemment ».

« Pour cela, le Parti est déterminé à fonder un état réellement démocratique, dans lequel personne n’est au-dessus des lois, une nation qui attire des investisseurs aussi bien que des touristes. Le Parti fera que la RDC fasse rêver à nouveau ; que la population congolaise vive bien et en paix chez elle et avec ses voisins, et que le Congo et ses citoyens soient de nouveau respectés en Afrique et dans le monde », annonce-t-il.

Présidentielle 2016 : « La monture de Freddy Matungulu est en place »

« Nous sommes avec la population congolaise et nous voulons être les alliés de tout acteur politique fiable qui, comme nous, souhaite et recherche dans les faits, pas en paroles seulement, le bien-être de notre peuple. Nous voulons tracer notre propre chemin avec tous ceux qui partagent notre vision politique », affirme le professeur Matungu qui présente Congo Na Biso comme «l’église au milieu du village».

S’agissant de sa participation à la président de 2016, il rappelle que « qui veut aller loin ménage sa monture ».

« La monture de Freddy Matungulu, c’est Congo Na Biso. Elle est en place. A son imminente arrivée au pays, Freddy Matungulu entend s’y installer fermement pour engager la course à la présidentielle. Ce retour est pour bientôt. L’opinion nationale sera fixée le moment venu », rassure celui qui a pris une retraite anticipée du Fonds monétaire international pour apporter sa « quote-part aux efforts visant le mieux-être » de la RDC.

Parti du FMI pour une « contribution au débat sur les enjeux politiques »

Freddy Matungulu a annoncé lundi 23 février 215 à Washington sa retraite anticipée du Fonds monétaire international (FMI) pour apporter sa «quote-part aux efforts visant le mieux-être » de son pays, la République démocratique du Congo (RDC).

« Mon départ du FMI m’affranchit ipso facto de la lourde obligation de réserve que m’imposaient mes fonctions au Fonds monétaire, en même temps qu’il me permet de retrouver la pleine liberté d’expression et d’action grâce à laquelle je peux enfin, en tant que citoyen et expert, apporter ma quote-part aux efforts visant le mieux-être de mon pays », a-t-il expliqué dans une déclaration.

En effet, s’interrogeait-il, devrait-il « continuer de se taire et de continuer de figurer sur les listes du personnel du FMI et priver le Congo de (son) apport à la réflexion sur les défis auxquels la nation fait face? ».

« Mon devoir supérieur n’était-il pas plutôt d’apporter ma contribution au débat sur les enjeux politiques de l’heure dans ce pays qui m’a vu naître et qui a fait de moi ce que je suis ? », se demandait-il aussi avant de prendre sa décision historique dévoilée sous l’intitulé « Haut fonctionnaire international, le professeur Matungulu prend une retraite anticipée du FMI ».

HAUT FONCTIONNAIRE INTERNATIONAL, LE PROFESSEUR MATUNGULU PREND UNE RETRAITE ANTICIPÉE DU FMI

Le 17 février 2003, j’avais démissionné de mon poste de Ministre des Finances de la République démocratique du Congo pour ne pas cautionner des abus dans la gestion de la chose publique. En juillet de la même année, je reprenais mes fonctions d’économiste au siège du Fonds monétaire international à Washington, aux Etats Unis.

Le retour au FMI m’a réimposé l’obligation de réserve m’empêchant de me prononcer sur les enjeux économiques et politiques dans mon pays, la République démocratique du Congo (RDC).

Le grand débat des deux dernières années sur l’avenir du pays m’a profondément ému et interpellé, m’amenant à me poser des questions sur l’opportunité de maintenir un silence qui paraissait indifférent, voire complice à certains égards.

Devrais-je continuer de me taire ? Devrais-je continuer de figurer sur les listes du personnel du FMI et priver le Congo de mon apport à la réflexion sur les défis auxquels la nation fait face?

Mon devoir supérieur n’était-il pas plutôt d’apporter ma contribution au débat sur les enjeux politiques de l’heure dans ce pays qui m’a vu naître et qui a fait de moi ce que je suis ?

Après mure réflexion, j’ai décidé de prendre une retraite anticipée du Fonds monétaire international, institution de BrettonWoods qui a été mon employeur pendant les vingt dernières années.

Mon départ du FMI m’affranchit ipso facto de la lourde obligation de réserve que m’imposaient mes fonctions au Fonds monétaire, en même temps qu’il me permet de retrouver la pleine liberté d’expression et d’action grâce à laquelle je peux enfin, en tant que citoyen et expert, apporter ma quote-part aux efforts visant le mieux-être de mon pays.

Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir, Mwalimu

Fait à Washington, DC, USA, le 23 février 2015

 

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