DES MOIS APRES LA FIN DE L’OPERATION « LIKOFI » KINSHASA : LE RETOUR EN FORCE DU "PHÉNOMÈNE KULUNA" DÉCRIÉ DANS CERTAINS QUARTIERS

Mercredi 30 décembre 2015 - 06:19

L’année 2015 était celle qui ouvrait la porte à beaucoup d’espoirs au peuple congolais quant à la fin de cette forme de banditisme urbain appelé communément " Kuluna". Du moins avec l’arrivée salvatrice de l’opération Likofi, dirigée héroïquement par le Général Célestin Kanyama. Cette opération policière s’était fixée pour objectif de mater cette barbarie, tout en réinsérant les jeunes brigands dans la société. Quelques mois après la fin de cette campagne policière, les populations des quartiers périphériques se plaignent du retour en force de ce phénomène anti social. Pas étonnant que l’on puisse imaginer le retour à la case du départ.

En cette période de fin d’année, les populations des quartiers populaires de Kinshasa font le constat amer du retour du " phénomène Kuluna ". C’est ce qui atteste la prolifération des assaillants là, semant terreur et désolation dans les artères de cette métropole. Loin de se cramponner à leur modus operandi habituel, ces hors -la- loi opèrent actuellement à double stratégie.
En plus des actes d’extorsion des objets de valeur des passants, ces malfrats perpètrent désormais des actes de vols par effraction toutes les deux nuits dans ces quartiers. Ils circulent parcelle après parcelle, forcent les portes et/ou fenêtres des paisibles citoyens.
Les moments de pluie sont les plus prisés pour ce genre d’opérations. Ces malfrats ont parfois des visages voilés et sont munis des machettes et autres armes blanches. Ces brigands profèrent le plus souvent des menaces de mort à des familles victimes, une fois qu’après leur incursion ils ne trouvent aucun billet de banque et encore moins.
Les plus malveillants parmi eux sont ceux qui cherchent à violer les femmes trouvées sur les lieux de leurs forfaits en valeur infligeant un traitement dégradant et inhumain. Ce genre de cas sont actuellement récurrents aux quartiers camp 15 et Mapela, dans la commune de Masina, Kingabwa et Mombele à Limete, Mokali, Kingasani et Nzoko, à Kimbanseke.
D’autres coins populaires à Kinshasa où on constate le regain du phénomène Kuluna sont entre autres les municipalités de Ngaba, Makala, N’djili, Kasavubu, Matete, Ngiri-ngiri, Selembao, Lingwala, Kinshasa, etc.
" Ces temps- ci, les kulunas menacent notre quartier », se plaint Nathalie Tuana, une habitante du quartier Debonhomme à Matete. Lorsqu’il est 22 heures et que nous ne sommes pas encore rentrée à la maison, nous craignons ? graves. Le 24 décembre, mon petit frère, ma maman et mes petites sœurs avaient été interceptés vers quatre heures 30’ par ces inciviques, alors qu’ils revenaient de la veillée de prière. Heureusement pour eux, ils n’avaient pas grand-chose. "

LE GRAND MARCHE, BASTION DES KULUNA
La période des festivités de fin d’année est le moment où les grandes artères de la ville de Kinshasa débordent de monde. Plus nombreuses sont encore ces familles qui fréquentent le grand marché afin d’acheter les habits et autres articles.
Ces habitués de " Zando " sont sous la menace permanente des jeunes « inciviques » qui y circulent, rien que pour les dépouiller de leurs biens.
Coiffure extravagante, habits indécents, ces jeunes " kuluneurs " volent et extorquent argent et téléphones aux personnes qui vont au marché central pour y à effectuer des achats. Cela, sous le regard iimpuissant d’autres passants.
" Je suis allée acheter les habits de la Noël et de la fête du Nouvel An pour mes enfants au Grand marché. Plusieurs fois les groupes de garçons que je ne connaissais pas ont tenté de me dépouiller de force de l’argent dont je disposais. Finalement pour le protéger, j’ai dû le cacher dans mon slip ", rapporte Mamie M., une dame, la quarantaine révolue.
" Nous voyons comment ces jeunes voleurs dépouillent les mamans qui viennent acheter les habits pour les enfants, de tout ce dont il dispose. Ils le leur ravissent parfois de force. Nous craignons de les dénoncer au risque qu’ils se retournent contre nous ", indique un marchant ambulant au grand marché.

BEAUCOUP DE REALISATIONS DANS L’ACTIF DE LA PNC
Au-delà de ce tableau noir, il convient de rappeler que la Police nationale congolaise déploie beaucoup d’efforts depuis le début de l’année 2015 pour résorber cette barbarie appelée « Kuluna » à travers le territoire national.
Pour ce faire, plusieurs patrouilles et bouclages sont organisés chaque nuit à travers la ville de Kinshasa en particulier, et sur toute l’étendue nationale en général. À cela, il faut également ranger la mise sur pied de l’opération « likofi », tant réclamée par la population.
Dans ses efforts de garantir la quiétude à travers le pays et mettre fin à toute forme de criminalité, la PNC a mis à la disposition de la population un numéro de téléphone à appel gratuit afin d’être contacté à n’importe quelle heure.
A en croire le général Célestin Kanyama, ce numéro d’appel est lancé afin d’assurer la collaboration et la proximité entre la police et la population.

Orly-Darel NGIAMBUKULU