Débat houleux hier au Palais du peuple : Budget 2015, Matata qui pleure, Matata qui rit !

Mardi 14 octobre 2014 - 14:41

Il y a eu, comme qui dirait, hier au Palais du peuple, des tiers à l’arme lourde. En effet, face à un Matata apparemment maîtrisant son sujet, les Députés se sont ligués pour se livrer à un exercice qu’ils affectionnent tant : la plongée pieds joints, dans la mare aux critiques acerbes. A un certain moment, on a cru que la montagne allait être renversée mais en définitive, le climat est redevenu serein. Comme quoi, il y a eu plus de peur que de mal car, dans 48 heures comme prévu, le budget 2015 devra être déclaré recevable par l’Assemblée nationale

Majorité comme Opposition ont été unanimes face au projet de budget 2015 : la mobilisation des recettes n’est pas encore à la hauteur des attentes de la nation et surtout du défi de l’émergence à l’horizon 2030.

Caricaturant la situation du pays avec un budget de 9 milliards, un député de la Majorité a rappelé que ce budget est celui de certaines équipes de football ou d’une simple faculté d’université sous d’autres cieux.

Comparé à l’Angola, du point de vue rapport démographique, étendue territoriale et mobilisation des recettes, la Rdc accuse un déficit 500 fois inférieur, révèle le même Député. Qui poursuit en révélant que par rapport au Congo voisin, nous sommes 120 fois en deçà de la moyenne.

Hémorragie

La représentation nationale estime donc que la mobilisation des recettes en Rdc est trop faible. A la base de cette situation, un député de l’Opposition cite la mauvaise approche dans le choix des politiques de redressement national. Pour cet honorable, le gouvernement commet l’erreur stratégique de tenter de résoudre des défis structurels par des réponses conjoncturelles.

Il y a lieu de mieux faire, pensent les élus du peuple, toutes tendances confondues. Et chacun y est allé de sa proposition pratique. C’est notamment le cas de redéfinir un nouveau type de rapport entre le gouvernement, particulièrement les régies financières et les opérateurs miniers. C’est aussi le cas de revoir tous les contrats léonins qui ont fait énormément perdre à la nation. Telle l’acquisition d’un bloc pétrolier à 500 mille dollars par un opérateur privé qui, quelques années après, a revendu ses titres à 300 millions de dollars en bourse. Les exemples sont légion et il y a beaucoup à dire.

Malgré et envers tout

Mais, au terme de l’exercice durant lequel la représentation nationale n’a nullement ménagé le gouvernement, cette dernière a finalement remis ses pieds sur terre.
En dépit de toute la rhétorique ronflante ayant caractérisé les assauts des députés, la vérité est restée têtue et imperturbable. A savoir qu’en dépit de toute sa bonne volonté, la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a.

On peut beau philosopher, mais la vérité reste implacable. Dans les circonstances actuelles et en dépit de tout son potentiel, la Rdc ne peut donner que la série de budget que tout le monde décrie en ce moment.

Si l’on veut déplacer des montagnes, tout le monde doit s’y mettre. Le législatif doit produire le mécanisme de réformes en vue d’obtenir des miracles. Pour sa part, l’Exécutif devra s’atteler à mettre rapidement en pratique les recommandations de la représentation nationale.
Seule, cette synergie permettra d’atteindre nos rêves ? Croire qu’il y a d’un côté des joueurs sur terrain et de l’autre des spectateurs appelés simplement à critiquer, revient à condamner le pays à l’échec. Retenons en définitive que l’option générale qui s’est dégagée au Palais du peuple hier, a été celui de déclarer recevable le projet de budget 2015 en dépit de ses lacunes et insuffisances.
LP

 

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