L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a ouvert, hier jeudi 20 août 2015 en la salle paroissiale Notre Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe, un atelier de renforcement des capacités sur les techniques de surveillance de la liberté d’information en RDC, à l’intention des professionnels des médias. Cette activité, qui prend fin aujourd’hui, a pour objectif de réfléchir sur les stratégies de la défense et de la promotion de liberté de la presse, durant le processus électoral en RDC.
A en croire, les organisateurs de cette session, les défenseurs de la liberté de la presse et les journalistes doivent unir leurs efforts afin d’innover dans les techniques de surveillance de la liberté de la presse pour pouvoir contrer les dérapages enregistrés au cours de cette période. D’où des capacités des professionnels des médias pour qu’ils sachent s’y prendre à chaque fois qu’il y a atteinte à la liberté d’expression.
Trois thèmes ont été exploités durant la première journée de cette rencontre. Il s’agit de : l’utilisation de nouvelles technologies de l’information dans la défense et la promotion de la liberté de la presse, les techniques d’enquêtes sur les violations de droits de l’homme, et les grandes notions du journalisme et d’enquête journalistique.
Ces différentes thématiques ont été exposées par Georges Wawa, professeur de nouveaux médias et de la presse écrite à l’Ifasic; Matumueni Jean-Claude, professeur de la Radio Télévision et Presse écrite à l’Ifasic et Placide Balemea, Chef des travaux et chercheur en matière des droits de l’homme.
On retient de leurs interventions que parmi les stratégies à mettre en place dans la promotion de la liberté de la presse, il y a la maîtrise des outils informatiques notamment les NTIC (les sites web, les blogs, les réseaux sociaux, etc.). Cette technique offre plusieurs avantages, en ce sens que les infos qui seront mises à la disposition du public vont créer des espaces d’échanges et de discussions permanentes avec les internautes, qui leur permettront de donner librement leurs points de vu par rapport au sujet exposé.
Revenant sur les techniques d’enquêtes concernant les violations de droits de l’homme, l’un des orateurs a fait savoir que le journaliste ou l’enquêteur doit respecter trois étapes fondamentales : la collecte de l’information à travers une documentation suffisante, la descente sur terrain pour recueillir des éléments de preuve afin de compléter les infos initiales, et enfin la mise en forme dans le but d’arranger les faits dans un ordre narratif.
Avant de revenir sur la qualité d’un bon enquêteur, cet orateur a martelé sur le fait que l’enquête met souvent le journaliste en contact avec des milieux hostiles. Pour s’y prendre, il a donné les conseils suivants :
- pour les contacts, utiliser un téléphone autre que celui de son domicile, et privilégier des rencontres dans des lieux publics ;
- ne pas fournir d’information personnelle : les noms, profession de vos amis, votre lieu de naissance, etc.
- être professionnel : ne pas être familial, amical, mignon, dragueur, drôle, etc. ;
- s’assurer que vos coordonnées personnelles ne figurent pas dans un annuaire ou une source ouverte dans la mesure du possible ;
- préparer un plan B : demander à un collègue d’observer discrètement le rendez-vous, et avoir la possibilité de prévenir quelqu’un au cas où l’entretien tournait mal ;
- ne manifester aucune crainte, sinon on croit que vous n’êtes pas sûr de vous, ou que vous êtes dangereux.
Perside Diawaku